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dimanche 7 mars 2021

Le Jeu de la Vérité de Robert Hossein (1961) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Basé sur un scénario de Robert Hossein, Robert Chazal, Steve Passeur, Jean Serge et Louis Martin, Le Jeu de la Vérité est le septième long-métrage de Robert Hossein. Une œuvre qui s'inscrit dans la lignée des romans de l'écrivain britannique Agatha Christie, et notamment de ses Dix Petits Nègres. Un genre bien spécifique qui depuis quelques années connaît un regain d'intérêt puisque sont sortis dans les salles le remake du Crime de l'Orient-Express réalisé en 2017 par Kenneth Branagh ou À Couteaux Tirés de Rian Johnson deux ans plus tard. En France, l'acteur, réalisateur et scénariste Robert Hossein s'est donc intéressé au concept du Cluedo qui consiste à découvrir parmi un certain nombre d'individus, lequel à pu commettre un homicide. C'est donc en terrain connu que sont transportés les spectateurs amateurs d'énigmes, ici, pas vraiment policière puisque les autorités tarderont à surgir, laissant des hôtes et des convives se charger eux-même de découvrir le nom du responsable du meurtre de l'un d'entre eux. À savoir, un certain Portrant que seul l'excellent Paul Meurisse semblait pouvoir incarner. Un être cynique, quelque peu immonde dans sa façon d'agir et de penser. Que l'on n'invite pas mais qui s'impose. Dans le cas présent, c'est accompagné d'une jeune prostituée d'origine asiatique (une présence qui fera l'objet de remarques xénophobes et d'un certain rejet pour cette jolie jeune femme d'un milieu social jugé modeste) et d'une enveloppe dont le contenu restera longtemps mystérieux que Portrant débarque et commence à semer la zizanie parmi les invités de l'écrivain Jean-François Vérate (Jean Servais) et de son épouse Solange (Nadia Gray). Surtout lorsqu'est évoquée l'idée de jouer à un jeu dangereux : Le Jeu de la Vérité lors duquel, les uns posent des questions aux autres avec pour impératif de dire la vérité. Ce qui ne va pas apaiser les tensions des convives. Mais le jeu est subitement interrompu lorsque Portrant est découvert mort assis dans un fauteuil. L' homme semble apparemment avoir reçu une balle à l'arrière du crâne...


Le Jeu de la Vérité se mue très rapidement en un jeu de massacre dans lequel les bons mots fusent aussi rapidement qu'une balle de fusil. C'est d'ailleurs là que le film de Robert Hossein tire toute sa substantifique moelle. La qualité première d'une œuvre qui porte haute et fière, une couleur de langage que l'on ne retrouve plus guère aujourd'hui que dans de rares occasions. Ici, le cadrage et le montage participent de l'élaboration d'une mise en scène incroyable dans laquelle le moindre regard ou la moindre gestuelle constitue un élément de réponse fugace signifiant l'état d'esprit de tel ou tel personnage féminin ou masculin. Comme le veut la coutume dans ce genre de production, chaque personnage semble avoir un bon prétexte pour se retrouver suspecté du meurtre. Les scénaristes ajoutent à cette affaire déjà ''bien compliquée'' un élément mystérieux. La lettre que porte sur elle la victime avant de disparaître comme par enchantement. C'est alors que survient un nouveau personnage. Celui qu'interprète Robert Hossein. Un flic venu enquêter peu orthodoxe sur la mort de Portrant. Dès l'arrivée de ce nouveau personnage, le récit ''s'appauvrit'' quelque peu. Du moins, du point de vue des dialogues puisque après une première partie particulièrement vigoureuse lors de laquelle la dizaine d'interprètes s'en sont donnés à cœur joie lors d'une éblouissante joute verbale à laquelle la caméra participa brillamment, Le Jeu de la Vérité, s'il ne retombe pas comme un soufflet, prend une direction sensiblement différente en opposant le représentant de l'autorité à un groupe de suspects. Mais là encore, le film brille pour ses dialogues (déjà plus discrets) ainsi que pour son interprétation. Toujours celle de Robert Hossein, bien sûr. Mais également celles de Françoise Prévost, de George Rivière, de Jean-Louis Trintignant ou de Perrette Pradier. Mais bien que Le Jeu de la Vérité soit supérieur à nombre de longs-métrages reposant sur le même concept du point de vue des dialogues, le climax est lui, relativement décevant. En tout cas, beaucoup moins percutant que ne le laissait présager la ''bombe'' évoquée à maintes occasions. Reste que le film de Robert Hossein est une excellente surprise qui vaut bien ses homologues britanniques...

 

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