Sorti sur les écrans de
cinéma français le 12 décembre 1984, le premier volet de la
franchise Ghostbusters
réalisé par Ivan Reitman est le cas typique du film que l'on
n'échangerait contre un autre pour rien au monde. Et surtout pas
contre le Reboot
de 2016 commis par Paul Feig qui réinterprétait le concept à la
sauce féministe par l'entremise d'un humour totalement inefficace.
Mais l'aventure, la vraie, de ces chasseurs de fantômes, ne s'était
cependant pas arrêté aux portes du premier volet mais avait su se
distinguer ensuite avec la sortie d'une honorable séquelle, toujours
réalisée par Ivan Reitman et diffusée dans les salles un peu plus
de cinq ans jour pour jour après l’œuvre originale. Lorsqu'il y a
quelques années est annoncée l'arrivée d'un quatrième
long-métrage reposant sur cette même franchise, le doute et permis.
Même avec la promesse qu'y apparaissent les principaux interprètes
des deux premiers films mis à part Harold Ramis qui,
malheureusement, nous quitta en 2014. Si Ivan Reitman n'est plus de
la partie en tant que réalisateur, c'est son fils Jason qui prend
alors la relève pour signer ce qui officiellement, est le troisième
volet de la franchise. Bien qu'un jeu vidéo portant le nom de SOS
fantômes, le jeu vidéo
sorti en 2009 sur la console de salon Playstation
ait été longtemps considéré comme la suite officielle des deux
longs-métrages d'Ivan Reitman (Harold Ramis et Dan Akroyd ayant été
les auteurs du script), SOS fantômes :
l'héritage
reprend certains éléments de l'histoire qui mettait à l'époque le
joueur dans la peau d'un nouveau membre de l'équipe des
Ghostbusters. Dans les nouvelles aventures de nos chasseurs de
fantômes est ''bannie'' la ville de New York puisque l'action se
déroule désormais dans la petite ville de Summerville où vivait
encore jusqu'ici Egon Spengler (à l'époque interprété par Harold
Ramis), l'un des personnages centraux de Ghostbusters
et sa suite et auquel ce nouveau volet est déjà un hommage
appuyé...
Comme
nous l'ont très rapidement fait comprendre les différents teasers
et bandes-annonces diffusés avant la sortie du long-métrage sur
grand écran, ici, il n'est plus question de mettre en vedette la
ville de New York, la densité de sa population ou ses immenses
buildings. Désormais, l'intrigue se déroule dans une communauté
aux prétentions moindres. Calme et chaleureuse... Calme ? Oui !
Et même parfois un peu trop. À titre d'exemple, on pourrait
notamment évoquer cette première course-poursuite en ville entre la
nouvelle (et très jeune) équipe de chasseurs de fantômes composée
de Trevor (Finn Wolhard), de sa sœur Phoebe (McKenna Grace) ainsi
que de leur nouvel ami Podcast (Logan Kim) et le Onionhead
ghost (connu
chez nous sous le nom de Bouffe-tout),
vous savez, ce fantôme gluant et verdâtre du premier film qui
depuis a quelque peu changé de couleur pour devenir un peu plus
bleuté mais demeure par contre toujours aussi vorace. Lors de cette
séquence les spectateurs auront l'occasion de découvrir une petite
ville de Summerville déplaisamment vide. Pas ou peu d'habitants dans
les rues, à part quelques consommateurs installés au restaurant,
dehors, pas âme qui vive. D'où ce très désagréable sentiment que
l’action se déroule dans des décors en ''toc'' et non dans une
ville authentique bien que le tournage ait eu lieu au Canada dans les
communautés de Calgary et Crossfield. Par contre, là où le
plaisir demeurera sans doute intact se situera sans doute dans les
nombreuses références à l’œuvre originale. Installés dans la
demeure poussiéreuse et encombrée d'une myriade d'objets de leur
grand-père, Trevor et Phoebe (sans oublier leur mère Callie
qu'interprète l'actrice Carrie Coon), découvrent petit à petit
l'univers dans lequel vivait Egon Spengler et mettent à jour les
uns après les autres, les objets iconiques qui constituaient parmi
les éléments fondateurs de la mythologie Ghostbusters.
''PKE Meter'',
''Ecto-Goggles'',
''Ghost Trap''
ainsi que la célèbre Cadillac sont donc à l'honneur dans ce
quatrième
troisième long-métrage de la franchise...
Comme
le seront également les effets-spéciaux qui plutôt que de vouloir
absolument faire table rase sur le concept de l'époque reprennent à
peu de chose prêt la même recette. Le Onionhead
ghost
ne sera pas la seule créature à refaire surface puisque l'on aura
droit au Bibendum du premier Ghostbusters réduit
à l'état d'une multitude de petites figurines mues par une vie
propre. Retour également de Gozer, l'incarnation du Mal, et de ses
serviteurs. Si SOS fantômes : l'héritage
a l'originalité de situer son action dans une petite ville et que le
gros du récit s'intéresse avant tout à l'aspect ''découverte'',
la dernière partie, elle, ressemble davantage à un hommage/reboot
aux événements situés dans le dernier tiers du long-métrage de
1984. Chose promise, chose due : le retour tant promis des
vedettes des premier et second films est respecté. En effet, si SOS
fantômes : l'héritage
laisse une très large place à ses nouveaux personnages, ceux-ci
seront rejoint lors de courtes occasions par les docteurs Raymond
Stantz et Peter Venkman (Dan Akroyd et Bill Murray), Winston
Zeddemore (Ernie Hudson) ainsi que par Dana Barrett (Sigourney
Weaver) et Janine Melnitz (Annie Potts). Ne manquent finalement à
l'appel que Rick Moranis, lequel se désintéresse totalement de ce
nouveau projet ainsi que Harold Ramis, décédé sept an plus tôt
mais auquel le film de Jason Reitman rendra malgré tout un hommage
appuyé. Si SOS fantômes : l'héritage
est amusant (Paul Rudd dans le rôle du professeur Gary Grooberson au
discours et aux méthodes parfois ambiguës), plutôt bien enlevé et
doté d'effets-spéciaux qui feront le plaisir des fans de l’œuvre
originale, le long-métrage ne peut malheureusement pas s'empêcher
de plonger dans les travers du revival 80 amorcé il y a quelques
années en arrière par la série Stranger
Things.
Un style visuel et une mise en scène qui créent une sorte
d'anachronisme entre l'aspect général et l'époque actuelle dans
laquelle se déroule l'intrigue. Gênant ? Pas vraiment. Reste
que pour les anciens, Ghostbusters
demeurera
toujours et à jamais ce film culte qui un jour de décembre 1984
marqua profondément celles et ceux qui le découvrirent en salle...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire