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lundi 17 mai 2021

Il gatto a nove code de Dario Argento (1971) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si étymologiquement, le chat à neuf queues est un fouet servant d'instrument de torture, chez le réalisateur italien Dario Argento, il prend l'allure d'une théorie selon laquelle lorsque l'on attrape l'une de ses queues (ou l'une des lanière du dit fouet, donc), lesquelles représentent chacune l'un des divers éléments indissociables d'une enquête, la résolution de cette dernière s'avère alors envisageable. Inutile d'y voir donc la représentation d'un mythe ou d'une légende visible sous la forme d'une œuvre picturale ou de tout objet représenté à l'écran. À dire vrai, Le Chat à neuf queues du titre du long-métrage de Dario Argento semble surtout constituer un prétexte à donner du sens à ce qui deviendra le second volet de sa trilogie animalière après L'Oiseau au plumage de cristal et juste avant Quatre mouches de velours gris. Après un premier jet qui relevait de l'exploit puisque le réalisateur italien signait d'entrée de jeu une véritable pépite en matière de giallo. Pour cette seconde incartade dans le genre, plutôt que de mettre les bouchées doubles en la matière, Dario Argento aborde son second long-métrage sous l'angle du thriller mélangeant des meurtres légèrement plus graphiques que dans son premier film (le Docteur Calabresi passant sous un train) au thème de l'espionnage industriel...


Un gloubiboulga pas toujours évident à suivre, cependant. Et qui d'une manière générale s'avère beaucoup moins passionnant que son prédécesseur. Ce qui n'empêche pourtant pas Le Chat à neuf queues d'être ponctué de quelques bonnes idées comme ce parallèle entre le personnage de Franco Arno incarné par l'acteur américain Karl Malden, qui au sortir du film de guerre Patton de Franklin J. Schaffner se dirige donc vers le cinéma transalpin de Dario Argento pour y interpréter le rôle de Franco Arno, un verbicruciste et concepteur de rébus atteint de cécité depuis un grave accident. Il paraissait donc logique qu'au vue de ses ''pratiques'' actuelles, cet ancien journaliste enquête sur une étrange affaire criminelle en forme de puzzle. Une série de meurtres qui semble ne devoir jamais cesser puisque très rapidement démarre un bodycount qui pourtant stoppera brusquement jusqu'à ce que nous soit révélée l'identité du tueur. Un tueur filmé comme de coutume en vue subjective par un Dario Argento qui une fois encore, se saisit lui-même des différentes armes à l'écran. Des meurtres plus originaux que dans Le Chat à neuf queues où couteaux et rasoirs servaient d'objets contondants par excellence. Aux côtés de Karl Malden, un autre américain en la personne de James Franciscus, notamment connu pour avoir interprété le rôle du lieutenant John C. Brent dans Le secret de la planète des singes de Ted Post un an auparavant. Il incarne cette fois-ci le journaliste italien Carlo Giordani, lequel enquête auprès de Franco Arno sur les divers événements relatifs à l'affaire qui intéresse de très près ce dernier. Comme pour le précédent long-métrage de Dario Argento, ça n'est donc une fois de plus pas la police qui est mise en avant mais dans le cas de l'aveugle, le principal témoin auditif...


Comme cela semble coutumier d'un certain cinéma transalpin, Dario Argento fait parfois fi d'une quelconque crédibilité, le tueur semblant systématiquement se téléporter sur les lieux de ses futures victimes toujours à point nommé. C'est à dire, juste avant que nos deux enquêteurs ne parviennent à tirer les vers du nez de ces témoins malheureux. Si cela est entraîné par une certaine logique, la redondance de ce type d'événements est sans doute le signe d'un manque d'inspiration dans le renouvellement, l'originalité des meurtres veillant à réparer cette source d'inspiration qui manque parfois au long-métrage. De même que le dénouement de L'Oiseau au plumage de cristal et la découverte de l'identité du tueur revêtait une logique indiscutable, la révélation de l'assassin de celui de Le Chat à neuf queues ne fait l'objet d'aucune surprise et se révèle même décevante. Dario Argento aurait tout aussi bien pu remplacer le nom de son tueur par un autre que l'effet escompté serait demeuré aussi plat. Toujours aux commandes de la partition musicale, l'immense Ennio Morricone signe un score parfois étonnant, l'ouverture étant digne des compositions qu'il consacra au genre western-spaghetti. Malgré la déception finale, Le Chat à neuf queues n'en est pas pour autant un mauvais film et démontre tout le génie d'un cinéaste capable de nous emmener vers des pistes, chacune aux ramifications multiples. Le sadisme dont Dario Argento est capable de faire preuve s'exprime véritablement pour la première fois à travers ce second long-métrage. Notons que l'étonnant casting constitué d'une part par des interprètes américains lui fut imposé par la production...

 

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