Piranha
de Joe Dante, Massacre à la Tronçonneuse
et Poltergeist de
Tobe Hooper, Suspiria de
Dario Argento Zombie
et The Crazies de
George Romero, ou Maniac
de William Lustig. Tous ces films et bien d'autres ont en commun
d'avoir été adaptés à nouveau sur grand écran bien des années
plus tard avec plus ou moins de bonheur. Wes Craven eut aussi
l'occasion de voir plusieurs de ses classiques remis au goût du
jour. Il y eut La
Colline a des Yeux,
Les
Griffes de la Nuit,
et bien sûr
La Dernière Maison sur la Gauche,
premier long-métrage d'un cinéaste qui a pratiquement voué toute
sa carrière au fantastique et à l'horreur. Pour ce dernier, c'est
le réalisateur grec Dennis Iliadis qui s'y est collé. Auteur avant
cela du thriller Hardcore,
il reprend le scénario de Wes Craven et charge Adam Alleca, Carl
Ellsworth et Mark Haslett de le réadapter. Déjà particulièrement
brutal à l'origine en 1972, le cinéma d'épouvante en général et
les survivals en particulier ayant largement évolué en trente ans,
la version de 2009 sublime la violence de son aîné en repoussant
encore plus loin les limites de l'horreur. Excessivement violent,
cette nouvelle mouture ne ménage pas son public et ose revendiquer
une violence jusqu’au-boutiste.
L'originalité
du long-métrage de Wes Craven se retrouve une fois de plus dans ce
remake plutôt efficace. En effet, loin du déroulement classique
inhérent au genre, le réalisateur américain imaginait déjà la
vengeance d'un couple entre les mains duquel tombaient les bourreaux
de leur fille assassinée quelques heures plus tôt. Visuellement,
les deux œuvres n'ont pas grand chose en commun. Poisseuses et
délavées, les images de 1972 ont laissé la place à un univers
sombre et esthétiquement proche de celui qu'abordent généralement
les remakes des grands classiques du rape
and revenge des années 2000.
Terminées donc, les années soixante-dix et le look un peu cheap de
ses personnages. Les filles sont toujours aussi jolies tandis que les
mâles ressemblent davantage à des gravures de mode que par le
passé. Oublié l'acteur culte David Hess, lequel abandonne sa place
au profit d'un Garret Dillahunt plutôt séduisant.
Mais
les méchants de l'histoire ont beau avoir une belle gueule, ils n'en
sont pas moins d'une très grande perversité. Tout comme dans
l’œuvre originale de 1972, Marie et sa copine Paige vont passer
quelques heures terriblement éprouvantes auprès de leurs bourreaux
Krug, Sadie et Francis. Couteau planté à plusieurs reprises dans
le ventre de l'une, la seconde, elle, sera violée puis laissée pour
morte, une balle dans le dos. Bon, si le viol n'est pas aussi
traumatisant que celui de Monica Belucci dans Irréversible
de
Gaspar Noé, la scène envoie quand même du lourd. Tellement
d'ailleurs que l'on sent bien que les bourreaux eux-mêmes réalisent
qu'ils sont peut-être allés trop loin. Les scènes d'horreur sont
en comparaison relativement modestes. Inutile de s'attendre à un
festival de gore exposant des corps découpés en morceaux dans un
feu-d'artifices d'hémoglobine (quoique...). En matière d'horreur,
La
Dernière Maison sur la Gauche version
2009 s'avère au final plutôt sobre. La violence est en fait d'un
autre ordre. La brutalité s'inscrit surtout dans les propos et dans
le comportement du trio de criminels qu'accompagne le fils impuissant
du chef de bande.
Si
l'original de Wes Craven méritait objectivement sa réputation de
shocker, le remake lui, arrive peut-être un peu trop tard. Du moins,
au beau milieu de tout un tas de films de rape
and revenge
glauques à la sauce gore ! La
Dernière Maison sur la Gauche n'est
alors plus que l'un des nombreux ersatz d'un genre qui va faire des
émules durant les années 2000. Mais entendons-nous bien ; Même
s'il ne revêt pas la même approche dérangeante que son aîné, le
film de Dennis Iliadis n'en est pas pour autant raté. Bien au
contraire. Simplement, à par chez les spectateurs les plus
sensibles, il y a peu de chance que parmi les plus endurcis au cinéma
d'horreur il y en ai qui s'émeuvent au delà de la seule séquence
de viol. Moins bon que l'original, La
Dernière Maison sur la Gauche version
2009 reste tout de même un honnête remake, sauvage, pas cracra pour
un sou mais plutôt bien rythmé...
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