Certains se demandent si
un jour un troisième volet de la franchise The Hills have Eyes
faisant
suite au remake et à sa séquelle sera tourné. Croisons les doigts
pour que la réponse soit négative au vu du désastre que fut
l'épisode réalisé par Martin Weisz en 2007. Un concept qui n'a
malheureusement rien d'une hérésie puisque à la suite de la
première salve de longs-métrages réalisés par Wes Craven (Le
colline a des yeux
en 1977 et La colline a des yeux 2
en
1985), un troisième fut tourné en 1995. Et si rien ou presque ne
venait corroborer une quelconque filiation entre l'univers des deux
premiers volets et celui de cet avorton indigne de figurer au
panthéon du cinéma d'horreur, le seul nom de Wes Craven à la
co-production pouvait effectivement laisser supposer qu'un rapport
étroit pouvait exister entre les trois films. Si d'emblée la
présence dans le rôle de James Stockton de l'acteur Lance
''Terminator-Aliens-Near
Dark''
Henriksen est plutôt rassurante, le spectateur aura plutôt tendance
à rapidement déchanter devant la pauvreté de l'ensemble. S'il est
de coutume de vomir tel ou tel navet à grands coups d'arguments
redondants, la longue liste des termes généralement employés pour
décrire l'affligeant spectacle auquel l'on assiste généralement
possède ici une utilité impossible à contredire. Sorti chez nous
en vidéo sous le titre Peur panique,
à l'internationale sous celui de The Outpost,
à la télévision française sous celui du Voleur
d'âmes,
The Hills have Eyes 3
doit son abusif patronyme au titre provisoire qu'il arbora. Et que
certains petits malins semblent avoir trouvé judicieux de réemployer
afin de vendre sur le marché, cette purge au titre racoleur voulant
profiter de la légende entourant l'original de 1977. La présence de
Lance Henriksen n'étant ici malheureusement pas une preuve de
qualité rassurante, ce second des trois longs-métrages que tournera
durant sa carrière le réalisateur Joe Gayton (après Warm
Summer Rain en
1989 et avant Sweet Jane en
1998) est un sommet de nullité. Pas assez drôle pour se prétendre
être un nanar mais tellement mauvais dans tout ce qu'il exhibe à
l'écran que l'on peut sans hésiter le considérer comme l'un des
pires films d'horreur de toute l'histoire du genre. Et même du
cinéma dans son ensemble ! Rarement l'on aura pu voir récit
aussi vide. Et dire qu'ils s'y sont mis à deux pour nous pondre
cette histoire sans intérêt. Et parmi eux, Jonathan Craven, le
propre fils du réalisateur légendaire qui devait malheureusement
nous quitter le 30 août 2015...
Situant
son action dans le désert (d'où, sans doute, l'affiliation avec le
classique de Wes Craven), James Stockton (Lance Henriksen, donc) et
quelques collaborateurs scientifiques viennent de mettre au point un
super-soldat. Mais comme l'on s'en doute assez rapidement, les choses
vont mal tourner et l'individu en question va échapper à la
vigilance des scientifiques et des militaires installés dans le
laboratoire souterrain où se déroule à proprement dit l'action de
ce film qui pompe sans vergogne le Aliens
de James Cameron. Des coursives en veux-tu, en voilà et un mutant se
baladant au cœur d'un réseau d'aération rappelant quant à lui, la
séquence lors de laquelle Ripley, Dallas et les autres membres du
Nostromo de Alien, le huitième passager
traquaient l'horrible créature. Mais ici, rien de comparable. Tout y
est moche et sans intérêt. Bien que les scénaristes s'y soient mis
à deux pour écrire le contenu de l'histoire, il ne se passe
absolument rien. Ou presque ! Car en effet, suivi par sa petite
famille sur les lieux du massacre à venir, James Stockton, son fils,
sa fille et le petit ami de celle-ci vont passer leur temps à
déblatérer des lignes de dialogue sans le moindre intérêt. Quant
aux soldats, on les verra le plus clair du temps déambuler dans des
décors terriblement laids, donnant l'impression de faire les cent
pas dans le couloir d'un hôpital en attendant les résultats
d'analyse de l'un d'entre eux ! C'est mou, visuellement raté,
réalisé sans âme, ni la moindre passion. Giovanni Sporleder (qui
interprète le fils Rob) est caricatural et donc ridicule. Mais sans
doute pas autant que Dan Blom qui incarne Thor, la créature hybride
qui à l'aide d'un appendice sortant tout droit du fond de sa gorge
(merci à David Cronenberg et à Rage
pour l'évidente source d'inspiration) extrait (hors champ de la
caméra, bien entendu) le cerveau de ses victimes. Véritable gravure
de mode ringarde typique des années 80 (bien que le film date de
1995), l'acteur semble vouer une telle fascination pour son
personnage qu'il se contorsionne et hurle avec une telle
grandiloquence que les quelques séquences qui le mettent en scène
méritent, elles, de figurer au tableau de chasse des amateurs de
nanars. Pour le reste, The Hills have Eyes 3 est
soporifique, indigent, un véritable néant artistique !
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