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jeudi 16 avril 2020

Humains de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin (2008) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



L'erreur est humaine et Humains est une horreur. En se penchant de plus en plus vers un cinéma de genre qui n'avait pourtant pas l'air au départ de lui être destiné, le cinéma hexagonal a fini par faire quelques progrès. Pourtant, il aura fallut subir quelques expériences pas toujours très agréables pour parvenir à un niveau de qualité raisonnable. Humains de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin est typiquement le genre de long-métrage qui aurait dû supporter une attention au moins aussi importante que les protocoles médicaux avant d'être lancé sur le marché. Une projection-test d'envergure nationale qui aurait évité aux quelques dizaines des milliers de spectateurs qui ont fait le déplacement, de perdre l'équivalent d'une place de cinéma pour aller voir ce film censément horrifique mais plus concrètement (et malheureusement involontairement), humoristique. Si le ridicule ne tue pas, il peut en revanche tuer une carrière dans l’œuf ; C'est du moins ce qui semble avoir été le cas pour les deux réalisateurs qui depuis l'année de sortie de Humains, leur premier long-métrage en commun, n'ont rien tourné depuis. Heureusement pour lui, Jacques-Olivier Molon a pu compter sur ses talents de maquilleur en effets-spéciaux. Quant à Pierre-Olivier Thévenin, depuis 2009 et Humains, il semble être aux abonnés absents...

Drôle de film tout de même. Et pour commencer, drôle de casting. Les deux réalisateurs ont en effet réunis autour d'un même sujet, les acteurs Dominique Pinon, Philippe Nahon et Lorant Deutsch ainsi que les actrices Sara Forestier, Elise Otzenberger et Manon Tournier. Concernant Philippe Nahon, c'est presque logique, lui qui depuis le court-métrage Carne de Gaspar Noé collectionne films d'horreur et longs-métrages particulièrement violents (Seul contre Tous de Noé également, mais aussi et surtout Haute Tension d'Alexandre Aja, Calvaire de Fabrice Du Welz ou Lady Blood de Jean-Marc Vincent). Lorant Deutsch se fait quant à lui plutôt rare au cinéma. Ce qui n'est pas toujours une mauvaise chose, vu le niveau relativement médiocre d'une partie des longs-métrages auxquels il a participé (Le Coût de la vie de Philippe Le Guay, Ripoux 3 de Claude Zidi ou encore le nullissime L'Américain de Patrick Timsit). Et puis, il y a Dominique Pinon. L'excellent, Dominique Pinon... Acteur chez Daniel Vigne (Le Retour de Martin Guerre), Jean-Claude Missiaen (Tir Groupé), Caro et Jeunet (Delicatessen), Olivier Van Hoofstadt (le film belge culte Dikkenek), et Jeunet tout seul avec Alien, la Résurrection qui lui permit tout de même de côtoyer Sigourney Weaver, Winona Ryder, Brad Dourif et Ron Perlman.

Autant dire que pour ces trois là et les actrices qui les accompagnent, c'est avec le film de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin, la DE-GRIN-GO-LA-DE. Et comme dégringolade rime avec rigolade, parlons justement du sujet. Prenant des allures de sous-Indiana Jones se transformant au beau milieu de l'aventure en ersatz raté de Délivrance de John Boorman et de tout un tas de survivals forestiers, Humains cultive une narration et une interprétation à ce point si ridicules qu'il devient difficile pour le spectateur de réprimer des rires. Le comble pour un film censé donner des frissons. Mais comment croire au scénario de Frédérique Henri, Silvan Boris Schmid, et Dominique Néraud qui tente d'imposer la présence de Néandertaliens dans les Alpes ? Et surtout, comment croire qu'en abordant leur film sans une once de second degré, les deux réalisateurs obtiendront le résultat escompté ? Et pourtant, premier degré ici rime davantage avec absurdité. Surtout, Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin prouvent qu'ils n'ont aucun sens de la mise en scène et semblent être demeurés totalement indifférents au piteux montage effectué par Manuel de Sousa (rien à avoir avec...) qui exécute un tour de passe-passe permettant finalement au film d'entrer dans le prestigieux cercle des nanars qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.

Tiens, pour revenir sur le premier degré du film, et donc de ses auteurs, tellement pris par l'intrigue et sans doute convaincus de tenir là entre leurs mains, LA pépite qui sortira le genre du marasme dans lequel baigne encore sans doute un peu à l'époque notre pays, Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin semblent n'avoir pas conscience de la stupidité de certaines lignes de dialogue. À moins que.... à moins que contrairement à ce que laisse supposer leur œuvre, les deux hommes ne soient lucides quant au fait de détenir l'arme absolue contre la sinistrose ? Maladroit mais touchant. Voilà comment le public se doit d'aborder Humains. Un film fait avec le cœur, mais sans le talent de vrais réalisateurs. On en viendrait presque à verser une larme pour des interprètes investis à cent pour cent dans leur rôle pour un résultat frôlant l'encéphalogramme plat. Soyons ''Humains'', et octroyons lui quatre étoiles. Juste parce que même involontairement, le film est très, très, très drôle...

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