Roberto Benigni. Acteur,
réalisateur, scénariste qui à Cannes en 1998 cru avoir emporté la
palme d'or du festival pour La vie est belle
alors qu'il n'allait repartir ''qu'avec'' le Grand prix du jury.
Couvert de prix dont trois Oscars l'année suivante, l'italien fut
l'auteur en 1995 de la comédie Il Mostro
dans lequel il tient lui-même le rôle principal de Loris, un homme
maladroit soupçonné d'être ''le
monstre'',
un individu qui au démarrage du long-métrage en est déjà à sa
dix-huitième victime de sexe féminin. Si Il
Mostro possède
au départ tous les atouts pour devenir une parodie de giallo, genre
typiquement italien qui mêle le policier au cinéma d'horreur avec
en général, une légère pointe d'érotisme, l’œuvre de Roberto
Benigni se contente à dire vrai de tourner autour du personnage
principal. Suivant des cours de chinois auprès d'un professeur
ventripotent (l'acteur Franco Mescolini), rendant de menus services à
son ami Pascucci (Ivano Marescotti), voleur à l'occasion, Loris est
suivi sans le savoir par le psychiatre Paride Taccone (l'acteur
français Michel Blanc). Acculé par un propriétaire (Jean-Claude
Brialy dans le rôle de Roccarotta) qui tente de le jeter dehors en
revendant l'appartement qu'il lui loue, le pauvre homme fait bientôt
la connaissance de la détective Jessica Rossetti qui sous
l'impulsion du psychiatre et de Frustalupi (Laurent Spielvogel) va se
rapprocher de lui et même s'installer dans son appartement afin de
le confondre...
Roberto Benigni en fait des tonnes, agissant comme le suspect idéal.
Du grain à moudre pour la police et le psychiatre qui peinent à
mettre la main sur le tueur. D'où d'innombrables situations où le
comique l'emporte sur l'aspect dramatique d'événements qui sont de
toute manière relégués au second plan. Tout le génie comique de
l'acteur italien s'y révèle à travers des séquences diverses et
improbables lors desquelles il se met lui-même dans des situations
qui dans d'autres circonstances apparaîtraient comme profondément
ambiguës mais qui en rapport avec l'approche du film tiennent
plutôt du quiproquo. C'est ainsi que l'on découvre un Loris se
secouant la nouille devant une femme exposant son postérieur, ayant
l'air de s'accoupler avec un mannequin d'exposition devant une
Jessica proprement écœurée, se suspendant sous le balcon d'une
femme s'apprêtant à arroser ses fleurs, penchée en avant comme de
bien entendu... Et pourtant, le doute s'installe dans l'esprit de la
détective qui une fois installée chez lui entreprend tout ce
qu'elle peut pour le ''tenter'' et lui faire baisser la garde...
Souvent très drôle, voire pittoresque, Il Mostro souffre peut-être d'une durée un peu trop importante. D'autant plus que le concept est rapidement digéré par le spectateur. Un peu à la manière des plus anciens comiques du cinéma muet et en noir et blanc, l'acteur-scénariste-réalisateur nous offre une comédie burlesque qui rapproche Il Mostro de l'univers de notre Pierre Richard national et propose en outre un sympathique casting constitué d'interprètes français et italiens. Fameux !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire