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mardi 19 juillet 2022

Wither de Sonny Laguna et Tommy Wiklund (2012) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

S'agissant d'un film suédois doublé en catalan sans sous-titres français, forcément, l'article ne se concentrera ni sur le scénario, ni sur les dialogues même si à quelques rares occasions j'ai pu entendre un ''Hola'' par-ci et un ''Nosotros'' par-là. Merci à Youtube, qui me semble-t-il est le seul endroit de la sphère Internet où l'on peut désormais découvrir cette curiosité qu'est Wither de Sonny Laguna et Tommy Wiklund. Une œuvre qui, nous allons très rapidement le constater, vaut surtout pour sa réputation d'hommage/plagiat à l'un des films d'horreur les plus culte qui soit : le Evil Dead de Sam Raimi. Ignorer l'existence de ce dernier, c'est être né après 1981 et n'avoir jamais osé regarder un seul film d'épouvante, d'horreur ou fantastique de sa vie. N'en avoir jamais entendu parler, c'est soit être sourd de naissance, soit avoir été plongé dans un coma de quatre décennies à l'issue duquel cette étouffante journée du dimanche 17 juillet 2022 vient de s'achever. Concernant Wither, c'est une autre paire de manches vu que le film ne semble pas avoir connu de sortie officielle internationale. À l'heure actuelle, une Couronne suédoise étant équivalente à 0,095 de nos euros, le long-métrage de Sonny Laguna et Tommy Wiklund a coûté à la production la toute petite somme de 28361 euros environ. Et en a rapporté un tout petit peu moins de 43500. De quoi satisfaire les heureux donateurs si l'on tient compte du fait que Wither est loin, très loin d'être au niveau de sa principale source d'inspiration. Une réalité que ne pourraient pas nier les deux réalisateurs tant les points communs entre leur film et celui de Sam Raimi sont une évidence. Mais alors que l'américain démarrait les hostilité au volant de la voiture de l'un de ses personnages, avant que ceux de Wither ne prennent la route, les deux réalisateurs refrènent leur envie de plonger directement leurs protagonistes dans l'épouvante et le gore en les mettant en scène durant dix minutes dans des situations qui ne siéront malheureusement pas aux amateurs d'hémoglobine. Hommage à Evil Dead ? Et bien alors qu'attendent Sonny Laguna et Tommy Wiklund pour aller directement à l'essentiel ? Heureusement pour nous, ils ne passeront pas davantage de temps à faire traîner les choses et très vite, l'une des quatre filles du récit (contre trois dans le film de Sam Raimi) va se retrouver possédée après avoir fourré son nez dans le sous-sol de la demeure (contre une minuscule cabane pour Evil Dead) où va désormais se situer l'action.


Quatre filles, donc, mais également trois garçon (un de plus que dans... enfin, vous avez compris). Véritables gravures de catalogues de mode dont on espère qu'ils vont prendre cher même si au fond, aucun d'eux ne semble vraiment le mériter. D'une durée de quatre-vingt seize minutes, Wither ressemble effectivement beaucoup à Evil Dead. Parfois tellement que la comparaison est malheureusement inévitable. Vu la post-synchronisation en catalan relativement désastreuse dont est affublé le film, il va être difficile d'évaluer l'interprétation de ces sept jeunes actrices et acteurs qui, n'en doutons pas un seul instant, ont sans doute été d'abord recrutés en fonction de leur jeunesse, de leur fraîcheur et de leur pouvoir de séduction. Si par contre l'on doit cocher les cases du rythme, de l'action et de la surenchère horrifique, celles de Evil Dead se rempliront certainement plus rapidement que celles de Wither. Le long-métrage de Sonny Laguna et Tommy Wiklund est en effet ponctué de nombreux ventres mous qui cassent le rythme. Beaucoup de blablas pour assez peu d'horreur même si par contre, quelques séquences demeureront mémorables. On pense à cette pauvre fille dont la lèvre supérieure va disparaître entre les mâchoires de son amie possédée, de telle autre dont la tête sera séparée du corps par un type bizarre qui ensuite se suicidera. Le sang pisse, beaucoup, mais curieusement, les scènes gore et pourtant bricolées de Evil Dead fonctionnaient davantage. Ici, entre chaque acte, le récit semble avoir besoin de reprendre son souffle et impose de longues secondes d'inactivité qui là encore, condamnent le film à n'être qu'une alternance d'actes de furie assez gores et de passages lors desquels il ne se passe absolument rien. On appréciera cependant l'ambiance parfois délétère du long-métrage, avec cette pluie incessante qui tombe dehors ou ces meurtres qui ne lésinent pas sur l'hémoglobine. Si l'on doit comparer Evil Dead et Wither, il est étonnant de constater combien le seconde ne parvient pas à se démarquer de l'amateurisme de l’œuvre originale qui parvenait malgré tout, et de part l'imagination fertile de son auteur, à proposer un spectacle à la hauteur des plus grands films d'horreur. Wither transpire lui-même cet amateurisme mais en frôlant davantage le statut de série Z même si le cataloguer ainsi serait malhonnête de ma part. Le film de Sam Raimi gagne par KO technique dès le premier round et Wither reste surtout une curiosité qui malheureusement ne parviendra pas à marquer les annales du cinéma d'horreur et d'épouvante...

 

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