Une immigrante comme
héroïne + des phénomènes paranormaux + Netflix ?
La célèbre plate-forme (qui soit dit en passant augmente encore une
fois ses tarifs) aurait-elle l'intention de nous refaire le coup de
l'excellent His House
de Remi Weekes qui y fut disponible fin octobre 2020 ? Oui et
non puisque même si les personnages interprétés alors par les
acteurs d'origine nigériane Wunmi Mosaku et Sope Dirisu était
immigrés et s'ils étaient eux-même confronté à d'étranges
événements, le réalisateur québécois Santiago Menghini aura bien
du mal à se faire aussi convainquant avec No One
Gets Out Alive que
le cinéaste britannique dont le premier long-métrage avait fait
sensation. L'année dernière, donc, un couple fuyait les horreurs
qu'ils connurent dans leur pays d'origine le Soudan et étaient
accueillis dans une ville d'Angleterre où ils allaient être les
témoins de phénomènes effrayants. Cette année, c'est au tour de
la jeune Ambar d'origine argentine de venir s'installer en Amérique
alors que l'hiver approche. Présente sur le territoire américain
depuis deux semaines, elle attend avec empressement que son oncle
Beto qu'elle connaît à peine lui présente celui qui devrait être
son futur employeur. Mais d'ici là, la jeune femme travaille comme
couturière dans un atelier tenu par un gérant qui ne cesse de la
harceler. Contrainte de quitter l’hôtel qui l'abritait, Ambar
trouve finalement de quoi loger dans une très vielle demeure tenue
par un certain Red et par son frère Becker. La particularité de
cette maison étant de n'accueillir que des femmes.
Si
la jeune femme est contrainte de payer un mois d'avance, qu'elle est
installée dans un appartement miteux, que son employeur actuel est
un emmerdeur et qu'elle doit à tout prix trouver le moyen de se
procurer de faux papiers si elle veut pouvoir décrocher le futur
poste que lui a promis son oncle, rien ne semble plus inquiétant que
les événements qui vont se produire dans l'appartement qu'elle a
loué. Ambar y fait de terribles cauchemars, entend des voix
provenant de la cave et ressent une présence hostile... Alors
qu'en 2019 était diffusé sur Netflix
le sympathique The Ritual
de David Bruckner, adaptation du roman de l'écrivain britannique
Adam Nevill, c'est la seconde fois que le romancier voit l'un de ses
ouvrages être adapté pour être diffusé ensuite sur la
plate-forme. Ce qui n'a pas empêché les deux scénaristes Jon
Croker et Fernanda Coppel d'avoir pris quelques libertés avec le
roman puisque le personnage de Stephanie Booth devient sur grand
écran une immigrée Argentine rêvant de refaire sa vie au
États-Unis après avoir consacré tout son temps à veiller sa mère
atteinte d'un cancer en phase terminale. Une modification qui permet
au long-métrage d'étoffer le récit grâce à un sujet bien présent
dans l'actualité en ce moment. Si No One Gets
Out Alive est
la promesse de quelques séquences horrifiques qui sans être
mirobolantes sont plus ou moins convaincantes, il est étonnant de
constater que le meilleur à tirer de ce premier long-métrage de
Santiago Menghini qui jusque là n'avait signé qu'une poignée de
courts-métrage se situe justement dans le portrait de cette jeune
femme qui accumule les galères.
Des
conditions d'existence qui font froid dans le dos et paraissent même
finalement plus effrayantes que les phénomènes auxquels Ambar
(l'actrice Cristina Rodlo) va régulièrement se frotter. Des
situations vues mille fois ailleurs et qui n'auront d'effet que sur
de rares spectateurs parmi les plus émotifs puisque bonne nouvelle,
Santiago Menghini ne nous noie pas sous un amoncellement de Jump
Scares
dont l'efficience fait désormais partie du passé. No
One Gets Out Alive mêle
drame social, fantastique, épouvante et même gore puisque dans son
dernier acte, le film s'avère particulièrement gratiné. Des
effets-spéciaux particulièrement convaincants et une ''bête'' que
l'on ne redoute pas vraiment de découvrir et que l'on rangera aux
côtés des créatures de Silent Hilli,
le film, ou du très réussi Apostle signé
de Gareth Evans et diffusé lui aussi, sur Netflix
en 2018. Sans être inoubliable, le long-métrage de Santiago
Menghini se regarde sans réel déplaisir. On n'y sursaute jamais
vraiment mais les interprètes au titre desquels on retrouve
notamment Marc Menchaca, David Figlioli et David Barrera font le taf.
À noter que si No One Gets Out Alive
ne tétanise pas d'effroi, les âmes les plus sensibles ressentiront
peut-être un certain malaise devant deux ou trois séquences
réellement brutales. Pour le reste, le film s'avère relativement
commun...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire