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mercredi 6 avril 2022

Non si Sevizia un Paperino de Lucio Fulci (1972) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Lucio Fulci ou l'un des maîtres es Gore. De L'enfer des Zombies jusqu'à L'éventreur de New York, le réalisateur italien fut LE spécialiste de l'horreur putride et dérangeante, multipliant les visions cauchemardesques, faisant de l'Enfer un terrain de jeu qui trouvera son accomplissement avec Frayeurs et L'au-delà. Mais avant de produire une poignée de classiques du genre, et bien avant de se compromettre dans des bandes déplorables, le bonhomme s'attaqua à la comédie, à la science-fiction, au western, au drame historique et... au giallo ! Pour ce dernier, dont Dario Argento est reconnu comme l'un des spécialistes incontestables (Profondo Rosso en témoigne notamment brillamment), Lucio Fulci offrira aux amateurs du genre, l'excellent Non si Sevizia un Paperino dont on peut se demander ce qui est passé par la tête des distributeurs français qui plutôt que de le traduire littéralement ont préféré lui donner un titre certes alléchant, mais n'ayant cependant rien à voir avec son contenu. En effet, le film sortira chez nous le 22 mars 1978 sous le titre La longue nuit de l'exorcisme et sera interdit aux moins de seize ans. Les dénicheurs de tous poils le trouveront même à l'époque au format VHS sous le titre Fureur Meurtrière dans la collection CINE+. Un titre tout aussi racoleur mais qui collait déjà beaucoup plus à l'esprit du film. Si en cette année 1972 nous sommes encore très loin des débordements sanglants visibles dès 1979 et au moins jusqu'en 1982, Lucio Fulci fait déjà preuve d'un goût prononcé pour la violence et les dégradations physiques. En témoigne une séquence de torture lors de laquelle, une femme pratiquant les sciences-occultes et malmenée par quelques habitants d'un village dont les enfants sont tués les uns après les autres. Une scène que reprendra le réalisateur italien en ouverture de son très gore et très morbide L'au-delà...


Mais ici, point de zombies ou d'éléments véritablement fantastiques. La déliquescence est dans le cas de Non si Sevizia un Paperino uniquement liée à l'attitude de tout un village qui voit en ses marginaux, les coupables éventuels d'une série de meurtres dont seuls sont victimes de jeunes garçons. Y passent à la moulinette de la suspicion, un attardé mental, une adepte de la magie noire, la police allant même jusqu'à suspecter une jeune femme superbe mais au comportement particulièrement troublant. En effet, la superbe actrice germano-américaine naturalisée italienne Barbara Boucher incarne Patrizia. Une jeune et très belle femme qui joue de ses charmes non pas avec les rares hommes séduisants qui apparaissent à l'écran (l'acteur français Marc Porel dans le rôle de Don Alberto Avallone), mais avec les enfants qu'elle intimide avant que nous ne les retrouvions morts étranglés. Comme dans tout bon Giallo, le mystère demeure jusqu'à la fin quant à l'identité du tueur. Les ficelles sont parfois si grosses que l'on se doute que les suspects ne sont pas ceux que les policiers devraient interroger. Lucio Fulci grossit le trait au point de faire du véritable assassin, celui-là même que l'on suppose être irréprochable. Non si Sevizia un Paperino offre quelques plans sanglants. Comme les tortures infligées à la Maciara, très belle femme, redoutée dans son village pour sa pratique de la magie noire et qu'interprète l'actrice brésilienne Florinda Bolkan. Ou bien plus tard lorsque viendra au tour de l'assassin de mourir. Entre enquête policière et meurtres sordides (la mort d'un enfant n'est jamais le plus aisé à mettre en scène), le film offre également la description d'un village en furie, où les esprits s'échauffent au point où les habitants veulent se faire justice eux-même...


Des prostituées qui vendent leur corps pour quelques milliers de lires, une femme supposée avoir des pouvoirs magiques, une autre qui joue de ses charmes auprès de gamins n'ayant même pas atteint l'âge de l'adolescence, des demeurés en veux-tu, en voilà et une enquête qui piétine... Dans le genre ''malsain'', le film de Lucio Fulci vaut bien le chef-d’œuvre de Pupi Avati, La Casa dalle Finestre che Ridono qui sortira quatre ans plus tard. Même climat de suspicion, même personnages dérangeants arborant des visages d'arriérés. Non si Sevizia un Paperino nous offre une Italie d'arrière-pays où les mœurs semblent être à l'exact opposé de celles qu'érigent nos sociétés. Entre l'imaginaire lié à l'enfance et la crudité des meurtres et de certains actes, Lucio Fulci tranche dans le lard et choisi la chimère. Car comme l'indique si justement l'un des personnages : '' ici, la vérité provoque des dégâts''. À noter la présence à l'écran de l'actrice et chanteuse grecque Irène Papas...

 

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