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dimanche 7 mars 2021

Toi, le Venin de Robert Hossein (1958) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Tourné à Nice et dans sa région ainsi que dans les studios de la Victorine, Toi, le Venin est le troisième long-métrage du réalisateur, scénariste, comédien de théâtre et acteur de cinéma Robert Hossein. Si pour beaucoup il demeurera à jamais le Joffrey de Peyrac de la saga de Bernard Borderie, Angélique, Marquise des Anges, il ne faut pas oublier qu'il fut metteur en scène de théâtre et l'interprète de nombreux longs-métrages parmi lesquels on notera notamment sa présence aux côté de la star Jean-Paul Belmondo dans Le Professionnel de Georges Lautner bien après avoir incarné le sinistre Vampire de Düsseldorf, effrayant surnom qu'offrit au tueur en série des années trente Peter Kürten, la presse allemande. Toi, le Venin est l'adaptation (la cinquième) d'un roman de l'écrivain français Frédéric Dard, surtout connu pour sa série d'ouvrages mettant en scène le commissaire de police San-Antonio. Pour cette seconde collaboration entre l'écrivain et le réalisateur après Les salauds vont en Enfer en 1955, Robert Hossein engage sur le tournage deux actrices d'origine russe dont le public retiendra surtout le nom de l'une d'entre elles : Marina Vlady. La seconde, Odile Versois, n'est autre que la propre sœur de la première, ce qui explique la troublante ressemblance entre les deux femmes qui pour le coup, interprètent les sœurs Eva et Hélène Lecain, la seconde étant l'aînée tandis que la première est bloquée dans un fauteuil roulant. La troublante beauté des deux sœurs va de paire avec l'étrange climat qui règne dans leur luxueuse demeure et où apparaîtra bientôt Pierre Menda qu'interprète Robert Hossein...


Un homme qui après avoir été abordé par une jeune femme blonde dont il n'a su pas même entrevoir le visage est décidé à la retrouver. Ayant retenu la plaque d'immatriculation de l'inconnue, il fait croire à la police à un banal accrochage entre voitures afin d'obtenir facilement son adresse. C'est avec surprise que Pierre découvre que les propriétaires de la demeure en question sont deux. Deux sœurs presque jumelles si ce n'était que l'une d'entre elle est clouée sur son fauteuil roulant. Aidées par deux employés de maison, Eva et Hélène tombent sous le charme de Pierre qui lui, montre très rapidement une attirance pour la seconde. Pourtant, de curieux faits apparemment sans importances se manifestent dans la demeure. Ne sachant tout d'abord pas à laquelle des deux sœurs se fier, il croit voir en la personne d'Hélène, la jeune femme qui un soir l'a accosté avant de soupçonner Eva de pouvoir marcher. Petit à petit, le doute s'installe dans l'esprit de Pierre qui décide de mener sa propre enquête concernant le handicap de la jeune femme...


Si Toi, le Venin est emprunt d'une ambiance trouble, la beauté de ses deux interprètes féminines agit sans doute un tout petit peu moins que celle du couple formé par Marie-France Pisier et Robert Hossein pour Le Vampire de Düsseldorf. Le réalisateur ponctue son œuvre d'une ambiguïté par petites touches qui mène le spectateur à douter de l'une puis de l'autre des sœurs jusqu'à même lui brouiller l'esprit. ''C'est certain, Eva doit marcher'' penseront certains tandis que d'autres imagineront sans doute que ''Hélène empoisonne lentement mais scrupuleusement sa jeune sœur''. Puis viendra le moment où, pauvre poire qui s'est laissé manipuler par le jeu tout en finesse de son trio d'interprètes, le spectateur imaginera un ''fin mot de l'histoire'' encore plus tordu. Seule la conclusion nous le dira. Comme une Agatha Christie sous l'emprise d'une force plus sombre qu'à l'accoutumée, Robert Hossein accouche d'une œuvre subtilement nauséeuse qui rappellera PEUT-ËTRE sous certains aspects, le beaucoup plus efficace et dérangeant Singapore Sling que le cinéaste grec Nikos Nikolaïdis réalisera trente-deux ans plus tard. Sauf que dans le cas présent, tout y nettement plus nuancé et incertain quant aux causes du trouble ressenti par le personnage interprété par Robert Hossein mais aussi par les spectateurs. Une évidence s'impose cependant: Toi, le Venin ne laisse pas indifférent. J'en profite pour remercier Bruno Terrier qui dans la dernière vidéo du Boulevard du Cinéma sur Youtube a évoqué Robert Hossein et notamment le film ici présent. C'est donc grâce à lui si j'ai pu découvrir ce long-métrage...

 

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