Il y a bien longtemps que
Bruce Willis a cessé de parcourir les conduits d'aération afin de
sauver la veuve et l'orphelin. Désormais, dans le pire ou dans le
meilleur des cas, il ne fait qu'apparaître que pour quelques
minutes, assis sur sa chaise comme un vieillard installé dans son
fauteuil devant sa sérié préférée. Servant ainsi de carotte pour
celles et ceux qui y croient encore. En ce renouveau qui le verra
renaître de ses cendres, lui qui fut l'un des meilleurs de sa
catégorie : le cinéma d'action. Mais Jared Cohn n'étant pas
John McTiernan, inutile d'espérer retrouver ici l'alter ego de John
McClane en la personne de Ron Whitlock. D'ailleurs, Bruce Willis
n'incarne pas le héros valeureux de ce Deadlock
faisandé. Ce type capable d'éviter les balles même
lorsqu'il est exposé aux dizaines de mercenaires qui ont envahi une
centrale hydroélectrique qu'interprète en fait Patrick Muldoon.
C'est donc lui le John McClane du pauvre. Mack, un ancien des forces
spéciales qui à lui seul (ou presque puisque accompagné du gardien
Tommy Blayblock qui jusqu'ici demeurait planqué dans les chiottes!)
va décimer un régiment de soldats armés jusqu'aux dents. Amateurs
de finesse, adieu. Ici, on fait dans le brutal. On tue sans
réfléchir. À tel point que même les flics en prennent pour leur
grade. Ce qui peut se comprendre lorsque l'on annonce à Ron Whitlock
que son fils est mort lors d'une descente de police. En fait, une
bavure policière puisque l'équipe chargée d'arrêter des
trafiquants de drogues se sont trompés de ''clients''' !
''Bravo la police'' (Zezette, 1979)...
Un peu plus présent à
l'écran que lors de ses récentes apparitions, Bruce Willis n'en
semble pas moins fatigué. Vautré sur une chaise ou parfaitement
immobile. Pas plus expressif qu'un ''addict'' du botox et
dégueulant des lignes de dialogue avec la fraîcheur d'une tranche
de saumon fumé laissée sur la carlingue d'une 4L, son jeu d'acteur
est dans la droite lignée de la mise en scène. Soporifique !
Deadlock
a beau armer des dizaines de seconds rôles de fusils d'assaut et
Jared Cohn a beau multiplier les courses-poursuite à pied et les
gunfight, on s'emmerde ferme ! Arrivé au deux tiers du récit,
le film est si lent qu'on croit pouvoir espérer venir le générique
de fin alors qu'il reste encore plus d'une demi-heure de métrage.
Autant dire que l'on trépigne, que l'on tape du pied, bref, que l'on
s'impatiente. La totalité (ou presque) du récit situe son action au
cœur d'une centrale hydroélectrique. Les décors s'avèrent donc
relativement repoussantq et ultra-répétitif. Mais à côté des
extérieurs, sachons encore nous satisfaire des intérieurs. Scène
authentiquement drôle pour le public français mais aussi plus
sûrement pathétique pour les spectateurs américains qui semblent
être les premiers visés, le réalisateur a l'outrecuidance de nous
asséner pour la seconde fois les événements à l'origine des
envies de vengeances qui étreignent Bruce Willis et ce, au bout
d'une heure environ. Histoire de bien faire comprendre aux
spectateurs, sans doute trop stupides pour avoir compris dès le
départ, que si Bruce Willis s'empare ainsi de la centrale, c'est
pour venger la mort de son fils mais aussi pour faire payer à ceux
qui ont transformé la scène de crime.
Autant
dire que si avant cette séquence explicative un éventuel spectateur
n'a pas fait le rapprochement entre les faits et leurs conséquences,
celui-ci a dû se demander à de multiples reprises autour de quel
sujet tournait le récit ! Histoire d'en rajouter une couche comme si
cela ne suffisait pas, un bus scolaire débarque dans la centrale
afin de faire visiter à une poignée d'élèves les installation
avant que ne s'enclenchent les événements. Deadlock
pousse parfois le mimétisme avec la franchise Die
Hard
en incluant le personnage du black cabotinant à la manière de
De'voreaux White dans Piège de cristal ou
en arborant un héros alcoolique comme le John McClane de Une
journée en enfer.
Le tout, bien évidemment, revu à la baisse. Mais rassurez-vous
[SPOIL], les méchants meurent et à leur tête, un Bruce Willis dont
la main au premier plan se retrouve parcheminée d'une ligne de sang
en CGI atrocement exécutés. [FIN DU SPOIL]. Encore une purge pour
l'acteur américain dont on ''attend'' déjà une dizaine de
longs-métrages pour cette fin d'année et 2022. De quoi se réserver
de chaudes soirées d'hiver...
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