Deux pouffes et demi ...
Oh, pardon, je voulais dire deux influenceuses (Blondes ! Quelle
coïncidence malheureuse) et une copine dont on parviendra
difficilement à évaluer le degré d'intelligence, se rendent dans
la demeure paternelle de l'une d'entre elles. Luxueuse comme de bien
entendu. Ces trois jeunes beautés au quotient intellectuel d'huîtres
ont fait le chemin jusque là pour filmer et assister à une pluie de
météorites. Comme dans tout bon ou mauvais film du genre où
paradent de jolie jeune femmes, bikinis, lunettes de soleil et
téléphones portables sont les outils essentiels à leur bonheur.
Ouvrir un livre pour y étudier son contenu ne faisant apparemment
pas partie des objectifs de deux d'entre elles, ces demoiselles
tentent de découvrir ce qui le soir-même a pu atterrir dans la
piscine du paternel ! Ressemblant moins à la chiasse alsacienne
décrite dans l'excellent sketch de Dieudonné Le cancer
qu'à une créature de type tatou (ce qui tenterait à prouver que
d'après ses recherches, la brune de service du film est dotée,
ELLE, d'un cerveau), carbonisé, une chose au départ relativement
indéfinissable va inquiéter nos trois donzelles. Peut-être même
davantage qu'en l'absence de réseau de leur téléphone, rendant
ainsi les deux blondes incapables de reléguer l'événement auprès
de leurs followers. Le
lendemain matin, les filles sont rejointes par le nouveau jardinier
prénommé Brett. Remplaçant son frère malade, un adolescent, roux,
boutonneux (tellement que ses parents durent le nourrir durant toute
son enfance à l'aide de charcuterie) et MALHEUREUSEMENT, pas plus
malin que les trois filles se met rapidement au travail. Typiquement
le genre d'ado américain prêt à prendre les armes pour aller faire
un tour dans son lycée et buter celles et ceux dont la tête ne lui revient pas !
The Seed
est... comment dire... chiant comme un séjour hors-saison dans un
camp de vacances du Nord Pas-de-Calais ! Si le sujet est plutôt
sympathique, tout ou presque de ce que l'on aurait pu espérer
découvrir de la rencontre entre trois jeunes écervelées et une
créature venue d'une autre planète s'inscrit en des moments si
restreints qu'il nous faudra surtout supporter des séquences
terriblement ennuyeuses. Molle du genou, la mise en scène du
réalisateur américain Sam Walker dont il s'agit du premier
long-métrage après une série de courts imprime à son œuvre, un
rythme soporifique. Un léger espoir survient après un peu moins
d'une heure de projection mais la sauce retombe presque
immédiatement. Si quelques idées particulièrement osées viennent
parfois éveiller notre curiosité, on se souviendra surtout du
rapport sexuel entre l'une des filles et la créature comme étant
nettement moins marquant que celui qui confrontait bien des années
auparavant Isabelle Adjani et la monstruosité du chef-d’œuvre
d'Andrzej Zulawski, Possession.
Le scénario, lui-même écrit par Sam Walker, repose sur les
changements d'humeur et de comportement des filles au contact de la
créature extraterrestre. Le film tente de rattraper son retard en
matière d'horreur à travers quelques plans gore malheureusement
trop tardifs. Il y aura belle lurette que les spectateurs auront
quitté la séance où se seront assoupis devant la projection.
Doit-on parler de caricature concernant nos trois héroïnes
interprétées par Lucy Martin, Chelsea Edge et Sophie Vavasseur ?
À peine. L'image relativement léchée ne doit surtout pas nous
faire oublier que The Seed
se pare surtout des atours du nanar. La pluie de météorites
affreusement mise en scène est d'ailleurs significative. Quant à la
créature, elle ressemble à un poupée en caoutchouc dans le même
esprit que le bébé de Eraserhead
de David Lynch ou celui de Combat Shock
de Buddy Giovinazzo...
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