Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 16 mars 2022

Vargur de Börkur Sigþórsson (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Vargur, en islandais, signifie Loup. Mais allez savoir pourquoi, en France, l'on a préféré traduire le titre du premier long-métrage du réalisateur Börkur Sigþórsson sous celui de La mule ! Ici, rien à voir avec l’œuvre éponyme de Clint Eastwood sortie sur les écrans en janvier 2019. Enfin, si, quand même un peu puisque dans un cas comme dans l'autre les deux films évoquent le sujet de ces femmes et de ces hommes qui au péril de leur vie acceptent de transporter dans leur organisme des dizaines de capsules thermosoudées contenant de la cocaïne. Que l'une d'entre elle seulement se déchire et l'on passe alors immédiatement d'un monde artificiel soudain, au cercueil ! N'ayant pas encore découvert le long-métrage de Clint Eastwood, je m'accorderai le droit d'éviter toute comparaison pour ne me concentrer que sur Vargur, cette petite pépite co-produite entre le Danemark, la Suède et l'Islande. Il y a fort longtemps qu'un polar scandinave ne m'avait pas autant satisfait. Alors, bien sûr, il faudra accepter le rythme relativement lent du film de Börkur Sigþórsson, mais cette prise de position et le choix d'un montage proposant à plusieurs occasions différents points de vue d'une même situation participent à l'élaboration d'une intrigue qui va plonger un carré de personnages principaux dans un authentique cauchemar. Une descente aux enfers froide et clinique que partageront la mule en question en la personne de Sofia, jeune polonaise interprétée par l'épatante actrice Anna Próchniak, la flic d'origine serbe Lena (l'actrice danoise Marijana Jankovic) et les frères Erik et Atli qu'interprètent respectivement les acteurs islandais Gísli Örn Garðarsson et Baltasar Breki Samper. Deux frères que tout sépare cependant puisque le premier est socialement parfaitement intégré en ayant rejoint un cabinet d'avocats tandis que son frère, lui, est un criminel de petite envergure qui vient de sortir de prison et doit beaucoup d'argent à d'anciennes connaissances...


Mais si de prime abord Erik paraît honnête, il n'en est pas moins aussi corrompu que son frère. Alors qu'il doit lui-même rembourser une très grande somme d'argent, c'est là qu'intervient Sofia, la mule du titre. Une toute jeune femme qui à bord d'un avion va transporter dans son estomac une importante quantité de drogue. Mais rien ne va se dérouler comme l'avait prévu Erik et commence alors un récit semant sur sa route d'innombrables séquences de tensions dont la toute première rappellera de près ou de loin, l'incroyable scène lors de laquelle le touriste américain William Hayes tentait de quitter le territoire turc en emportant sur lui deux kilos de cannabis avant d'être arrêté par les autorités au moment d'embarquer dans l'avion qui devait le ramener aux États-Unis. Dire que la première partie de Vargur serait aussi stressante que cette séquence mythique de Midnight Express d'Alan Parker serait sans doute pousser le bouchon un peu loin. Mais tout de même, cette succession de séquences dont la durée approche la demi-heure et lors desquelles le réalisateur s'amuse à offrir différents points de vue sur une même situation est plutôt réussi. Mais n'est rien en regard de ce qui va suivre. Car après cela, Börkur Sigþórsson pense traiter la suite du récit sous un angle particulièrement sombre et désespéré, plongeant même certaines séquences du film dans le sordide, voire le morbide (on pense notamment à la séquence de fixe lors de laquelle Erik injecte sa dose d'héroïne à une ''maman'' cadavérique digne de celles du Bad Lieutenant d'Abel Ferrara). Se mêle ensuite une enquête policière sur laquelle se penche Lena. Le film propose ainsi de nous faire vivre l'investigation de la flic à travers les caméras de surveillances ayant filmé le manège de Sofia et Atli à l'aéroport et jusque dans ce qui leur servira bientôt de repère. Börkur Sigþórsson n'y va absolument pas avec le dos de la cuillère et assène parfois des séquences particulièrement dérangeantes. Mieux, il nous offre un final comme peu oseraient sans doute en proposer. Ou lorsque le Bien ne triomphe pas toujours du Mal. Passée la première demi-heure qui assommera peut-être les amateurs d'action, Vargur est une brillante réussite dans le domaine du thriller noir. À découvrir d'urgence...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...