Après une introduction
en forme de ''spoil'' plutôt crispante et la première véritable
séquence de ce concept de long-métrage d'évasion située dans une
salle surchauffée façon ''rôtissoire'', la surprise est plutôt
bonne et l'on se cale alors bien au fond de son canapé avec l'espoir
que la suite des événements tiendra aussi bien la route. Tout en
espérant que s'efface le récent souvenir de cette scène
d'ouverture qui semble trahir le destin de nos six personnages tout
en ruinant d'avance l'intérêt du film, inévitablement, Cube
de Vincenzo Natali et les séquelles de Saw de
James Wan se rappellent à nos bons ou mauvais souvenirs. Bons pour
le premier, plutôt navrants pour les secondes. Avec ses neuf
millions de dollars de budget, Escape Game
honorera la confiance de ses producteurs puisqu'à l'internationale,
le long-métrage du réalisateur américain Adam Robitel rapportera
la bagatelle de cent-cinquante cinq millions de billets verts.
Partant d'un concept simple et nanti de moyens pourtant relativement
faibles, Escape Game,
faut-il le savoir, tient certaines de ses promesses, mais pas toutes.
Du moins celles qui concernent le principe entourant ce jeu dont tous
les participants mettent en péril leur existence s'ils ne trouvent
pas rapidement le moyen de quitter diverses pièces où sont
disséminés des pièges mortels. Plutôt que de s'attarder sur la
psychologie de chacun et de faire de la première partie du
long-métrage une longue phase de connaissance avec nos six
protagonistes, Adam Robitel préfère éparpiller ça et là des
séquences qui reviennent sur chacun d'entre eux. De quoi en savoir
un peu plus sur Zoey Davis (Taylor Russell), Ben Miller (Logan
Miller), Amanda Harper (Deborah Ann Woll) et les trois autres en
créant des ruptures dans le récit tout en conservant le rythme et
la dureté du ton (chacun ayant un lourd passif retranscrit parfois
lors de satisfaisantes séquences)...
Plus
que le scénario de Bragi F. Schut et Maria Melnik qui repose sur un
principe assez simple, ce qui donne tout d'abord de la valeur au
long-métrage d'Adam Robitel, c'est son aspect technique. Car avec
aussi peu de moyens, la direction artistique composée par Cecelia
van Straaten, Mark Walker et Malwanbde Sigabi, la photographie de
Marc Spicer et les décors d'Edward Thomas donnent à l'ensemble la
richesse visuelle d'une œuvre nettement plus aisée en termes de
moyens financiers. Maintenant, la question est de savoir si Escape
Game tient
la route sur la durée. Car après la séquence du ''four'',
l'imaginaire de ses auteurs brille par une inventivité parfois
déconcertante. À chacun de choisir son camp. Entre des situations
qui apaisent au départ par leur visuel réconfortant et
immédiatement assimilable et des séquences qui semblent se référer
à des élément provenant tout droit de l'univers du fantastique ou
de la science-fiction, il peut arriver que l'on perde un peu de cette
confiance que l'on a mise dans ce projet probablement voué à
plonger les spectateurs dans une sorte de ''boucle temporelle''
involontaire. Si Escape Game
peut être perçu comme un jeu vidéo auquel l'on assiste sans
directement agir en tant que joueur, encore faut-il y croire et que
son auteur et ses interprètes soient en mesure de maintenir
l'intérêt jusqu'à la toute dernière minutes. Malheureusement pour
lui, Escape Game failli
au bout d'un peu plus de trente-cinq minutes à renouveler l'intérêt.
Parce que devenant bouffi de scènes que notre cerveau parvient à
décoder bien avant qu'elles ne se concluent lors de résolutions
parfois invraisemblables. Et parce que l'on se rend assez rapidement
compte que le sort des protagonistes, quel que soit leur destin, quel
que soit le personnage concerné, laissera indifférent les
spectateurs. Caractérisés de manière beaucoup trop floue et
n'allant pas au bout des objectifs que semblaient illustrer au
commencement certains comportement inquiétants (l'arrogance et le
mépris de ce patron d'entreprise en était pourtant parmi l'un des
points de départ les plus intéressants), Escape
Game n'est
au fond qu'un coup d'épée dans l'eau, prometteur sur le papier mais
dont le rendu s'avère tout juste visuellement et techniquement très
réussi. Pour le reste, c'est la douche froide...
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