Trois couples d'amis
partent en randonnée dans une forêt des Appalaches malgré les
recommandations d'une habitante d'un patelin perdu en pleine campagne
américaine qui les prévient des dangers de sortir des sentiers
battus. Après avoir été pris à parti dans un bar par un autre
résident du coin, Jennifer et son petit ami, le couple formé de
Milla et Adam ainsi que Gary et son compagnon Luis prennent leurs
affaires et se rendent au cœur d'une forêt où rôdent mille
dangers. Alors que Milla (l'actrice Emma Dumont) vient d'échapper à
une chute mortelle, le groupe perd l'un de ses membres lorsqu'un
énorme tronc dévale une pente et lui écrase la tête contre un
arbre. Alors que le soleil s'apprête à disparaître à l'horizon et
que l'orage gronde au loin, le reste du groupe décide de camper sur
place. Le lendemain matin, Milla manque à l'appel. Persuadé qu'elle
a été enlevée, Adam propose aux autres de partir à sa
recherche... Voici comment démarre ou presque le reboot de la
franchise Wrong Turn
sous le titre Wrong Turn - La fondation de Mike P. Nelson.
Exit Three Fingers et sa famille de dégénérés. Désormais, nos
jeunes aventuriers vont devoir composer avec un tout autre type
d'individus. Des enfants, des femmes et des hommes apparemment
normaux, sans tares génétiques et vivant en toute autonomie en un
lieu reculé, loin de la civilisation pervertie. Bref, à la manière
de ceux du chef-d’œuvre de Night M. Shyamalan, Le
village.
Tellement proche dans le concept que c'en est même parfois
troublant.
Le
scénario est signé d'Alan B. McElroy, l'homme derrière lequel se
cache la franchise originale. Un endroit dans lequel vivent en très
bonne entente des villageois vêtus de peaux de bêtes et dans des
huttes en torchis ! Face à des habitants de toutes races et de
toutes religions qui contribuent tous à l'effort commun et qui
n'envient jamais leurs voisins, Adam se pose comme l'antagoniste de
cette première partie. La figure du citadin méprisant envers les
autochtones et de surcroît, d'une ahurissante poltronnerie !
Une communauté aux mœurs régressives (selon le point
de vue où l'on situe civilisation et barbarie) est donc au centre de
l'intrigue. Connaissant sans doute ses classiques sur les doigts
d'une seule main, le compositeur Stephen Lukach pompe outrageusement
la bande musicale composée par Bobby Krlic pour l'excellent
Midsommar
qu'Ari Aster réalisa deux ans auparavant. Même agencement sonore
pour un résultat qui est bien loin cependant d'atteindre son modèle.
Le film entretient si peu (voir aucun) de rapports avec la franchise
à laquelle son titre le réfère qu'un simple Fondation
aurait suffit ! Commence alors la seconde partie du long-métrage
qui intervient après une heure et dix minutes environ lors de
laquelle le père de Jennifer (Matthew Modine dans le rôle de Scott
Shaw) se lance à sa recherche... six semaines après qu'elle n'ait
plus donné le moindre signe de vie...
Un
peu lent à la détente, ce grand gaillard à la tignasse grise. Si
jusque là Wrong Turn - La fondation
était on ne peut plus convenable et bien au dessus de la plupart des
épisodes de la saga d'origine (exceptés les deux premiers, cela va
de soi), cette morale à deux balles qui au départ n'était pas
parvenue à pourrir l'intrigue (les deux homosexuels identifiés par
un simple contact de la main comme si s'imposait désormais
systématiquement leur présence à l'écran, ou la blonde de service
apportant sa petite contribution démagogique), la dernière
demi-heure vient presque tout gâcher. Il n'aura fallut que six
semaines pour laver le cerveau de la jeune femme à qui tout était
donné sans qu'elle n'ait à lever le petit doigt. S'il ne fallait
que s'en tenir aux scène d'horreur, alors oui Wrong
Turn - La fondation aurait
été très mauvais. Très peu sanglant, nous sommes davantage face à
un film d'horreur qu'à un véritable film gore. Du survival qui ne
sait parfois pas sur quel pied danser. Qui mélange tout. Entre des
rednecks trop caricaturaux pour être les véritables méchants du
film, une communauté/secte indigne de représenter une alternative
valable à celles de Midsommar,
Black Death
(Christopher Smith) ou Le bon apôtre
de Gareth Evans, l'abandon ou presque de tout ce qui faisait le
charme et la particularité de la franchise originelle et surtout, un
final en forme de twist
proprement ridicule et inenvisageable, Wrong Turn
- La fondation se
perd au fil du récit au point de mériter finalement le mépris dont
il est la proie de la part du public...
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