Miles n'a pas vraiment la
vie dont il rêvait. La grande carrière de concepteur de jeux vidéos
qu’il espérait mener est derrière lui. Il travaille dans une
entreprise dont le boss le tyrannise et passe ses soirées à boire
de la bière tout en chassant les trolls sur internet. C'est lors de
l'une de ces habituelles soirées de beuveries qu'il se retrouve
confronté à Riktor, le créateur d'une émission à succès
diffusée sur le dark web et dont le principe est simple. Des
individus s'y affrontent et s'y entre-tuent. Mile provoque Riktor qui
presque instantanément pirate son ordinateur et parvient à
récupérer son adresse IP. Débarque alors chez le jeune homme le
patron de l'émission Skizm
et deux de ses ''employés''. Mis K.O par l'un d'eux, Miles se
réveille tout seul dans son appartement, un flingue greffé à
chaque main. Désormais, le voici candidat de l'émission et
contraint de tuer la célèbre Nix qui depuis des semaines reste
invaincue. Miles a vingt-quatre heures pour y parvenir. Mais
retissant devant la perspective de tuer quiconque, Riktor fait
enlever son ancienne petite amie Nova et le menace de la tuer s'il
n'accepte pas de participer à Skizm..
Devant des millions de cyber-spectateurs et armé de ses nouveaux
attributs, Miles va malgré lui se muer en tueur afin de remonter la
piste du repaire de Riktor, de mettre un terme à ses agissements et
de libérer Nova...
Second
long-métrage du cinéaste néo-zélandais Jason Lei Howden après
l'original Deathgasm
en 2015, Guns Akimbo
est typiquement le genre de film à l'attention du geek qui se cache
au plus profond de nous. Celui qui passe des heures devant son
ordinateur ou sa console de jeux, à parcourir avec une avide
curiosité des sites obscures ou à tuer des légions d'ennemis
virtuels confortablement installé dans son canapé. Si le principe
se révèle relativement simple, Guns Akimbo
propose
un divertissement étonnamment réjouissant, même pour le spectateur
qui n'a pas encore pris le train d'Internet et des réseaux sociaux
en marche. L'acteur britannique Daniel Radcliffe (qui doit sans
doute en avoir marre que certains l'évoquent d'abord sous le nom de
Harry Potter) n'a pas chômé depuis qu'a pris fin la saga qui le
rendit célèbre durant une décennie entre 2001 et 2011. Acteur au
capital sympathie se renouvelant sans cesse, il a surtout su
s'extraire de l'étouffant carcan dans lequel il aurait pu tomber.
Œuvrant dans une carrière riche de longs-métrages originaux (Horns
de Alexandre Aja en 2013, Swiss Army Man de
Dan Kwan et Daniel Scheinert en 2016 ou Jungle
de Greg McLean l'année suivante), Daniel Radicliffe revenait donc en
2018 avec le déjanté Guns Akimbo.
Dystopique
mais néanmoins coloré, explosif et souvent drôle (le split-screen
coke/ventoline), le long-métrage de Jason Lei Howden est agrémenté
d'une galerie de personnages hauts en couleurs. Celui de Miles paraît
d'ailleurs dans un premier temps plutôt fade en comparaison avant de
se ''réveiller'' et de devenir bientôt le héros des marginaux du
pays qui l'abrite. Aux côtés de Daniel Radcliffe, on retrouve
notamment l'australienne Samara Weaving (Mayhem
: Légitime Vengeance
de Joe Lynch en 2017) dans le rôle de l'implacable tueuse Nix, Ned
Dennehy (Mandy
de Panos Cosmatos en 2018) dans la peau de Riktor ou Natasha Liu
Bordizzo (The Naked Wanderer
de Alan Lindsay en 2019) dans celle de Nova. Si le concept de Guns
Akimbo
pourra paraître tout à fait original, il faut cependant remonter
jusqu'aux années quatre-vingt pour retrouver les premières
représentations dystopiques reposant sur le même principe. Il y eut
en effet en 1987 le Running Man
de Paul Michael Glaser adapté du roman éponyme de Richard Bachman
(en réalité, Stephen King sous pseudo) et surtout l'excellent Le
Prix du Danger
que le français Yves Boisset réalisa quatre ans auparavant et basé,
lui, sur la nouvelle de Robert Sheckley. Deux films qui mettaient
déjà en scène leur protagoniste respectif dans un contexte de
futur proche et dystopique mettant en lumière des jeux télévisés
dans lesquels les héros devaient tenter de survivre face à des
assaillants dont l'objectif était de les tuer. Jason Lei Howden
parvient sans mal à renouveler le concept et propose un spectacle
fort divertissant qui réjouira les plus jeunes mais aussi les plus
anciens d'entre nous. Un excellent défouloir...
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