Si Lucio Fulci est
mondialement reconnu pour être l'un des meilleurs réalisateurs
italiens de films d'horreur, force est de reconnaître que le
bonhomme possédait une façon toute personnelle de nous raconter des
contes macabres. Avec, à l'issue, des séquences qui manquaient
cruellement de cohérences et de cohésion entre elles pour le
profane peu coutumier au genre d'exercice auquel avait habitué ses
fans le cinéaste. Réalisé à la suite de toute une série de
classique de l'épouvante et de l'horreur parmi lesquels on retrouve
notamment L'Enfer des Zombies,
La Maison près du Cimetière
et L’Éventreur de New York,
La Malédiction du Pharaon (également
connu sous le titre Manhattan Baby)
est sans doute l'un des marqueurs profonds de cette approche quelque
peu perturbante. Du moins celui causant des conséquences
remarquables sur la bonne compréhension d'un récit qui pourtant
devait à l'origine être relativement simple à comprendre.
La
fâcheuse tendance qu'à Lucio Fulci d'enchaîner les scènes, les
unes derrières les autres, sans se soucier de l'invraisemblance ou
d'un éventuel faux raccord qui pourrait miner l'histoire ayant ici
des conséquences plus grandes que dans n'importe quel autre de ses
longs-métrages, la logique fuit très rapidement cette Malédiction
du Pharaon
dont on a bien du mal à suivre le récit. Un professeur en
archéologie perd la vue après avoir fouillé une tombe égyptienne,
une vieille femme aveugle confie à la fille de celui-ci une amulette
possédant d'étranges pouvoirs, et dès leur retour à New York, des
phénomènes inquiétants s'enchaînent dans leur appartement. Voici
donc à peu près tout ce que l'on peut clairement établir du récit
qui entoure les personnages interprétés par Christopher Connelly
(décédé à seulement quarante-sept ans mais interprète
d'innombrables séries télévisées telles, Hawaï,
Police d’État,
La Croisière s'Amuse,
Huit, ça Suffit,
Chips
ou encore Simon et Simon),
Brigitta Boccoli (dont le rôle de Susie Hacker semble le fait d'arme
le plus marquant) ou bien Giovanni Frezza, jeune interprète que l'on
pu notamment déjà voir chez Lucio Fulci (La
Maison Près du Cimetière)
un an auparavant, Enzo G. Castellari (Les
Nouveaux Barbares
en 1983) ou Lamberto Bava (Démons en
1985).
Un
récit où l’ésotérisme va bon train mais abandonne
malheureusement le spectateur sur le bas côté de la route. Si l'on
apprécie que Lucio Fulci recycle les scores de Frayeurs
et de L'Au-Delà
et qu'il laisse à nouveau, mais à de rares occasions, exprimer son
goût pour l'horreur (dont une scène très gore lors de laquelle
l'un des personnages se fait dévorer le visage par des oiseaux), le
reste de La Malédiction du Pharaon n'est
qu'un salmigondis de séquences incompréhensibles parmi lesquelles
on découvre que l'amulette confiée au début du film à la fille de
l'archéologue est capable d'envoyer ses ''victimes'' en un autre
lieu, de matérialiser des créatures dans l'appartement des Hacker
(serpents, scorpions), le comble de l'étrange étant ce sable du
désert qui s'invite dans la chambre des enfants ! À force
d'accumuler les invraisemblances et les séquences sans continuité
et sans jamais évoquer la moindre explication, La
Malédiction du Pharaon
finit par devenir terriblement ennuyeux. D'autant plus que comme à
son habitude, Lucio Fulci semble avoir beaucoup de mal avec la
direction d'acteurs. À chaque événement troublant, ses interprètes
demeurent notamment figés durant de longues secondes avant de
réagir. Un élément qui participe comme tout le reste à
l'indifférence qu'impose ce long-métrage, premier d'une série
de films qui marqueront la chute de l'un des réalisateur italiens
les plus importants de l'histoire du cinéma d'horreur...
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