On aurait pu croire
qu'après l'échec du précédent volet intitulé The Revenge
of Frankenstein
le réalisateur britannique Terence Fisher avait été mis de côté
au profit de son compatriote Freddie Francis (Meurtre
par procuration,
They Came from Beyond Space,
Le jardin des tortures,
La chair du Diable)
pour la réalisation du troisième film de la Hammer
consacré à Frankenstein, mais c'est un accident de voiture qui
éloigna durant un moment des plateaux de tournage l'auteur des deux
premiers longs-métrages du cycle produits par la Hammer
Film Productions !
The Evil of Frankenstein
est donc le troisième volet des sept que constituera celui-ci et
l'on y retrouve une fois encore l'acteur Peter Cushing dans le rôle
principal de ce médecin un peu fou et se prenant pour Dieu en
tentant de donner vie à un homme reconstitué à partir des membres
de plusieurs individus. Et une fois encore, le voici contraint de
fuir la ville pour cette fois-ci se réfugier dans le château qui
depuis des générations appartient à sa famille. Accompagné pour
la seconde fois par le docteur Hans Kleve (désormais interprété en
lieu et place de Francis Matthews par Sandor Eles), quelle n'est pas
sa surprise lorsqu'il constate qu'un étranger (le bourgmestre du
village) s'y est installé avec son épouse, se servant dans sa
penderie, sa boite à bijoux et dormant dans son propre lit !
Découvert par un officier de police qui l'a suivi jusque là, le
docteur Frankenstein n'a pas le temps de régler ses comptes avec
l'intrus qu'il doit une nouvelle fois prendre ses jambes à son cou
pour se réfugier dans une grotte où, miracle, le corps de sa
précédente créature est conservé dans un bloc de glace. Là, il y
fait la connaissance d'une mendiante sourde et muette. Tout ce petit
monde se retrouve ensuite finalement réuni au château où la
créature est décongelée puis ramenée une nouvelle fois à la
vie...
Dans
ce troisième long-métrage consacré aux expériences du docteur
Victor Frankenstein, contrairement au principe qui veut que ce
dernier améliore à chaque fois sa technique afin de parvenir à
donner vie à une créature en parfaite état, celle-ci paraîtra
bien mal fagotée en comparaison de celle qui apparaissait dans The
Revenge of Frankenstein
de Terence Fisher. Sans être un retour aux sources, avec son front
démesuré et son teint de cire, elle renvoie au Frankenstein
que James Whale réalisa en 1931 et qui voyait le célèbre Boris
Karloff interpréter la dite créature. Sauf que depuis, trois
décennies se sont écoulées et que l'effet spécial de maquillage
appliqué sur le visage de l'acteur Kiwi Kingston (une carrière
constituée de trois rôles en tout et pour tout. Trois
longs-métrages tous réalisés par Freddie Francis) apparaît
totalement raté. Voire nanardesque. Pire encore que le masque que
portera l'acteur italien Aldo Maccione dans l'infâme Plus
moche que Frankenstein tu meurs
d'Armando Crispino onze ans plus tard. Et pourtant, ce ne fut pas
faute d'avoir étudié plusieurs centaine de croquis afin de trouver
l'apparence ''idéale'' de la créature ! L'action se déroule
donc quelques années plus tard après le second volet, entre les
murs du château et un petit village où se sont installés des
forains parmi lesquels, un certain Zoltan (un drôle de nom qui
servira, coïncidence ou non, de titre à Zoltan,
le chien sanglant de Dracula d'Albert
Band en 1978)...
Un
hypnotiseur interprété par l'acteur Peter Woodthorpe qui dans le
cas présent incarne un Zoltan parfaitement immonde qui ferait
presque de l'ombre à la quasi totalité du reste du casting. L'idée
nouvelle et originale dans ce The Evil of
Frankenstein
est l'utilisation de l'hypnose. Zoltan utilise en effet ses capacités
sur la créature en l'envoyant perpétrer des méfaits au village d'à
coté. Vols, meurtres, celle-ci commet des pillages et tue le
bourgmestre ainsi que le chef de la police. Le film bénéficie d'une
assez bonne ambiance, surtout lorsque interviennent diverses
intempéries. Le scénario d'Anthony Hinds fait cependant l'impasse
sur la dernière partie du précédent long-métrage et The
Evil of Frankenstein
fait donc figure de fausse séquelle. Malgré tout, et ce sous la
pression des producteurs, le film parvient tout de même à s'aligner
sur les deux précédents volets et parvient à relancer un concept
pourtant usé jusqu'à la corde. Il faudra cependant attendre trois
ans et le retour de Terence Fisher aux commandes du quatrième opus
presque dix ans après le second (entre temps, il aura lui-même mis
en scène une quinzaine de longs-métrages dont Le
chien des Baskerville
en 1959, Les Deux Visages du Dr Jekyll
en 1960 ou The Earth Dies Screaming
en 1964) pour découvrir en 1967, Frankenstein
Created Woman...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire