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mercredi 25 mars 2020

Guns Akimbo de Jason Lei Howden (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Miles n'a pas vraiment la vie dont il rêvait. La grande carrière de concepteur de jeux vidéos qu’il espérait mener est derrière lui. Il travaille dans une entreprise dont le boss le tyrannise et passe ses soirées à boire de la bière tout en chassant les trolls sur internet. C'est lors de l'une de ces habituelles soirées de beuveries qu'il se retrouve confronté à Riktor, le créateur d'une émission à succès diffusée sur le dark web et dont le principe est simple. Des individus s'y affrontent et s'y entre-tuent. Mile provoque Riktor qui presque instantanément pirate son ordinateur et parvient à récupérer son adresse IP. Débarque alors chez le jeune homme le patron de l'émission Skizm et deux de ses ''employés''. Mis K.O par l'un d'eux, Miles se réveille tout seul dans son appartement, un flingue greffé à chaque main. Désormais, le voici candidat de l'émission et contraint de tuer la célèbre Nix qui depuis des semaines reste invaincue. Miles a vingt-quatre heures pour y parvenir. Mais retissant devant la perspective de tuer quiconque, Riktor fait enlever son ancienne petite amie Nova et le menace de la tuer s'il n'accepte pas de participer à Skizm.. Devant des millions de cyber-spectateurs et armé de ses nouveaux attributs, Miles va malgré lui se muer en tueur afin de remonter la piste du repaire de Riktor, de mettre un terme à ses agissements et de libérer Nova...

Second long-métrage du cinéaste néo-zélandais Jason Lei Howden après l'original Deathgasm en 2015, Guns Akimbo est typiquement le genre de film à l'attention du geek qui se cache au plus profond de nous. Celui qui passe des heures devant son ordinateur ou sa console de jeux, à parcourir avec une avide curiosité des sites obscures ou à tuer des légions d'ennemis virtuels confortablement installé dans son canapé. Si le principe se révèle relativement simple, Guns Akimbo propose un divertissement étonnamment réjouissant, même pour le spectateur qui n'a pas encore pris le train d'Internet et des réseaux sociaux en marche. L'acteur britannique Daniel Radcliffe (qui doit sans doute en avoir marre que certains l'évoquent d'abord sous le nom de Harry Potter) n'a pas chômé depuis qu'a pris fin la saga qui le rendit célèbre durant une décennie entre 2001 et 2011. Acteur au capital sympathie se renouvelant sans cesse, il a surtout su s'extraire de l'étouffant carcan dans lequel il aurait pu tomber. Œuvrant dans une carrière riche de longs-métrages originaux (Horns de Alexandre Aja en 2013, Swiss Army Man de Dan Kwan et Daniel Scheinert en 2016 ou Jungle de Greg McLean l'année suivante), Daniel Radicliffe revenait donc en 2018 avec le déjanté Guns Akimbo.

Dystopique mais néanmoins coloré, explosif et souvent drôle (le split-screen coke/ventoline), le long-métrage de Jason Lei Howden est agrémenté d'une galerie de personnages hauts en couleurs. Celui de Miles paraît d'ailleurs dans un premier temps plutôt fade en comparaison avant de se ''réveiller'' et de devenir bientôt le héros des marginaux du pays qui l'abrite. Aux côtés de Daniel Radcliffe, on retrouve notamment l'australienne Samara Weaving (Mayhem : Légitime Vengeance de Joe Lynch en 2017) dans le rôle de l'implacable tueuse Nix, Ned Dennehy (Mandy de Panos Cosmatos en 2018) dans la peau de Riktor ou Natasha Liu Bordizzo (The Naked Wanderer de Alan Lindsay en 2019) dans celle de Nova. Si le concept de Guns Akimbo pourra paraître tout à fait original, il faut cependant remonter jusqu'aux années quatre-vingt pour retrouver les premières représentations dystopiques reposant sur le même principe. Il y eut en effet en 1987 le Running Man de Paul Michael Glaser adapté du roman éponyme de Richard Bachman (en réalité, Stephen King sous pseudo) et surtout l'excellent Le Prix du Danger que le français Yves Boisset réalisa quatre ans auparavant et basé, lui, sur la nouvelle de Robert Sheckley. Deux films qui mettaient déjà en scène leur protagoniste respectif dans un contexte de futur proche et dystopique mettant en lumière des jeux télévisés dans lesquels les héros devaient tenter de survivre face à des assaillants dont l'objectif était de les tuer. Jason Lei Howden parvient sans mal à renouveler le concept et propose un spectacle fort divertissant qui réjouira les plus jeunes mais aussi les plus anciens d'entre nous. Un excellent défouloir...

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