À première vue, on a
affaire avec un énième film d'horreur se déroulant lors d'un bal
de promo de fin d'année dans une université américaine. Si
certaines choses ne changent jamais vraiment (les jeunes aiment le
métal, baiser et fumer de l'herbe), The Loved Ones
n'a fort heureusement pour lui, rien ou presque en commun avec ceux
qui apparaissent tout d'abord de la même espèce. Mais ici, il n'est
pas question d'évoquer un tueur qui rode sous le mode du ''slasher''
mais plutôt d'un couple père/fille totalement dégénéré pour qui
bal de fin d'année rime avec un rite très particulier et dont fera
cette année les frais le bel et ténébreux Brent Mitchell incarné
à l'écran par l'acteur australien Xavier Samuel. Avant de connaître
la célébrité grâce à son rôle de Riley Biers dans le troisième
volet de la saga Twilight
en 2010, il fut donc la victime d'une jeune adolescente totalement
''perchée'' et de son père, lui aussi, définitivement perdu pour
la science. Bien que The Loved Ones
relève effectivement du domaine de l'horreur puisque les effusions
de sang y apparaissent de manière récurrente, ce ne sont pas tant
les séquences gore qui dérangent mais l'horreur dite psychologique
qu'infuse le réalisateur et scénariste australien Sean Byrde lors
de son tout premier long-métrage...
Rencontre
avec l'une des incarnations les plus délirantes du cinéma
d'épouvante...
À
moins de n'avoir pas suffisamment de conscience morale ou d'affect
pour être chamboulé par ce qui arrive au héros, il s'avère
régulièrement difficile de supporter le traitement que ses
bourreaux lui infligent. Démultipliés par un surcroît de
perversité relativement bien ''campée'' par l'actrice australienne
Robin McLeavy qui interprète Lola Stone (et qui à l'époque du
tournage avait tout de même presque trente ans alors qu'elle n'en
paraît que dix de moins), et par John Brumpton qui incarne le père
de la jeune femme, les séquences horrifiques sont telles que le
spectateur ne peut les appréhender que dans l'objectif d'un exutoire
qui verra le héros prendre le dessus pour se venger. Mais là où
Sean Byrde sait faire preuve d'une grande perversité, c'est dans
l'incertitude qu'il laisse traîner derrière une mise en scène qui
s’appesantit sur des séquences grand-guignolesques tandis que l'on
attend en tapant du pied et en serrant les mâchoires qu'enfin Brent
se libère de ces PUT%#+ de liens qui le retiennent prisonnier.
Le
spectateur ne devra surtout pas se laisser influencer par une affiche
pas ou peu en accord avec le contenu du film...
Mais
The Loved Ones
possède de nombreux atouts qui n'en font heureusement pas qu'une
simple réinterprétation juvénile de Massacre à
la Tronçonneuse de
Tobe Hooper. Entrecoupé de séquences plutôt drôles mettant en
scène le meilleur ami de Brent, Jamie (l'acteur Richard Wilson) de
sortie le soir du bal avec la gothique Mia (Jessica MacNamee), le
long-métrage de Sean Byrde bénéficie d'un montage serré qui
empêche la lassitude de s'installer. Il se passe beaucoup de choses
durant les quatre-vingt quatre minutes que dure The
Loved Ones
et l'on remerciera le réalisateur de ne pas s'être contenté du
minimum syndical en terme d'écriture. D'autant plus que plutôt que
d'écourter le récit au moment le plus opportun, le voilà qu'il
donne un nouveau coup de manivelle et relance l'intrigue. En effet,
après un pur moment de jouissance qui verra le héros reprendre le
dessus, rien n'est moins certain que l'issue du récit comme le
découvriront les spectateurs. Bilan de The
Loved Ones :
l’œuvre de Sean Byrde est une excellente surprise qui comblera
autant les amateurs d'hémoglobine que ceux qui s'intéressent
davantage à tout ce qui touche aux déviances comportementales. De
surcroît, son film constitue un ensemble de pièces de puzzles
intelligemment construit qui explique un certain nombre d'événements
découlant directement de l'intrigue principale. Entre ''teen
horror movie'',
''torture-Porn'',
survival, zombification (dont la méthode semble avoir été inspirée
par le célèbre tueur en série américain Jeffrey Dahmer) et film
de cannibales, The Loved Ones
a de quoi satisfaire une frange importantes d'aficionados. Un film
complètement fou...
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