Et dire que je fais
partie de ces victimes qui se sont laissées piéger par l'accroche
de Winterskin,
cette daube interplanétaire vomie par ce tâcheron de Charlie Steeds
et que la maison d'édition First
International Production
a récemment mis à notre disposition en vantant outrageusement le
film comme étant un mix entre Misery
de Rob Reiner et The Thing de
John Carpenter. Inutile de traverser la Manche pour trouver un bon
film qui à défaut de nous faire oublier le brillant remake de La
Chose d'un autre monde
de Christian Nyby possède tout de même de grandes qualités. Non,
mieux vaut se diriger vers l'Autriche pour y dénicher l'excellent
Blutgletscher
de Marvin Kren. Si les acteurs Gerhard Liebmann et Edita Malovčić
sont apparus dans le sympathique Bienvenue à
Cadavres-les-Bains
de Wolfgang Murnberger, on ne peut pas dire que les interprètes
constituant le casting de ce qui demeure le second long-métrage de
Marvin Kren soit des plus populaires dans notre pays. Détail anodin
si l'on tient compte du fait que le réel attrait de
Blutgletscher est
de tenter de nous faire revivre le même type d'expérience qu'en
1982, lorsqu'une bête venue de l'espace capable de prendre n'importe
quelle forme par simple contact se fondait au sein d'une équipe de
chercheurs américains basée en Antarctique. L'action se déroule
désormais non plus sur une vaste étendue recouverte d'un épais
manteau de neige mais sur l'un des majestueux sommets des Alpes
autrichiennes, tout près d'un glacier qui depuis des années ne
cesse de fondre comme... neige au soleil !
C'est
là qu'est installée une minuscule base de recherche où le
technicien Janek (Gerhard Liebmann) et trois scientifiques étudient
le climat et l'évolution des fontes. Demain ont prévu de débarquer
la ministre de l'environnement Bodicek (l'actrice Brigitte Kren),
accompagnée d'un garde du corps ainsi que de plusieurs
collaborateurs parmi lesquels Tanja (Edita Malovčić), l'ex compagne
de Janek. Mais alors qu'ils s'apprêtent à les accueillir, lors
d'une visite du glacier le chien de Janek flaire une présence
hostile qui mène l'homme et son chien vers une zone du glacier dont
la paroi est de couleur rouge. Après avoir effectué un prélèvement,
l'unique femme du groupe formé autour de Janek, Birte (l'actrice
Hille Beseler) constate que cette étrange substance qui recouvre le
glacier est d'origine organique. Mais alors qu'elle demande à Janek
de bien vouloir l'accompagner sur le lieu de sa découverte, ses
compagnons lui conseillent d'attendre jusqu'au lendemain. En effet,
dehors le soleil s'apprête à disparaître et sortir de nuit est
risqué... Si Blutgletscher
a peu de chance de faire oublier le chef-d’œuvre de John
Carpenter, il a au moins le mérite d'exister. D'autant plus que le
film, assez peu connu, est une très bonne surprise. Non seulement
les décors sont superbes, les interprètes investis et la mise en
scène énergique, mais l'ambiance qui règne dans les alentours
s'avère parfois vraiment anxiogène...
La
différence entre The Thing
et
Blutgletscher
se situe moins au niveau de la transmission que de ses effets. Ici,
il ne s'agit pas pour une créature venue d'ailleurs d'envahir notre
planète en ''mimant'' physiologiquement toute trace de vie organique
sur Terre mais au contraire de donner naissance à des créatures
hybrides qui sans cet organisme étranger n'auraient aucune chance
d'exister. Empruntant par-ci, par-là quelques idées chez d'autres
cinéastes (le réflexe nerveux du cloporte/renard renvoyant
directement à celui du cadavre du facehugger de Alien
de Ridley Scott), il est même concevable de penser à voix haute au
terme ''plagiat'' à l'écoute du thème musical relativement
angoissant qui ponctue certaines séquences horrifiques (il me semble
en effet que le thème principal composé par Stefan Will et Marco
Dreckkötter rejoint directement l'un des airs entendus dans le
premier volet de la franchise Cabin Fever
d'Eli Roth). Bien rythmé, nerveux, voir fiévreux, Blutgletscher
est
un excellent divertissement qui pour le coup repose essentiellement
sur l'interprétation et le cadre bizarrement claustrophobe situé
sur l'un des sommets des Alpes autrichiennes. Tout juste
noterons-nous une faiblesse importante au niveau des créatures qui
pour la majorité d'entre elles (pour ne pas dire dans leur
ensemble), sont assez mal fichues et peuvent à l'occasion générer
sourires et rictus de moquerie alors qu'à contrario, les quelques
passages en mode ''body horror'' sont assez gratinés. Mais à part
cela, le long-métrage de Marvin Kren fut LA bonne surprise de ce
début de soirée de cette fin de mois de septembre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire