Donner une suite à un
film qui n'apportait pas grand chose au concept de départ, quelle
drôle d'idée... Avec sa courte durée et son ouverture digne d'un
téléfilm en deux parties résumant le contenu de la première,
Escape Game 2 - Le Monde est un piège
ne permet d'envisager rien de bon. Plus de deux minutes à reprendre
certaines séquences majeures de Escape Game
premier du nom, à les faire suivre ensuite par la thérapie de son
héroïne en reprenant là encore, des images du premier volet.
D'entrée de jeu, cette séquelle pue l'arnaque à plein nez. On
pouvait se douter qu'une suite allait très vite être mise en
chantier. Deux ans après, le réalisateur Adam Robitel est aidé en
cela par les scénaristes Maria Melnik, Will Honley, Daniel Tuch et
Oren Uziel qui s'y mettent à quatre pour nous pondre une histoire
prenant acte de la fin des événements du premier volet lors
desquels furent concernés les deux seuls survivants du premier
volet, Zoey Davis (Taylor Russel) et Logan Miller (Ben Miller). Trois
hommes, une femme, quatre esprits et huit mains pour un résultat qui
n'est vraiment, mais alors, vraiment pas à la hauteur de leur
investissement ''intellectuel''. Plus on est de fous, moins l'on
réfléchi pourrait devenir l'adage d'une franchise qui risque
malheureusement de s'éterniser si le public continue à se ruer en
masse dans les salles obscures. Cent-cinquante millions de dollars au
box-office pour un budget minime de seulement neuf millions, on peut
comprendre que les producteurs aient eu envie de remettre le couvert
en ajoutant six millions supplémentaires à cette séquelle.
La
réussite et l'assurance ne payant pas forcément, les deux
survivants du premier volet sont justement ceux que l'on aurait eu
tôt vite fait de ''condamner'' comme étant les plus faibles des six
participants et ceux qui par conséquent avaient le moins de chance
de s'en sortir. Mais de l'assurance, cette fois-ci, Zoey et Logan en
sont pourvus. C'est ainsi que les deux nouveaux amis prennent la
décision d'aller à New York où les poussent à se rendre un
indice. C'est là-bas qu'ils pensent pouvoir trouver les bureau de
Minos,
l'agence organisatrice des Escape
Games...
Après un premier volet qui finissait rapidement par se noyer dans
son propre concept, Escape Game 2 - Le Monde est
un piège
tente une nouvelle fois de remporter le jackpot. Plus courte, cette
suite devrait logiquement se révéler aussi plus dynamique. Le
principe voulant que Zoey, Logan et leur quatre nouveaux compagnons
de jeux soient confrontés à un maximum d'épreuves, il devient donc
indispensable d'écourter la durée de chaque séquence. Pour cela,
pas d'autre solution que de permettre aux protagonistes d'identifier
le plus rapidement possible les indices qui leurs permettront
d'échapper aux pièges qui leur seront tendus. Et c'est bien là le
principal soucis de Escape Game 2 - Le Monde est
un piège.
La facilité avec laquelle Zoey et les autres réussissent à trouver
chaque indice, réfléchir quant à leur utilisation et ainsi
résoudre l'énigme en cours...
La
séquence du métro est significative : un sac, une clé, des
panneaux publicitaires auxquels il manque des lettres... Puis des
poignées, encore le sac, un bout de caoutchouc, et les voilà déjà
passés sous une trappe donnant sur un ascenseur les menant droit
devant (ou plutôt, dessous) le second piège. La caractérisation
est aux abonnés absents et même, peu d'entre eux sont attachants
donc, il y a peu de chance pour que leur hypothétique décès touche
le cœur des spectateurs... L'un des points les plus
noirs du film demeure son approche technique. Car bien que
bénéficiant d'un budget plus important que pour le premier volet,
on ne peut pas dire que la directrice artistique Cecelia van Straaten
(cette fois seule), que le décorateur Edward Thomas ou que le
photographe Marc Spicer aient été aussi inspirés que lors du
premier épisode. Tout comme le scénario, qui ne repose que sur son
principe de base. La résolution des énigmes est à chaque fois
menée de telle manière que l'on aurait plutôt tendance à pouffer
de rire que de nous inquiéter du sort de chacun. Pas crédible pour
un sou, jamais anxiogène, étouffé par une musique signée de Brian
Tyler et John Carey qui tente d'intégrer le concept d'urgence,
Escape Game 2 - Le Monde est un piège ne
mérite vraiment pas le prix d'une place de cinéma... Et, Ô misère,
la fin nous promet la venue d'un troisième épisode...
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