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lundi 13 décembre 2021

SOS fantômes : l'héritage de Jason Reitman (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Sorti sur les écrans de cinéma français le 12 décembre 1984, le premier volet de la franchise Ghostbusters réalisé par Ivan Reitman est le cas typique du film que l'on n'échangerait contre un autre pour rien au monde. Et surtout pas contre le Reboot de 2016 commis par Paul Feig qui réinterprétait le concept à la sauce féministe par l'entremise d'un humour totalement inefficace. Mais l'aventure, la vraie, de ces chasseurs de fantômes, ne s'était cependant pas arrêté aux portes du premier volet mais avait su se distinguer ensuite avec la sortie d'une honorable séquelle, toujours réalisée par Ivan Reitman et diffusée dans les salles un peu plus de cinq ans jour pour jour après l’œuvre originale. Lorsqu'il y a quelques années est annoncée l'arrivée d'un quatrième long-métrage reposant sur cette même franchise, le doute et permis. Même avec la promesse qu'y apparaissent les principaux interprètes des deux premiers films mis à part Harold Ramis qui, malheureusement, nous quitta en 2014. Si Ivan Reitman n'est plus de la partie en tant que réalisateur, c'est son fils Jason qui prend alors la relève pour signer ce qui officiellement, est le troisième volet de la franchise. Bien qu'un jeu vidéo portant le nom de SOS fantômes, le jeu vidéo sorti en 2009 sur la console de salon Playstation ait été longtemps considéré comme la suite officielle des deux longs-métrages d'Ivan Reitman (Harold Ramis et Dan Akroyd ayant été les auteurs du script), SOS fantômes : l'héritage reprend certains éléments de l'histoire qui mettait à l'époque le joueur dans la peau d'un nouveau membre de l'équipe des Ghostbusters. Dans les nouvelles aventures de nos chasseurs de fantômes est ''bannie'' la ville de New York puisque l'action se déroule désormais dans la petite ville de Summerville où vivait encore jusqu'ici Egon Spengler (à l'époque interprété par Harold Ramis), l'un des personnages centraux de Ghostbusters et sa suite et auquel ce nouveau volet est déjà un hommage appuyé...


Comme nous l'ont très rapidement fait comprendre les différents teasers et bandes-annonces diffusés avant la sortie du long-métrage sur grand écran, ici, il n'est plus question de mettre en vedette la ville de New York, la densité de sa population ou ses immenses buildings. Désormais, l'intrigue se déroule dans une communauté aux prétentions moindres. Calme et chaleureuse... Calme ? Oui ! Et même parfois un peu trop. À titre d'exemple, on pourrait notamment évoquer cette première course-poursuite en ville entre la nouvelle (et très jeune) équipe de chasseurs de fantômes composée de Trevor (Finn Wolhard), de sa sœur Phoebe (McKenna Grace) ainsi que de leur nouvel ami Podcast (Logan Kim) et le Onionhead ghost (connu chez nous sous le nom de Bouffe-tout), vous savez, ce fantôme gluant et verdâtre du premier film qui depuis a quelque peu changé de couleur pour devenir un peu plus bleuté mais demeure par contre toujours aussi vorace. Lors de cette séquence les spectateurs auront l'occasion de découvrir une petite ville de Summerville déplaisamment vide. Pas ou peu d'habitants dans les rues, à part quelques consommateurs installés au restaurant, dehors, pas âme qui vive. D'où ce très désagréable sentiment que l’action se déroule dans des décors en ''toc'' et non dans une ville authentique bien que le tournage ait eu lieu au Canada dans les communautés de Calgary et Crossfield. Par contre, là où le plaisir demeurera sans doute intact se situera sans doute dans les nombreuses références à l’œuvre originale. Installés dans la demeure poussiéreuse et encombrée d'une myriade d'objets de leur grand-père, Trevor et Phoebe (sans oublier leur mère Callie qu'interprète l'actrice Carrie Coon), découvrent petit à petit l'univers dans lequel vivait Egon Spengler et mettent à jour les uns après les autres, les objets iconiques qui constituaient parmi les éléments fondateurs de la mythologie Ghostbusters. ''PKE Meter'', ''Ecto-Goggles'', ''Ghost Trap'' ainsi que la célèbre Cadillac sont donc à l'honneur dans ce quatrième troisième long-métrage de la franchise...


Comme le seront également les effets-spéciaux qui plutôt que de vouloir absolument faire table rase sur le concept de l'époque reprennent à peu de chose prêt la même recette. Le Onionhead ghost ne sera pas la seule créature à refaire surface puisque l'on aura droit au Bibendum du premier Ghostbusters réduit à l'état d'une multitude de petites figurines mues par une vie propre. Retour également de Gozer, l'incarnation du Mal, et de ses serviteurs. Si SOS fantômes : l'héritage a l'originalité de situer son action dans une petite ville et que le gros du récit s'intéresse avant tout à l'aspect ''découverte'', la dernière partie, elle, ressemble davantage à un hommage/reboot aux événements situés dans le dernier tiers du long-métrage de 1984. Chose promise, chose due : le retour tant promis des vedettes des premier et second films est respecté. En effet, si SOS fantômes : l'héritage laisse une très large place à ses nouveaux personnages, ceux-ci seront rejoint lors de courtes occasions par les docteurs Raymond Stantz et Peter Venkman (Dan Akroyd et Bill Murray), Winston Zeddemore (Ernie Hudson) ainsi que par Dana Barrett (Sigourney Weaver) et Janine Melnitz (Annie Potts). Ne manquent finalement à l'appel que Rick Moranis, lequel se désintéresse totalement de ce nouveau projet ainsi que Harold Ramis, décédé sept an plus tôt mais auquel le film de Jason Reitman rendra malgré tout un hommage appuyé. Si SOS fantômes : l'héritage est amusant (Paul Rudd dans le rôle du professeur Gary Grooberson au discours et aux méthodes parfois ambiguës), plutôt bien enlevé et doté d'effets-spéciaux qui feront le plaisir des fans de l’œuvre originale, le long-métrage ne peut malheureusement pas s'empêcher de plonger dans les travers du revival 80 amorcé il y a quelques années en arrière par la série Stranger Things. Un style visuel et une mise en scène qui créent une sorte d'anachronisme entre l'aspect général et l'époque actuelle dans laquelle se déroule l'intrigue. Gênant ? Pas vraiment. Reste que pour les anciens, Ghostbusters demeurera toujours et à jamais ce film culte qui un jour de décembre 1984 marqua profondément celles et ceux qui le découvrirent en salle...

 

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