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lundi 22 novembre 2021

The Pool de Ping Lumpraploeng (2018) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Ah, ah, ah, quel rigolo ce Ping Lumpraploeng. Originaire de Bangkok en Thaïlande, ce réalisateur plus couramment habitué à mettre en scène des comédies (pour certaines, romantiques) débarque avec un sixième long-métrage qui en théorie, et au vu du synopsis, devrait radicalement changer de genre. Thriller, horreur, The Pool s'inscrit dans cette mode où requins, crocodiles et autres créatures plus ou moins maritimes font la misère aux protagonistes. Sous un titre imprononçable signifiant en réalité Enfer à six mètres, le réalisateur thaïlandais propose de plonger avec son principal interprète Theeradej Wongpuapan au fond d'une piscine... vide ! Day est le directeur artistique d'une agence dont l'équipe vient de finaliser le tournage d'une publicité. Après avoir fêté l'événement la veille au soir, le jeune homme décide au petit matin de se détendre dans une piscine profonde de six mètres. Jusque là, rien d'anormal. Son chien est attaché à une laisse et le réalisateur de la pub vient tout juste de lui commander une pizza avant de le laisser seul et de partir pour l'étranger. Ah !, j'oubliais de préciser qu'avant de partir, le bonhomme a également décidé de vider la piscine dont le niveau va alors peu à peu, mais inexorablement, descendre. Inconscient du danger ( la piscine ne possède pas d'échelle à laquelle s'accrocher), Day se prélasse sur un matelas gonflable jusqu'au moment où il comprend qu'il risque de ne pas pouvoir en sortir. Réagissant un peu trop tard, le voilà condamné à demeurer au fond de la piscine qui bientôt va se retrouver entièrement vidée de son eau...


Sauf que, ben, comme on s'en doute, le type ne va pas se dorer la pilule durant quatre-vingt minutes suivantes. Day aurait mieux fait de rester couché plutôt que d'avoir cette idée saugrenue d'aller faire un plongeon dans une piscine qui n'a pas l'air très propre et au moment même où le temps semble se gâter. Pas très malin, le Day ! On sent très rapidement qu'avec The Pool, on va pas avoir le temps de se faire chier. Quitte à ce que le film accumule les invraisemblances (quel chat noir, ce Day tout de même), Ping Lumpraploeng imagine faire subir à son interprète tout un tas de mésaventures dont celui-ci se serait fort bien passé. Ça commence avec son chien qui manque de s'étrangler avec sa laisse alors qu'il tente de rejoindre son maître dans l'eau. Ça se poursuit avec le téléphone portable de Day qui après avoir vibré et donc lentement glissé jusqu'au bord, échappe au malchanceux jeune homme pour faire ''plouf'' jusqu'au fond de la piscine. Mais je n'en dis pas davantage car la suite est si bien gratinée en matière d'imprévus que les évoquer ici serait faire injure à l'imagination fertile d'un Ping Lumpraploeng non seulement réalisateur mais également scénariste. Bon, juste un tout petit détail qui a son importance mais que l'on découvre de toute manière dès les premières minutes : en raison d'inondations, un crocodile s'est échappé de sa réserve. Maintenant, vous savez où veut en venir le réalisateur thaïlandais...


On rit, mais on ne se moque pas... Les amateurs de franche rigolade vont pouvoir s'en servir une belle tranche parce qu'avec le menu que propose de nous présenter Ping Lumpraploeng, va y avoir de quoi faire travailler ses zygomatiques. Est-ce consciemment ou par pure naïveté, mais son protagoniste accumule tant d'adversité qu'il doit être né un vendredi 13. C'est sûr, les bonnes fées devaient être en grève le jour de sa naissance. D'un autre côté, on applaudira l'imagination du réalisateur qui d'un concept ultra basique parvient à relancer l'intrigue chaque fois que cela s'avérera nécessaire. Quoiqu'il arrive aussi à The Pool de se traîner en longueur... parfois.... mais heureusement pas trop régulièrement. Fauché comme les blés, cette petite production thaïlandaise est pourtant généreuse en terme d'interactivité. Il arrive même que l'on ressente une certaine appréhension face à ce crocodile plus vrai que nature. Certaines séquences s'avèrent d'ailleurs diablement anxiogènes. On pense notamment à celles qui se situent dans le système d'évacuation de la piscine même si là encore, certains choix narratifs semblent tellement improbables que l'on pouffe de rire au lieu de trembler pour le personnage de Day. Et de son épouse d'ailleurs, qui comble de malchance va très vite le rejoindre dans cette galère. Sans être un joyau, The Pool a les qualités de ses défauts. En faisant fi des nombreuses invraisemblances qui auraient dû miner l'intérêt du film, Ping Lumpraploeng les transforme en une source d'intérêt permanente. Le résultat est étonnant et surtout, jamais inintéressant...

 

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