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vendredi 21 janvier 2022

Super Express 109 de Jun'ya Satō (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

En 1994 sortait sur les écrans du monde entier le film d'action Speed du réalisateur néerlandais Jan de Bont avec en vedettes masculines Keanu Reeves et Dennis Hooper et féminine Sandra Bullock. Une œuvre qui remportera l'adhésion du public qui s'amassera devant les salles de cinéma, faisant de cette production Mark Gordon Productions distribuée par la 20th Century Fox et financée à hauteur de trente millions de dollars, un succès important qui remportera à l'échelle mondiale plus de trois-cent cinquante millions de billets verts. Si Graham Yost et Joss Whedon furent à l'écriture du scénario, il est bon de savoir qu'à l'origine du projet, plus que l'imagination des deux hommes, c'est d'abord à celle des japonais Jun'ya Satō et Ryūnosuke Ono que l'on doit la folle course de ce bus dans lequel un certain Payne (Dennis Hooper) posa une bombe qui risquait d'exploser si jamais la vitesse du véhicule transportant des passagers descendait en dessous de quatre-vingt kilomètres/heure. Sauf que dans Super Express 109 de Jun'ya Satō, l'action ne se situait non pas dans un bus mais dans un train. Réalisé dix-neuf ans auparavant Super Express 109 met notamment en scène l'acteur japonais Ken Takakura à l'impressionnante carrière cinématographique dans son propre pays et dans le courant de laquelle nous pûmes notamment le découvrir dans la superbe franchise La pivoine rouge initiée à l'origine par le cinéaste Kōsaku Yamashita en 1968...


Nous sommes donc en 1975 (un an avant que le film ne soit distribué dans notre pays) et l'action se déroule dans l'un des trains de l'authentique réseau de trains à grande vitesse japonais Shinkansen dont la construction débuta à la toute fin des années cinquante avant d'être mis en circulation cinq ans plus tard. Comme son nom l'indique, Super Express 109 met en scène un train à grande vitesse devant relier deux points extrêmes du Japon en sept heure à peine. Malheureusement, pour les membres de l'équipage et les nombreux passagers qui ont pris place à bord, trois bandits ont placé une bombe sous l'un des wagons qui explosera si jamais la vitesse du train est réduite en dessous des quatre-vingt kilomètres heures. Avertis de leurs intentions, le service de sécurité du réseau ferroviaire, les autorités policières et le gouvernement mettent alors tout en œuvre afin de retrouver les responsables et les contraindre de les aider à désamorcer la bombe. Tandis que cinq millions de dollars sont réunis sur demande des trois individus, la police se lance dans une traque à travers toute la ville... Parmi les trois terroristes, nous retrouvons dans un petit rôle l'acteur Akira Oda qui quatre ans plus tard deviendra l'un des héros de la série culte japonaise de type henshin, San Ku Kaï qui sera en outre diffusée en France pour la toute première fois dès le 15 septembre 1979 sur feu Antenne 2...


Le rapport entre le long-métrage de Jun'ya Satō et celui de Jan de Bont s'arrête à peu de chose près à l'évocation de cet acte de terrorisme et l'obligation pour le conducteur du train de ne jamais descendre en dessous de la vitesse indiquée. Car en effet, si Speed laissait une grande part du récit se situer à l'intérieur du bus, les séquences situées dans le train à grande vitesse de Super Express 109 s'avèrent en fait relativement rares, la plupart étant alors concentrées vers la fin lorsque certains employés du réseau tenteront de désactiver la bombe. À vrai dire, on pourrait davantage rapprocher ce dernier du Pont de Cassandra de George Pan Cosmatos qui sortira l'année suivante que de Speed. Ici, la présence d'une bombe prenant la place du futur virus qui contraindra les passagers d'un train en partance de Genève et à destination de Stockholm de rouler jusqu'à un pont dont les fondations ne sont pourtant pas prévues pour résister au poids du train. Mais bien que le réalisateur se contente en général de filmer le train vu de l'extérieur (et notamment lors d'une séquence anxiogène lors de laquelle il doit éviter la collision avec un autre), le film n'en est pas moins réussi bien que Jun'ya Satō semble se désintéresser très rapidement de toute caractérisation autre que celle du chef des terroristes. Il oppose ainsi une vue plutôt moderne du pays et de l'un de ses plus fiers représentants en la figure du train, fleuron de technologie, tandis que Tetsuo Okita, le chef de la dite bande qu'interprète l'acteur Ken Takakura semble vivre dans des conditions plus que déplorables. Super Express 109 offre une succession de courses-poursuite en ville puis dans la campagne environnante, jusqu'au repère des trois hommes, une ancienne usine désaffectée. D'autres séquences se situent dans la salle de contrôle du réseau ferroviaire tandis que les scènes situées dans le train se partagent malheureusement la part congrue. Au final, Super Express 109 est un sympathique film d'action mais qui en comparaison des alternatives occidentales citées ci-dessus fait tout de même pâle figure...

 

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