Nooon, sans déc !
Tom Sizemore ? Celui de True Romance
de Tony Scott en 1993, de Tueurs Nés
d'Oliver Stone l'année suivante, de Heat
de Michael Mann en 1995 ou de La Chute du faucon
noir
de Ridley Scott en 2001 ? Tom Sizemore dans un film qui pue de
très loin le Mockbuster
façon The Day After Tomorrow
(Roland Emmerich) du pauvre, en plein régime financier, une disette
budgétaire qui se voit dès la bande-annonce, d'ailleurs. Mais
n'envisageons pas trop rapidement ce qui pourrait peut-être s'avérer
être une bonne surprise, si petite soit-elle... Derrière Apocalypse
of Ice,
on retrouve le réalisateur Maximilian Elfeldt. Dont les casquettes
sont si nombreuses qu'on aurait tôt fait d'être aussi méfiant que
devant un restaurant présentant des dizaines et des dizaines de
menus différents. Réalisateur, donc, mais également cameraman,
scénariste, producteur (de plus d'une vingtaine de projets
cinématographiques et télévisés), éditeur, assistant
réalisateur, acteur et j'en passe et (pas forcément) des
meilleurs... en sept ans de carrière en tant que réalisateur,
Maximilian Elfeldt a tourné quatre long-métrages. Une comédie
(Bachelor Night
en 2014), un film de supers-héros (Avengers
Grimm: Time Wars
en 2018), ainsi que deux films catastrophes (End
of the World également
réalisé en 2018) dont justement Apocalypse of
Ice et
dont le titre résume très clairement son contenu. Si l'on vous dit
que la Terre est menacée d'être entièrement recouverte de glace à
cause d'un vortex et que l'Homme n'a que vingt-quatre heures pour
rejoindre le seul endroit sûr de notre planète, quel(s) film(s) ce
synopsis vous évoque-t-il ? Ouais, celui de Roland Emmerich
bien entendu. Mais plus récemment aussi, Greenland
- Le dernier refuge
de Chris Sparling sorti l'année dernière qui lui évoquait
cependant la collision prochaine d'une comète avec la planète
bleue...
Produit
par la société de production américaine The
Asylum qui
s'est fait une spécialité des plagiats d'un certain nombre de
blockbusters,
Apocalypse of Ice
ressemble davantage à un téléfilm et démarre de manière sinon
abrupte, du moins comme s'il s'agissait de la séquelle d'une œuvre
précédemment réalisée (Un rapport avec le précédent
long-métrage de Maximilian Elfeldt ?). Détail plus ou moins
amusant, le récit inclus également la présence d'un virus dans
l'air collant ainsi à l'actualité de manière aussi puérile
qu'opportuniste. Participant ainsi à certaines incohérences comme
celle de ces deux adolescents qui, cachés derrière leur masque,
l'ôtent une fois installés dans un avion. Assez court puisque
n'excédant les quatre-vingt cinq minutes que de quelques dizaines de
secondes, Apocalypse of Ice
montre assez rapidement ses nombreuses faiblesses. Le scénario bat
des records d'indigence tant il s'inspire au mieux (et pille dans le
pire des cas) de tout ce que l'on a déjà vu mille fois auparavant.
Aussi piètre soit la mise en scène de Maximilian Elfeldt, les
interprètes se donnent à fond. Du moins pour une partie d'entre eux
et parmi lesquels, l'actrice Emily Killian qui interprète le rôle
de Jill, l'héroïne scientifique de l'histoire...
Pour
un long-métrage qui prône l'urgence d'une situation véritablement
cataclysmique, l’œuvre de Maximilian Elfeldt s'avère souvent
terriblement ennuyeuse. C'est mou, mou, mou.... l'acte ne rejoignant
jamais vraiment la parole, il y a plus d'action dans les dialogues
que dans les images elles-mêmes. Des détails intrigants mis eux
aussi à jour sous la forme d'incohérences viennent miner un intérêt
qui ne tient que sur un fil déjà prêt à céder depuis les toutes
premières minutes. Intrigants ? Gênants, en réalité. Comme
ces téléphones mobiles accusant à bord de l'avion des soucis
techniques sans doute relatifs à une impulsion électromagnétique
tandis que l'avion lui-même semble être hors de danger. Des
téléphones qui d'ailleurs retrouveront rapidement leurs capacités
lorsque l'un de nos jeunes héros téléphonera à sa mère. Pour ne
pas trop en rajouter dans l'étude des invraisemblances, nous
n'évoquerons pas l’atterrissage forcé du dit avion, irréalisable
dans ces conditions, et de tout un tas de détails absurdes qui
prêtent à sourire. Parfois si terriblement ridicule (l'embardée du
véhicule sur la route enneigée) que Apocalypse
of Ice
passerait presque pour une parodie si le film n'était pas traité
avec le plus grand sérieux qui soit. Tom Sizemore ne sert pas un
grand chose, assis derrière un bureau et passant le plus clair de
son temps à communiquer au micro avec Jill. Visuellement laid,
terne, le film s'avère relativement chiche en matière
d'effets-spéciaux. Ce qui n'est pas forcément un mal compte tenu du
fait qu'eux-mêmes sont d'une très grande laideur. On l'aura
compris, Apocalypse of Ice
est un téléfilm, mauvais de surcroît. Inutile d'espérer y
ressentir le moindre sentiment d'angoisse ou de peine pour ses
personnages. La promesse tant attendue (heu... j'déconne, hein?) ne
viendra malheureusement jamais jusqu'à nous. Et dire que Maximilian
Elfeldt et The
Asylum
ont osé plagier en partie l'un des rares bons films de l'allemand
Roland Emmerich... Une provocation ? Même pas... Juste un très
mauvais film... que le public américain risque cependant d'adorer...
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