En 1994 sortait sur les
écrans du monde entier le film d'action Speed
du réalisateur néerlandais Jan de Bont avec en vedettes masculines
Keanu Reeves et Dennis Hooper et féminine Sandra Bullock. Une œuvre
qui remportera l'adhésion du public qui s'amassera devant les salles
de cinéma, faisant de cette production Mark
Gordon Productions distribuée
par la 20th
Century Fox et
financée à hauteur de trente millions de dollars, un succès
important qui remportera à l'échelle mondiale plus de trois-cent
cinquante millions de billets verts. Si Graham Yost et Joss Whedon
furent à l'écriture du scénario, il est bon de savoir qu'à
l'origine du projet, plus que l'imagination des deux hommes, c'est
d'abord à celle des japonais Jun'ya Satō et Ryūnosuke Ono que l'on
doit la folle course de ce bus dans lequel un certain Payne (Dennis
Hooper) posa une bombe qui risquait d'exploser si jamais la vitesse
du véhicule transportant des passagers descendait en dessous de
quatre-vingt kilomètres/heure. Sauf que dans Super
Express 109
de Jun'ya Satō, l'action ne se situait non pas dans un bus mais dans
un train. Réalisé dix-neuf ans auparavant Super
Express 109 met
notamment en scène l'acteur japonais Ken Takakura à
l'impressionnante carrière cinématographique dans son propre pays
et dans le courant de laquelle nous pûmes notamment le découvrir
dans la superbe franchise La pivoine rouge
initiée à l'origine par le cinéaste Kōsaku Yamashita en 1968...
Nous
sommes donc en 1975 (un an avant que le film ne soit distribué dans
notre pays) et l'action se déroule dans l'un des trains de
l'authentique réseau de trains à grande vitesse japonais Shinkansen
dont la construction débuta à la toute fin des années cinquante
avant d'être mis en circulation cinq ans plus tard. Comme son nom
l'indique, Super Express 109 met
en scène un train à grande vitesse devant relier deux points
extrêmes du Japon en sept heure à peine. Malheureusement, pour les
membres de l'équipage et les nombreux passagers qui ont pris place à
bord, trois bandits ont placé une bombe sous l'un des wagons qui
explosera si jamais la vitesse du train est réduite en dessous des
quatre-vingt kilomètres heures. Avertis de leurs intentions, le
service de sécurité du réseau ferroviaire, les autorités
policières et le gouvernement mettent alors tout en œuvre afin de
retrouver les responsables et les contraindre de les aider à
désamorcer la bombe. Tandis que cinq millions de dollars sont réunis
sur demande des trois individus, la police se lance dans une traque à
travers toute la ville... Parmi les trois terroristes, nous
retrouvons dans un petit rôle l'acteur Akira Oda qui quatre ans plus
tard deviendra l'un des héros de la série culte japonaise de type
henshin,
San Ku Kaï qui
sera en outre diffusée en France pour la toute première fois dès
le 15 septembre 1979 sur feu Antenne
2...
Le
rapport entre le long-métrage de Jun'ya Satō et celui de Jan de
Bont s'arrête à peu de chose près à l'évocation de cet acte de
terrorisme et l'obligation pour le conducteur du train de ne jamais
descendre en dessous de la vitesse indiquée. Car en effet, si Speed
laissait une grande part du récit se situer à l'intérieur du bus,
les séquences situées dans le train à grande vitesse de Super
Express 109 s'avèrent
en fait relativement rares, la plupart étant alors concentrées vers
la fin lorsque certains employés du réseau tenteront de désactiver
la bombe. À vrai dire, on pourrait davantage rapprocher ce dernier
du Pont de Cassandra
de George Pan Cosmatos qui sortira l'année suivante que de Speed.
Ici, la présence d'une bombe prenant la place du futur virus qui
contraindra les passagers d'un train en partance de Genève et à
destination de Stockholm de rouler jusqu'à un pont dont les
fondations ne sont pourtant pas prévues pour résister au poids du
train. Mais bien que le réalisateur se contente en général de
filmer le train vu de l'extérieur (et notamment lors d'une séquence
anxiogène lors de laquelle il doit éviter la collision avec un
autre), le film n'en est pas moins réussi bien que Jun'ya Satō
semble
se désintéresser très rapidement de toute caractérisation autre
que celle du chef des terroristes. Il oppose ainsi une vue plutôt
moderne du pays et de l'un de ses plus fiers représentants en la
figure du train, fleuron de technologie, tandis que Tetsuo Okita, le
chef de la dite bande qu'interprète l'acteur Ken Takakura semble
vivre dans des conditions plus que déplorables. Super
Express 109
offre une succession de courses-poursuite en ville puis dans la
campagne environnante, jusqu'au repère des trois hommes, une
ancienne usine désaffectée. D'autres séquences se situent dans la
salle de contrôle du réseau ferroviaire tandis que les scènes
situées dans le train se partagent malheureusement la part congrue.
Au final, Super Express 109 est
un sympathique film d'action mais qui en comparaison des alternatives
occidentales citées ci-dessus fait tout de même pâle figure...
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