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samedi 1 mai 2021

Yōkai daisensō de Takashi Miike (2005) - ★★★★★☆☆☆☆☆




Yōkai daisensō de l’électron libre du cinéma japonais Takashi Miike est décidément un très étrange long-métrage. Quatrième volet tardif d'une saga de quatre films dont le premier éponyme fut réalisé en 1968 par le réalisateur Yoshiyuki Kuroda, le second Yôkai hyaku monogatari par Kimiyoshi Yasuda lui aussi en 1968, avant que Yoshiyuki Kuroda ne revienne dans cet univers l'année suivante avec un troisième épisode intitulé Tôkaidô obake dôchû. Réalisé trente-sept ans après l’œuvre originale, le long-métrage de l'auteur de plus de quatre-vingt films Takashi Miike est une œuvre étonnante à l'attention du jeune public même si bon nombre de séquences pourraient se révéler cauchemardesques pour les enfants les plus sensibles. Le film démarre par une vision particulièrement sinistre de notre planète puisque celle-ci semble avoir été entièrement dévastée. C'est donc quelques temps avant cet événement qu'intervient le jeune héros Tadashi Ino (l'acteur Ryûnosuke Kamiki), personnage central d'une aventure fantastique conviant comme le précise le titre, des créatures fantastiques parfaitement intégrées dans l'univers décrit ici. Du moins dans celui des jeunes interprètes, les adultes étant apparemment condamnés à ne pas être mis en relation avec cette galerie de monstres très particulière qui rappellera de loin, l'étrange faune du Cabal que l'écrivain et réalisateur britannique Clive Barker mis en scène seize ans auparavant...


Signifiant en japonais Société, le terme Yokai fait ici sans doute référence à celles qui s'opposent de part leurs différentes natures. L'homme, bien évidemment, ainsi que les Yokai, cette faune incroyablement bigarrée, fruit de la formidable imagination d'une poignée d'artistes évoluant dans le domaine des effets-spéciaux visuels et de maquillage... Mais également le diabolique Kato Yasunori (l'acteur Etsushi Toyokawa) et son armée constituée de créatures organométalliques. Le message ici est très clair. Il fait front face au gâchis et à l'absence de conscience des hommes concernant le traitement des déchets qui dans le cas présent prennent vie sous la forme de monstres mécaniques (et donc sous les ordres de Kato) et de créatures diverses qui elles vont se lier à notre jeune héros pour combattre le mal. C'est ainsi que l'on découvre notamment parmi ces dernières, un mur, un parapluie, une geisha au cou extensible et diverses créatures toutes dotées d'une existence propre. Un univers délirant qui rappellera le formidable travail du réalisateur Hitoshi Matsumoto, auteur entre autres des hallucinants Dai Nippon-jin en 2007 et Shinboru deux ans plus tard.


Bien entendu, avec Yōkai daisensō, Takashi Miike a beaucoup de mal à s'aligner sur la concurrence et son conte horrifique pour petits et grands ne décolle jamais vraiment malgré sa grande générosité en terme d'effets-spéciaux. On connaît le goût prononcé du réalisateur japonais pour les mangas auquel semble se référer parfois son long-métrage. C'est ainsi que parfois Yōkai daisensō transpire le kaiju eiga en y faisant référence lors d'apparitions de créatures gigantesques. Détail amusant : à plusieurs occasions le spectateur pourra apercevoir parmi les créatures proches de notre jeune héros désormais transformé en chevalier Kirin (y aurait-il un rapport avec le qilin, cette créature cosmogonique issue cette fois-ci de la mythologie chinoise?), une version alternative de ce qui deviendra l'année suivante le pale Man du chef-d’œuvre du réalisateur mexicain Guillermo Del Toro, El laberinto del fauno. Si Yōkai daisensō se regarde sans réel déplaisir, sa trop longue durée (presque deux heures) est rédhibitoire. Et même si la profusion d'effets-visuels et de maquillage tente de cacher le trop grand fouillis scénaristique, le long-métrage de Takashi Miike est souvent indigeste. Ce qui en soit n'étonne pas, le réalisateur étant capable de produire des œuvres tellement délirantes qu'elles en deviennent pesantes. Et pour celles et ceux qui ont gardé leur âme d'enfant et qui voudraient vivre une expérience sensiblement similaire mais nettement mieux maîtrisée d'un point de vue scénaristique, quoi de mieux que de redécouvrir The NeverEnding Story de Wolfgang Petersen ?


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