Originaire d'Espagne, le
réalisateur et scénariste Eugenio Martin fut l'auteur d'une
trentaine de courts et longs-métrages, de documentaires et
d'épisodes de série télévisée parmi lesquels Terreur dans
le Shanghaï-Express dans
lequel on pouvait notamment retrouver les acteurs britanniques
Christopher Lee et Peter Cushing ainsi que le grec Telly Savalas (la
série télévisée américaine Kojak).
Le réalisateur espagnol œuvrera dans le western, la comédie
(musicale ou non), l'action, l'aventure, l'horreur et dans le cas du
Tueur à la rose rouge,
dans le thriller à la sauce hitchcockienne.
Une intrigue plutôt rondement bien menée basée sur un scénario
écrit à huit mains par Gerhard Schmidt, Francis Niewel, Gabriel
Moreno Burgos et Giuseppe Mangione. Avec son titre français qui ne
dépareillerait pas avec nombre de Gialli
sortis sur les écrans dès la décennie suivante, le long-métrage
d'Eugenio Martin n'a absolument rien ou presque à envier à ces
thriller européens qui déjà pullulaient à l'époque grâce à
l'Italie, la France, l'Angleterre ou l'Espagne. Sorti sous le titre
original Nur tote Zeugen schweigen (que
l'on traduira ainsi :Seuls
les témoins morts se taisent),
l'intrigue du film tourne autour d'une machiavélique histoire de
meurtre. Un homicide qui dans un premier temps s'avère somme toute
assez banal puisqu'il est mis en scène par un certain Erik Stein,
qui après avoir vu un homme s'échapper de la loge de son ami
ventriloque Hans se précipite auprès de ce dernier et constate
qu'il est encore en vie. Fou amoureux de la médium Magda Berger qui
doit bientôt épouser Hans, Erik profite de la situation pour
''finir'' le travail de Chris Kronberger, jeune boxeur dans le besoin
qui n'a fait qu'assommer l'illusionniste avant de partir avec la
recette de la journée. Bientôt traqué par la police et notamment
par l'inspecteur Kaufmann, le fugitif va devoir désormais prouver
son innocence et la culpabilité d'Erik Stein...
Filmé
en noir et blanc, Le tueur à la rose rouge
n'est pas, contrairement à ce que pourrait laisser croire son titre
original ou sa traduction française, un Giallo,
même si ses origines partiellement italiennes pourraient confondre
le spectateur. Co-production germano-italo-espagnole, le film de
Eugenio Martin est un thriller d'excellente facture mettant en scène
des interprètes de tous bords. Nous retrouvons en effet les acteurs
allemands Götz George et Heinz Drache dans les rôles respectifs de
Chris Kronberger et de l'inspecteur Kaufmann, le français Jean Sorel
dans celui d'Erik Stein ou la magnifique actrice italienne Eleonora
Rossi Drago dans la peau de Magda Berger et la non moins jolie
espagnole Mara Cruz dans celle de Karin Kronberger, la sœur du jeune
boxeur. Traité sous un angle aussi classique que démoniaque, Le
tueur à la rose rouge
baigne dans un climat étrange que va bientôt renforcer la présence
inattendue d'une poupée. Celle avec laquelle le ventriloque Hans
partageait la vedette sur scène avant de mourir. Se pose alors la
question de l'élément fantastique qui semble peu à peu enrober
l'intrigue d'un mystère relativement troublant. Le spectateur est
alors contraint de s'en poser lui-même, à savoir si la poupée ne
serait pas dotée d'un certain pouvoir de persuasion (comme en
témoigne le personnage de Magda qui affirme avoir été poussée à
tuer son ami Erik Stein avant que celui-ci ne parvienne à la
raisonner) ou si tout ne serait finalement que machination. Il faut
dire que certains comportements laissent dubitatifs. Comme celui de
la fiancée de feu Hans dont l'attitude dénote carrément avec la
mort toute récente du ventriloque. Ce n'est rien révéler que de
préciser que la jeune femme ne semble pas être touchée outre
mesure par la mort de celui qu'elle s'apprêtait pourtant à
épouser...
Nous considérerons donc la chose comme étant moins une faiblesse au niveau du script ou une erreur d'interprétation que la participation à un ensemble de faits étranges confirmant que l'on tient avec Le tueur à la rose rouge, un film dont la solution n'est jamais définitivement acquise avant que le récit ne soit parvenu à son terme. Avec sa belle gueule, Jean Sorel incarne un tueur froid et insensible, Heinz Drache, un flic plutôt sympathique et souriant et Eleonora Rossi Drago, la plus sensuelle interprète féminine qui soit...
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