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dimanche 2 mai 2021

Taiyō no kizu de Takashi Miike (2006) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur japonais Takashi Miike revenait en grande forme en 2006 avec l'un de ses meilleurs longs-métrages intitulé Sun Scarred. Ici, pas de lycéens rebelles, de yakuzas ou de super-héros inspirés de mangas mais un salaryman (terme utilisé au Japon pour évoquer les employés d'une entreprise). Traduction anglaise du titre japonais Taiyō no kizu qui signifie chez nous Soleil cicatrisé, Sun Scarred est un drame poignant mettant donc un homme tout ce qu'il y a de plus commun face à une bande d'adolescents particulièrement violents qui s'en prennent un soir à un sans domicile fixe tandis que Katayama (le salaryman en question) rentre chez lui. C'est en voulant aider le vieil homme que l'employé de bureau va bouleverser sa vie ainsi que celle de ses proches. En effet, le chef de la bande, un certain Akira Kamiki (l'acteur Satochi Morimoto dont ce long-métrage est pour le moment le seul auquel il a participé), est bien décidé à se venger. Et pour ce faire, il kidnappe la fille de Katayama et la tue. Condamné à une peine de prison jugée insuffisante par le père de la gamine, Akira Kamiki est traqué par Katayama qui à son tour est bien décidé à se venger. Quant à son épouse, incapable de se remettre de la mort de leur fille, elle choisit de mettre fin à ses jours en se jetant du toit de leur l'immeuble...


Comme on le voit, le sujet de Sun Scarred s'avère particulièrement sinistre. Un thème qui s'inscrit d'ailleurs très nettement dans notre époque et qui surtout, se révèle être universel puisque dépassant largement les frontières du Japon. On disait le Orange Mécanique de Stanley Kubrick visionnaire, Sun Scarred est de ces longs-métrages qui trente-cinq ans plus tard le confirment. De l'ultra violence que s'injectent dans les veines les adolescents du monde entier profitant parfois d'une certaine impunité puisque comme le signifie l'un des plus jeunes antagonistes du récit lors d'une séquence particulièrement marquante, '' Si tu tues quelqu'un à l'âge treize ans, la loi ne peut pas te punir'' ! Une séquence qui fait véritablement froid dans le dos et qui montre combien certains sont prêts à passer le cap, simplement par plaisir sadique ou par absence totale de moralité. Takashi Miike oppose Katayama (qu'interprète l'acteur Show Aikawa) à toute une galerie de personnages dont des autorités contraintes de le prévenir qu'il pourrait avoir des problèmes si seulement il osait s'en prendre à celui qui tua sa petite fille. Démarrant sous des augures déjà peu joyeux, Sun Scarred s'enfonce de plus en plus dans une certaine noirceur, le réalisateur japonais badigeonnant son œuvre d'une pleine couche de violence contenue et de l'obsession d'un homme à se venger du bourreau de sa fille et par extension, de la mort de son épouse...


Si Takashi Miike ne titille jamais vraiment les sommets qu’atteignirent jusque là certains de ses longs-métrages (au hasard, Ichi the Killer, Audition ou Gozu), on est ici plus proche des meilleures tentatives de ce réalisateur très prolifique que des nanars qu'il produit parfois à la chaîne. Pour autant, Sun Scarred se révèle malheureusement parfois ennuyeux. La faute à une succession de séquences qui tournent parfois en boucle. Approchant les deux heures, celui que l'on peut considérer approximativement comme étant le soixante-dixième long-métrage de Takashii Miike aurait mérité d'être débarrassé de quelques séquences redondantes. Délayé dans une accumulations de scènes qui se répètent parfois ad nauseam, Sun Scarred met effectivement un peu trop de temps à se réveiller et nous offrir un final à la hauteur de la vengeance de son héros et des attentes du public. Mais ne boudons pas notre plaisir car le film fait partie de ces excellentes surprises que le cinéaste japonais est capable de parfois nous offrir...

 

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