S'agissant d'un film
suédois doublé en catalan sans sous-titres français, forcément,
l'article ne se concentrera ni sur le scénario, ni sur les dialogues
même si à quelques rares occasions j'ai pu entendre un ''Hola''
par-ci et un ''Nosotros''
par-là. Merci à Youtube,
qui me semble-t-il est le seul endroit de la sphère Internet
où l'on peut désormais
découvrir cette curiosité qu'est Wither
de Sonny Laguna et Tommy Wiklund. Une œuvre qui, nous allons très
rapidement le constater, vaut surtout pour sa réputation
d'hommage/plagiat à l'un des films d'horreur les plus culte qui
soit : le Evil Dead
de Sam Raimi. Ignorer l'existence de ce dernier, c'est être né
après 1981 et n'avoir jamais osé regarder un seul film d'épouvante,
d'horreur ou fantastique de sa vie. N'en avoir jamais entendu parler,
c'est soit être sourd de naissance, soit avoir été plongé dans un
coma de quatre décennies à l'issue duquel cette étouffante journée
du dimanche 17 juillet 2022 vient de s'achever. Concernant Wither,
c'est une autre paire de manches vu que le film ne semble pas avoir
connu de sortie officielle internationale. À l'heure actuelle, une
Couronne suédoise étant équivalente à 0,095 de nos euros, le
long-métrage de Sonny Laguna et Tommy Wiklund a coûté à la
production la toute petite somme de 28361 euros environ. Et en a
rapporté un tout petit peu moins de 43500. De quoi satisfaire les
heureux donateurs si l'on tient compte du fait que Wither
est loin, très loin d'être au niveau de sa principale source
d'inspiration. Une réalité que ne pourraient pas nier les deux
réalisateurs tant les points communs entre leur film et celui de Sam
Raimi sont une évidence. Mais alors que l'américain démarrait les
hostilité au volant de la voiture de l'un de ses personnages, avant
que ceux de Wither
ne prennent la route, les deux réalisateurs refrènent leur envie de
plonger directement leurs protagonistes dans l'épouvante et le gore
en les mettant en scène durant dix minutes dans des situations qui
ne siéront malheureusement pas aux amateurs d'hémoglobine. Hommage
à Evil Dead ?
Et bien alors qu'attendent Sonny Laguna et Tommy Wiklund pour aller
directement à l'essentiel ? Heureusement pour nous, ils ne
passeront pas davantage de temps à faire traîner les choses et très
vite, l'une des quatre filles du récit (contre trois dans le film de
Sam Raimi) va se retrouver possédée après avoir fourré son nez
dans le sous-sol de la demeure (contre une minuscule cabane pour Evil
Dead)
où va désormais se situer l'action.
Quatre
filles, donc, mais également trois garçon (un de plus que dans...
enfin, vous avez compris). Véritables gravures de catalogues de mode
dont on espère qu'ils vont prendre cher même si au fond, aucun
d'eux ne semble vraiment le mériter. D'une durée de
quatre-vingt seize minutes, Wither
ressemble effectivement beaucoup à Evil Dead.
Parfois tellement que la comparaison est malheureusement inévitable.
Vu la post-synchronisation en catalan relativement désastreuse dont
est affublé le film, il va être difficile d'évaluer
l'interprétation de ces sept jeunes actrices et acteurs qui, n'en
doutons pas un seul instant, ont sans doute été d'abord recrutés
en fonction de leur jeunesse, de leur fraîcheur et de leur pouvoir
de séduction. Si par contre l'on doit cocher les cases du rythme, de
l'action et de la surenchère horrifique, celles de Evil
Dead
se rempliront certainement plus rapidement que celles de Wither.
Le long-métrage de Sonny Laguna et Tommy Wiklund est en effet
ponctué de nombreux ventres mous qui cassent le rythme. Beaucoup de
blablas pour assez peu d'horreur même si par contre, quelques
séquences demeureront mémorables. On pense à cette pauvre fille
dont la lèvre supérieure va disparaître entre les mâchoires de
son amie possédée, de telle autre dont la tête sera séparée du
corps par un type bizarre qui ensuite se suicidera. Le sang pisse,
beaucoup, mais curieusement, les scènes gore et pourtant bricolées
de Evil Dead
fonctionnaient davantage. Ici, entre chaque acte, le récit semble
avoir besoin de reprendre son souffle et impose de longues secondes
d'inactivité qui là encore, condamnent le film à n'être qu'une
alternance d'actes de furie assez gores et de passages lors desquels
il ne se passe absolument rien. On appréciera cependant l'ambiance
parfois délétère du long-métrage, avec cette pluie incessante qui
tombe dehors ou ces meurtres qui ne lésinent pas sur l'hémoglobine.
Si l'on doit comparer Evil Dead et
Wither,
il est étonnant de constater combien le seconde ne parvient pas à
se démarquer de l'amateurisme de l’œuvre originale qui parvenait
malgré tout, et de part l'imagination fertile de son auteur, à
proposer un spectacle à la hauteur des plus grands films d'horreur.
Wither
transpire lui-même cet amateurisme mais en frôlant davantage le
statut de série Z même si le cataloguer ainsi serait malhonnête de
ma part. Le film de Sam Raimi gagne par KO technique dès le premier
round et Wither
reste surtout une curiosité qui malheureusement ne parviendra pas à
marquer les annales du cinéma d'horreur et d'épouvante...
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