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jeudi 9 septembre 2021

Slaxx d'Elza Kephart (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Après un bon stage de trois longs-métrages chez le Japonais Noboru Iguchi et un bon décodeur à accent québécois, ça devrait amplement le faire. Slaxx, cet O.F.N.I venu d'ailleurs. Pas d'une planète d'un lointain système solaire mais du continent nord américain. Vous savez, là où l'on juge malsaines des bandes-dessinées venues de France ou de Belgique et que l'on brûle avec autant de vigueur qu'il y a quatre-vingt ans, là où les nazis brûlaient les œuvres des intellectuels allemands. On ne leur rappellera pas que le génocide des indiens d'Amérique fut très largement plus près de chez eux que de chez nous, les européens, hum ? Et puis de toute manière, vue la gueule de Slaxx, son propos, ses interprètes et sa mise en scène, on aura un peu de mal à imaginer que cette nouvelle forme de culture qui prône le tout à l'égout dans nombre de matières sera passé ailleurs que très largement au dessus de la tête de la canadienne Elza Kephart, la réalisatrice, ainsi que de celle de Patricia Gomez, sa co-scénariste. Tandis qu'un ancien chien de la casse reconverti en fanatique religieux n'ayant sans doute jamais lu une seule ligne du Coran (en dehors de quelques versets qui l'arrangèrent bien dans son entreprise de destruction) est en train de nous expliquer durant son procès qu'il trouve intolérable d'être traité en prison comme le dit chien qu'il fut, il y en a pour nous changer les idées. Lorsque l'envie de voler les codes nucléaires jalousement conservés par le ministre de la Défense afin de tout faire sauter nous saisi, Slaxx semble arriver comme une fleur sur un océan de purin. On se dit qu'à défaut de refaire ce monde de merde aux abords duquel nous vivons, l’œuvre de la canadienne aura au moins eu le mérite de nous faire sinon sourire, du moins changer les idées pendant un peu plus de soixante-quinze minutes...


On savait les pneus capables de tuer (Rubber de Quentin Dupieux), mais qui aurait pensé que quelques années plus tard, l'exploitation en Inde des petites filles rêvant de jouer à la poupée plutôt que d'être contraintes de travailler aux champs allait réveiller la fureur de l'une d'entre elles, morte accidentellement et réincarnée dans une paire de jeans ? Je sais, ça a l'air con, et d'ailleurs, ça l'est. Mais le ton que prennent les interprètes et les dialogues expliquent à eux seuls en quoi le long-métrage d'Elza Kephart est une œuvre à prendre au quinzième degré. Une comédie horrifique loufoque, moins débridée que chez le japonais cité un peu plus haut (clin d’œil à Mike, qui se reconnaîtra) mais qui fonctionne parfaitement à partir du moment où l'on n'en attend finalement pas grand chose. Car si les films d'horreur concentrés en un lieu dit ''entreprise'' sont moins une denrée rare qu'on puisse l'imaginer (ruez vous sur le jouissif The Belko Experiment du génial réalisateur australien Greg McLean sorti il y a cinq ans ou le très regardable mais pas indispensable Mayhem : Légitime Vengeance de Joe Lynch l'année suivante), Slaxx et son jean hanté et meurtrier n'est malheureusement pas non plus le meilleur d'entre tous. Parfois jouissivement et méchamment caricatural (ces maudites ''influenceuses'' en prennent pour leur grade), insérant dans son propos un message sur l’exploitation de jeunes enfants en Inde dont l'Occident est toujours le premier bénéficiaire, Slaxx nous balance à la gueule des répliques beaucoup plus senties que ses scènes gore qui d'une manière générale s'avèrent bien timides. Quant au scénario, aïe, aïe, aïe, il ne vole pas au dessus du slasher le plus basique. Il suffit juste d'imaginer un instant le jean tueur être remplacé par n'importe quel boogeyman pour se faire une idée de l'absence de profondeur de l'écriture. Quelques répliques qui font mal aux personnages et du bien aux spectateurs suffiront-elles donc à se sortir de ces temps troubles qui nous enserrent ? Ouais, mais pour un temps si court que l'on aura tôt vite fait d'oublier ce petit film tout de même réalisé et interprété avec toute l'honnêteté de la réalisatrice et de ses interprètes...

 

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