Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 10 décembre 2021

Antlers (Affamés) de Scott Cooper (2021) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

ATTENTION !!! Risque de spoil !

 

Il est toujours délicat de s'attaquer à un genre dont les codes ont mis tant de temps à être plus ou moins établis. Si par essence l'infecté ''cinématographique'' est le descendant direct du zombie, ses véritables origines remontent sans doute aux années soixante-dix. Une décennie foisonnante qui ne fut pas le terrain exclusif des vampires, loups-garous, tueurs en série et autre créatures du bestiaire fantastique et qui vit donc entre autres monstruosités filmées sur support argentique, l'arrivée d'un nouveau type de menace. Deux films donnèrent sans doute sans le savoir, naissance à un nouveau sous-genre : le film d'infectés. En 1973, George Romero signait entre deux films de zombies, The Crazies dans lequel ses créatures étaient donc plus proches d'hommes et de femmes bien vivants mais atteints d'une maladie les poussant à des actes d'une extrême violence. Quatre ans plus tard, David Cronenberg allait concrétiser avec Rabid ce qu'il avait déjà entreprit en 1975 avec Shivers. Donnant une origine à deux types de maladies fort similaires puisque sexuellement transmissibles. La grande marche vers le pouvoir d'un sous-genre qui allait faire de nombreux petits des décennies plus tard était donc lancée. Tant d'ersatz et tant de déceptions à quelques exceptions près. En 2021 sort l'énième engeance du genre. L'énième rejeton des Romero et Cronenberg intitulé Antlers (Bois) et traduit chez nous sous le titre de Affamés. On sort cependant cette fois-ci du contexte ultra classique et remâché de la pandémie mondiale et de ses créatures aussi voraces que véloces (et même parfois ridicules dans la propension qu'à le virus à se transmettre en une poignée de secondes seulement). L'intrigue ne se déroule non plus à l'échelle de notre planète ni dans une grande ville américaine cernée d'immenses buildings mais au cœur d'une petite ville minière aussi ''joyeuse'' que celle de Centralia en Pennsylvanie, une authentique bourgade dont les accès sont désormais condamnés et qui servit de référence au ténébreux Silent Hill de Christopher Gans en 2006...


Mais évoquer et donc résumer Antlers au seul film d'infectés qu'il semble être tout d'abord serait fort réducteur puisque l'intrigue s'intéresse également au mythe du wendigo. Cette créature fantastique anthropophage assez peu représentée sur le plan cinématographique aurait-elle donc enfin retrouvé en la personne du réalisateur américain Scott Cooper tous les honneurs qu'elle mérite ? Car comment expliquer qu'un monstre aussi effrayant et d'une telle férocité ai dû attendre si longtemps pour avoir la possibilité de s'exprimer à l'écran avec autant de vigueur ? Là encore, il serait vain de vouloir réduire Antlers à la seule présence de cette créature puisque ce qui marquera sans doute durablement les spectateurs n'est ni plus ni moins que ce jeune garçon, maigre et au teint cireux et détenant le genre de secret que personne n'oserait sciemment confier à un gamin de son âge. Quelques séquences gore ne faisant pas l'essentiel du récit, le scénario du réalisateur et des scénaristes Henry Chaisson et de Nick Antosca nous plonge dans un univers d'une sinistre noirceur. Pessimiste jusqu'au dernier degré. Humide, sale, obscure et désespéré. De ces petites villes qui cachent de sombres secrets touchant même l'autorité quand bien même celle-ci repose comme le seul espoir d'une fin heureuse. Scott Cooper s'amuse à parasiter l'existence de ses héros. Et pas seulement celle du jeune Lucas Weaver (excellent Jeremy T. Thomas), mais aussi celle du shérif Paul Meadows et de sa sœur Julia (respectivement interprétés par Jesse Plemons et Keri Russell )sur lesquels va reposer une lourde responsabilité. Antler, c'est aussi et surtout une certaine idée de l'abandon. Tout d'abord symbolisé par cette petite ville elle-même qui en dehors de quelques rares exemples (la classe et ses élèves) laissent le sentiment d'avoir été isolée du reste du pays, abandonnée à son triste sort et par l'état, et par une partie de ses habitants. Puis vient appuyer ce propos l'attitude du shérif sur lequel notre jeune héros ne semble pas pouvoir vraiment compter. Un gamin dont la mère est morte et qui ne peut même plus espérer de l'aide de la part de la seule autorité familiale qui lui reste et qui en théorie devrait être là pour le protéger. Il se dégage donc du long-métrage un sentiment de malaise continu accentué par l'austère photographie de Florian Hoffmeister. Une excellente surprise, entre horreur, épouvante, fantastique, drame et thriller psychologique...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...