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dimanche 14 août 2022

Super Dark Times de Kevin Phillips (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Super Dark Times évoque d'emblée la fracture qui sépare les anciennes générations de cinéphiles des nouvelles qui croient tout savoir. De celles qui ont pour référence un certain Stand by Me, superbe adaptation de la nouvelle The Body écrite par Stephen King dans le milieu des années soixante-dix et transposée sur grand écran en 1986 par le réalisateur américain Rob Reiner. Et de celles qui n'en ont peut-être jamais entendu parlé et qui ont de leur côté comme point de référence la série Stranger Things créée en 2016 par les frères Matt et Ross Duffer. Quoiqu'il en soit, l’œuvre de Kevin Philips partage effectivement avec ce long-métrage et cette série pas mal de points communs. À commencer bien évidemment par cette amitié qui lie plusieurs adolescents et ce contexte qui semble toujours vouloir renvoyer à un temps révolu : celui des années quatre-vingt. La présence du compositeur et ingénieur du son australien Ben Frost faisant donc sans doute le lien puisque la bande-son analogique du long-métrage renvoie elle-même au temps passé. Certains petits détails semblent d'ailleurs corroborer la chose. Comme ces vieux postes de télévision à l'image neigeuse ou ce jeu vidéos d'un autre âge auquel jouera l'un des jeunes héros du récit. Josh est son prénom et c'est l'acteur Charlie Tahan qui l'interprète. Meilleur ami de Zach Taylor (Owen Campbell), c'est surtout ce dernier que Kevin Philips mettra en avant dans ce drame qui trouble moins pour la tragédie qu'il met en place que pour ces quelques visions fantasmagoriques qui découlent d'un traumatisme tout récent. En effet, c'est en s'amusant avec l'un de leurs compagnons du quartier prénommé Daryl (Max Talisman) que les deux adolescents vont devenir les acteurs principaux d'un drame épouvantable. Alors que les trois garçons (les quatre même, si l'on ajoute l'acteur Sawyer Barth qui interprète quant à lui le rôle de Charlie Barth) jouent avec le sabre du frère aîné de Josh parti faire son service militaire chez les Marines, une dispute s'engage entre ce dernier et Daryl qui donne un coup de poing à Josh. Lequel, en retour, blesse involontairement son camarade à la gorge avec le sabre. Malheureusement, Daryl ne survivra pas à ses blessures et ira mourir dans les bois à quelques centaines de mètres de là. Cachant le corps de l'adolescent sous des feuillages et se débarrassant de l'arme dans une faille rocheuse, Zach, Josh et Charlie vont alors tenter de reprendre le cours normal de leur existence...


Chose pourtant bien incompatible avec tout sens de moral comme nous le découvrirons par la suite car si le dernier des trois adolescents semble parvenir à reprendre sa vie de tous les jours, pour les deux autres, il en ira tout autrement. Sans être inoubliable, Super Dark Times se montre plutôt efficace et même parfois relativement marquant. On pense notamment à ces quelques petites vignettes horrifiques mues par l'esprit tourmenté de Zach qu'interprète très efficacement Owen Campbell dont la première partie de carrière débuta en grande majorité sur le petit écran avant que le jeune homme ne multiplie les rôles au cinéma. On le retrouvera d'ailleurs dans le rôle de RJ dans le beaucoup trop surestimé X de Ti West en 2022 ! Ce qu'il y a d'étonnant chez Kevin Philips et notamment avec Super Dark Times (qui demeure son premier long-métrage après une série de courts-métrages réalisés entre 2004 et 2015) est cette propension qu'a le réalisateur à mêler le drame dans un contexte réaliste à une certaine forme de fantastique reposant essentiellement sur des visions funèbres interprétées sous la forme de cauchemars. Où lorsque la conscience est si bien mise à rude épreuve qu'elle entreprend même de saper les instants de chaleur ou de bonheur entre Zach et celle qu'il découvre être attirée par lui (la jeune Elizabeth Cappuccino dans le rôle d'Allison). Perturbant le cadre foncièrement anodin de cette bande d'adolescents, du collège où ils étudient et du quartier où ils vivent (ici, point d'élèves sportifs s'en prenant aux plus faibles mais une bande de marginaux s'agglutinant dans les angles morts des habitations), le réalisateur instaure un climat de paranoïa perçu par Zach comme une authentique menace. La grille de lecture émotionnelle y est décrite à différents échelons même si, une fois encore, Kevin Philips semble accorder une plus grande importance au personnage de Zach qu'à celui de Josh dont il aurait sans doute été intéressant de percevoir davantage le caractère et l'évolution psychologique. Durant la seconde moitié environ, le réalisateur tentera de changer de braquet en s'éloignant du pur drame et en allant investir le territoire du thriller... Sympathique... !

 

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