En 1957 sortait sur les
écrans de cinéma The Curse of Frankenstein
du réalisateur britannique Terence Fisher, l'un des cinéastes les
plus célèbres et productifs de la firme Hammer
Film Production
pour laquelle il signa d'ailleurs et notamment cinq des sept
longs-métrages consacrés au cycle de Frankenstein.
The Curse of Frankenstein
sera en outre le premier de la firme à être réalisé en couleur.
Le film sera un succès et l'année suivante, Terence Fisher mettra à
nouveau en scène le célèbre docteur Frankenstein dans une séquelle
étonnante intitulée The Revenge of Frankenstein
qui par contre, n'attirera pas autant de monde dans les salles
obscures britanniques. Le rôle-titre sera à nouveau interprété
par l'immense Peter Cuhsing, seul ''survivant'' du premier volet
échappant de justesse à la mort lors de sa condamnation à la
guillotine. Alors que le bourreau qui devait lui trancher la tête
collabore avec l'assistant de Victor Frankenstein prénommé Karl
(l'acteur Michael Gwynn) en décapitant un prêtre et en faisant
prendre à son cadavre la place qui devait être celle du célèbre
docteur dans son cercueil, Frankenstein prend la fuite et nous le
retrouvons trois ans plus tard à Carlsbrück sous une nouvelle
identité (celle pas très inspirée de Victor Stein). Médecin à
succès ayant ''volé'' la moitié de la clientèle de la plupart de
ses confrères, ceux-ci se réunissent lors d'un conseil de l'ordre
des médecins afin d'agir contre lui. Parmi eux se trouve un certain
Hans Kleve (l'acteur Francis Matthews) qui va se charger de se
rapprocher du docteur Frankenstein pour finalement collaborer avec
lui sur son nouveau projet. Lequel ne diffère pas de ceux qu'il
entreprit par le passé puisque Victor Stein profite du vivier
d'indigents dont il s'occupe dans un centre d'accueil pour les
pauvres afin de les opérer et de prélever sur eux, des parties de
corps qui lui serviront de base afin de créer une nouvelle
créature...
Dans
cette seconde aventure, le réalisateur et les scénaristes Jimmy
Sangster, Hurford Janes et George Baxt rebattent les cartes et
tentent une mise à jour plutôt risquée. La belle de service
Margaret Conrad (interprétée par l'actrice Eunice Gayson) ne prend
pas la place d'Elizabeth qui dans le premier volet était fiancée à
Victor Frankenstein mais semble bizarrement attirée par la nouvelle
créature qui bientôt fera son apparition. Robert Urquhart qui
interprétait le rôle de Paul Krempe est donc désormais remplacé
par l'acteur Francis Matthews et Michael Gwynn fait son apparition
dans celui de Karl, l'assistant du scientifique. Affublé d'une bosse
et d'une paralysie du bras droit (un classique dans les productions
Hammer Film
Productions),
celui-ci se portera volontaire pour être le sujet des nouvelles
expériences menées par Stein et Hans Kleve. Alors qu'une année en
arrière le célèbre acteur britannique Christopher Lee était
parvenu à incarner une créature parfaitement hideuse, celle de The
Revenge of Frankenstein
paraît étonnamment humaine. Visage sain (pour l'instant), ce nouvel
exemplaire de ''puzzle'' humain est doté de la parole et se montre
plutôt calme et courtois. Le contraste est saisissant si l'on met
côte à côte les deux créatures. Cependant, cette seconde mouture
apparaît bien faible d'un point de vue scénaristique. Doté de
séquences plutôt remarquables comme celle situant son action dans
un cimetière où deux fossoyeurs pensent déterrer le cadavre du
baron Frankenstein où celles mettant en scène le centre d'accueil
et lors desquelles l'on sentirait presque la pestilence se dégager
de ces corps affaiblis...
Il
manque cependant à The Revenge of Frankenstein
l'aspect contradictoire auquel le spectateur pourrait prétendre de
la part de telle ou telle tiers personne naviguant dans les eaux
troubles des expériences menées par ce survivant de l’échafaud
se prenant pour Dieu qu'est le docteur Victor Frankenstein. Tout le
potentiel du film, de ses personnages, mais moins de son médiocre
scénario, est gâché par une mise en scène faiblarde et surtout
indigne de Terence Fisher. Cette séquelle paraît bien triste en
comparaison de la précédente. Bien fade malgré quelques
fulgurances malheureusement trop rares pour ne pas être noyées sous
un flot de séquences inintéressantes. De l'originalité, aussi, qui
naît parfois, pour retomber dans le cycle habituel. On pense
notamment à cette machine/cerveau plutôt ingénieuse et contrôlant
une paire d'yeux et un bras fraîchement coupé. Ou à la révolte
des indigents contre leur (mal)saint protecteur. Et que dire du
climax final lors duquel.... mais j'en dis trop. Si l'on peut
comprendre que le film ait été mal accueilli dans son pays, il n'en
demeure pas moins très honorable bien que très en dessous de son
prédécesseur. Le mythe mettra quelques années à s'en remettre
puisque le troisième volet intitulé The Evil of
Frankenstein et
cette fois-ci réalisé par Freddie Francis ne verra le jour qu'en
1964, soit six ans plus tard...
SUPER FFILM
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