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samedi 14 août 2021

Dossier Toroto de Jean-Pierre Mocky (2011) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 


Il y a, dans le visionnage du cinquante-quatrième long-métrage de Jean-Pierre Mocky, quelque chose de rassurant qui nous pousse à penser qu'après ça, n'importe quelle purge fera l'affaire même pour le spectateur le plus exigeant. Le genre d'épreuve qui, si elle est accomplie jusqu'au terme des soixante-trois minutes que dure la chose, nous permettra ensuite d'avaler n'importe quelle pilule. Le réalisateur atteignant là l'un des points culminants de sa carrière en terme de foutage de gueule, le bonhomme nous prévient d'entrée de jeux. Oui, Jean-Pierre Mocky, apparemment agacé par les conneries que nous proposent grand et petit écran, a pris lui-même la décision très consciente de réaliser une connerie dont la seule différence et le seul intérêt est selon sa propre expérience qu'il sait qu'il s'agit bien de mettre en scène une connerie. Avec ça, nous voilà bien avancés. Il nous refait le coup de Laurent Baffie qui avec l'affiche de son film Les clés de bagnole annonçait la couleur avec son accroche d'un genre très spécial : ''N'y allez pas, c'est une merde !''. Un conseil qu'une grande partie du public suivra puisque seuls deux-cent mille fidèles de l'humoriste se déplaceront pour aller voir son unique long-métrage en salle. Résultat des courses, pour un budget de quatre millions d'euros environ, le film n’en engrangera que le quart malgré ses indéniables qualités. Loin de ces considérations budgétaires, Jean-Pierre Mocky qui en 2011 passe le relais en revendant le célèbre cinéma Brady à Paris pour racheter le cinéma Action Écoles avant de le rebaptiser Le Desperado peut tout à fait distribuer dans son antre n'importe quelle merde qu'il aura au préalable réalisé. Sauf qu'à prendre les gens pour ce qu'ils ne sont pas forcément, il risquait là non pas de perdre de l'argent, mais de fidèles adeptes de son œuvre...


Dossier Toroto est peut-être LE plus mauvais film qu'ait réalisé le cinéaste français. De son concept insensé pourtant terriblement séduisant sur le papier, Jean-Pierre Mocky accouche d'un monstre sans appareil reproducteur et où les mots d'esprit bataillent durs pour se faire entendre dans un méli-mélo invraisemblable. En fait, du grand n'importe quoi qui va jusqu’à recycler certains décors de son cinquante-deuxième long-métrage Les insomniaques, à croire qu'il en a simplement réutilisé des bouts de bobines pour consolider son Dossier Toroto dont la durée n’excède que de très peu le tour complet de la grande aiguille d'un cadran d'horloge. Jean-Pierre Mocky investit la comédie burlesque, surréaliste avec son gamin né sans sexe qui grâce à son ami le professeur Toroto (Jean Abeillé) va pouvoir boire un peu de l'étrange élixir qu'il a inventé dans son ''laboratoire'' afin de faire grossir les légumes. L'expérience s'avère positive et Riri (Romain Gontier) se voit désormais affublé d'un pénis long de plus de cinquante centimètres. L'épouse d'un brigadier (Olivier Hémon) profite de son absence pour transformer leur appartement en lupanar, permettant ainsi aux femmes insatisfaites de prendre du plaisir auprès du jeune garçon. Dès lors, Riri fait des jaloux parmi la communauté des ''gros calibres'' qui décident de se réunir et d'aller régler son compte au professeur Toroto. D'autres s'intéressent quant à eux à la formule qu'il a mis au point et sont bien décidés à s'en emparer...


Un brigadier qui se retrouve avec une verge de plus de deux mètre quarante. Un allemand passant son temps sur une table de massage tandis que derrière lui, des types font de la varap entièrement nus. Une paire de scientifiques chelous. Un Riri dont l'âge reste à déterminer si l'on veut accepter le fait que les relations sexuelles qu'il entretient avec les femmes du village ne virent pas à la pédophilie... Dossier Toroto propose une succession de séquences totalement délirantes et parfois vulgaires. Tout ça pour un résultat pathétique. Totalement en roue libre, le réalisateur semble ne pouvoir s'empêcher de caricaturer le clergé en faisant systématiquement des prêtres des pédophiles et se charge même d'en rajouter une couche envers les pieux qui dès le départ son décrits comme des nigauds. Pas drôle pour un sou et comme à son habitude chez le réalisateur et scénariste, joué avec les pieds, Dossier Toroto est une purge qui se moque sans scrupules et avec une gratuité effarante et sans profondeur de tout ce qui dérange son auteur. Un Jean-Pierre Mocky méprisant sans aucun finesse ni talent des femmes qu'il voit comme des ménagères obsédées par l'impressionnant pénis de Riri. En n'intervenant qu'au début et à la fin du film, Jean-Pierre Mocky semble vouloir se désolidariser de ses compagnons d'aventure en n'apparaissant que subrepticement et en les laissant agir à leur guise devant la caméra. En résulte une purge qui malgré sa courte durée est d'un insondable ennui. Il est donc conseillé d'utiliser son temps à des tâches beaucoup plus saines que de perdre une heure devant cet infect projet. Jean-Pierre Mocky a voulu réaliser une ''connerie'' ? Il a en l'occurrence donné naissance à une ''merde''... !

 

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