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vendredi 10 septembre 2021

Two Distant Strangers de Travon Free et Martin Desmond Roe (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Délire de persécution ? Complotisme ? Qui n'a pas vu dans ce court-métrage de trente-deux minutes signé de Travon Free et Martin Desmond Roe l'éternel message du flic américain, blanc et raciste commettant l'irréparable sur un homme de couleur a de la merde dans les yeux ! Tout ou presque ici transpire de cette morale nauséeuse qui pollue tout ce que l'on touche, entend ou regarde. Et vu le contexte forcément illusoire de la boucle temporelle, pourquoi n'avoir pas mis en scène un flic noir et un jeune blanc ? Parce que la thématique ne sert ici que de prétexte à nous faire entendre et voire que tout homme de couleur noire risque la mort chaque fois qu'il croisera la route d'un flic blanc. Two Distant Strangers a beau être orné d'une esthétique léchée et d'une incarnation convaincante de la part de Joey Bada$$ et Andrew Howard, on ne pourra que s'agacer de la répétitivité du message, entre la première forme que prend la mort du jeune héros Carter James qui comme George Perry Floyd Jr. meurt étouffé, ici sous la pression d'un flic, l'intervention du ''coup d'un soir'' en la personne de Perri (l'actrice Zaria Simone) qui justifie posséder une arme à feu ainsi : ''Je suis une femme noire en Amérique. J'ai une arme.'' Ou lorsqu'au travers d'un travelling plongeant filmé au dessus des rues de New York, un énorme graffiti tagué sur le toit d'un immeuble fait à nouveau référence à George Perry Floyd Jr. Avouons que la première version de la mort de Carter s'avère relativement pénible et nous renvoie à ces injustices dont les individus de couleurs ne sont pas systématiquement les seuls à être les victimes. Un acte douloureux et terrifiant qui perd très rapidement de son intensité lorsque intervient le phénomène de boucles temporelles puisque la mort ne devient plus que la phase terminale d'un événement qui mène à un retour en arrière ainsi qu'à des paradoxes temporels somme toute peu développés...


Deux ou trois détails qui permettent de révéler au personnage de Carter James dès son second réveil que quelque chose cloche. Comme un sentiment de déjà-vu qui va très rapidement progresser vers le concept de boucle temporelle. D'où l'idée : Comment échapper à un flic qui tous les matins vous étrangle ou vous tire dessus ? À ce propos, les réalisateurs ont très bien choisi leur second interprète Andrew Howard qui incarne ce salaud de flic blanc et raciste, Merk. Une pourriture identifiable dès les premières secondes. Une gueule incroyable qui nous fera penser et peut-être même oser exprimer que demander de l'aide à un policier américain revient à tendre le bâton pour se faire battre. Avec son message de propagande anti-flics (ils sont trois et tous blancs), Two Distant Strangers n'aurait pu être qu'un indigeste court-métrage ravissant l'esprit démagogique d'une certaine partie de son public. Mais involontairement ou non, une pichenette apporte de la valeur ajoutée à ce qui n'est au fond qu'un énième ersatz du cultissime Un jour sans fin de Harold Ramis. En effet, vers la fin de ce court-métrage d'une trentaine de minutes, on envisage l'idée selon laquelle [ATTENTION SPOILER!!!] Merk était conscient depuis le départ qu'il s'agissait d'une boucle temporelle, induisant ainsi le fait que celle-ci n'appartient pas seulement à Carter mais au policier également. Un concept fort séduisant intégré dans un message d'espoir que les deux réalisateurs, malheureusement, choisissent de saborder lors d'un final douteux ! Débarrassé de son martellement pro-Black Live Matter, Two Distant Strangers aurait sans doute gagné en intérêt. Dans l'air du temps, on voit pourtant très clairement où veulent en venir les deux réalisateurs et c'est bien dommage...

 

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