Douze millions de
dollars, puis quatre, puis deux (à deux reprises), puis un et demi
pour finir en grandes pompes'' en 2014 avec le sixième opus de la
franchise Wrong Turn
et son million et deux-cent mille dollars de budget. Soit à peu près
dix fois moins qu'au démarrage onze ans auparavant. Bien avant de se
plonger dans la projection de Wrong Turn 6: Last
Resort,
forcément, on s'inquiète. Financé au rabais avec moins de billets
verts que lors des deux précédents épisodes qui n'étaient déjà
pas brillants, on se demande dans quelles mesures le nouveau venu
Valeri Milev va réussir l'exploit de faire pire ou, mieux, de sortir
la franchise de la fange dans laquelle elle s'est lentement mais
inexorablement enfoncée à travers le temps. Devinez qui remontre
d'emblée sa trogne, caché derrière l'arbre d'une forêt située
dans les Appalaches ? Three Fingers, bien entendu. Apparemment
en mal d'inspiration, Wrong Turn 6: Last Resort
démarre
assez mal puisque le film met en scène des jeunes (pour ne pas
changer) et situe son action dans un sanatorium. Autant dire que ce
sixième chapitre ressemble tout d'abord sur le papier à un remake
du quatrième volet Wrong Turn 4: Bloody
Beginnings.
Le long-métrage de Valeri Milev aura beau se dérouler bien au sud
de Glensville où eurent lieu les événements trois ans auparavant,
difficile de ne pas se référer à l’œuvre de Declan O'Brien.
Fort heureusement, la comparaison s'arrête là. Pour commencer,
bonne nouvelle : le réalisateur bulgare n'a visiblement pas
l'intention de répéter les mêmes erreurs que l'américain et
choisit de faire appel à une méthode de confection beaucoup plus
artisanale en terme d'effets-spéciaux gore. Si les CGI
sont omniprésents mais heureusement dans d'infimes proportions, les
maquillages eux sont à profusion. Un bon point pour une œuvre qui
contrairement aux première apparences n'est pas un simple
''réinterprétation'' du quatrième épisode mais propose en réalité
un scénario tout à fait original...
Sans
avoir l'outrecuidance d'affirmer que la franchise se termine en
beauté, Wrong Turn 6: Last Resort a
effectivement l'avantage de proposer des idées neuves au cœur d'un
concept usé jusqu'à la corde. Alors que le titre du quatrième
volet promettait un retour aux sources tout en concentrant en réalité
le concept sur une très courte durée, l'un des aspects les plus
intéressant qui n'ait jamais été vraiment abordé lors des
précédents volets se situe au niveau des origines de la famille
Odets. Mais avec ce sixième opus le bulgare rattrape le temps perdu
et nous propose une réponse à cette question plutôt séduisante :
d'où viennent véritablement les membres de cette famille que l'on
aura très rapidement et objectivement jugée de consanguine ?
Valeri Milev apporte une réponse sinon crédible du moins
satisfaisante. Entre alors en jeu la question de la pureté du sang.
[ATTENTION SPOIL!] : Dans un sanatorium qui sert à accueillir
des personnes âgées mais aussi des patients atteints de diverses
maladies (ici, le nanisme et l'obésité semblent encore considérés
comme au moyen-âge comme des maladies qu'il faut absolument
soigner), le scénario de Frank H. Woodward imagine l'arrivée d'un
jeune héritier prénommé Danny (Anthony Ilott) d'apparence tout à
fait normale, lequel est accueilli ainsi que ses amis par deux
étranges gérants qui affirment être de sa famille. Jackson
(l'acteur Chris Jarvis, drôlement fagoté) ainsi que la belle Sally
(Sadie Katz), lesquels sont eux-mêmes des membres de la famille
Odets .
Dans
cet épisode est donnée l'occasion au spectateur de croiser toute un
clan issu à l'origine de trois familles dont tous les descendants
sont atteints de consanguinité. Seuls Sally et Jackson apparaissent
tout à fait normaux mais étant frère et sœur, il leur aura fallut
trouver un membre de la famille capable de procréer et d'offrir à
Sally l'opportunité de donner naissance à une progéniture
parfaitement saine ! Et cet homme providentiel, c'est justement
Danny [FIN DU SPOIL]. On sort donc avec ce sixième épisode des
habituelles poursuites en forêt puisque toute l'intrigue situe son
action à l'intérieur même du sanatorium. Ce qui n'empêche
absolument pas Wrong Turn 6: Last Resort d'être
vraiment crade même s'il s'avère moins régulièrement ponctué de
séquences sanglantes que les deux premiers volets qui demeurent deux
sommets dans le genre. Jambes écartelées jusqu'à obtention de
monstrueuses fractures ouvertes, cuisine à base de viande humaine,
doigts coupés, ventre éclatant sous la pression de l'eau projetée
par le tuyau d'une borne d'incendie, etc... À dire vrai il y a dans
ce sixième opus sans doute moins de meurtres que dans les précédents
mais le scénario, sans être un modèle du genre, rattrape certaines
séquences manquant clairement d'hémoglobine. Vomi par une grosse
majorité des spectateurs, Wrong Turn 6: Last
Resort
est peut-être cependant le meilleur des six longs-métrages après
les deux premiers. À Noter qu'est sorti au début de l'année aux
États-Unis et au Canada puis en juin dans notre pays directement en
VOD un reboot de la franchise simplement intitulé Wrong
Turn
(et chez nous sous le titre Détour mortel : La
Fondation).
Un nouvel opus écrit par le scénariste d'origine Alan B. McElroy,
ce qui n'empêche pas le film d'avoir une très mauvaise réputation.
Enfin le dernier ?
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