Les fans du trio formé
par Didier Bourdon, Pascal Légitimus et Bernard Campan l'auront
remarqué à l'époque de sa sortie : Après l'immense succès
des Trois frères
qui réunissait les trois membres des Inconnus,
Le Pari
sort deux ans plus tard en 1997 mais cette fois-ci, sans Pascal
Légitimus. Plus qu'un détail presque insignifiant (quoique), ce
fait va être à l'origine d'un imbroglio entre les trois acteurs
humoristes et leur producteur Paul Lederman avec lequel les trois
hommes sont alors sous contrat pour leurs trois prochains
longs-métrages sous le nom des Inconnus.
Alors que ce dernier produisit Les trois Frères
notamment aux côtés de Claude Berri, Didier Bourdon et Bernard
Campan lui coupèrent l'herbe sous le pied en lui refusant la
production de leur nouveau projet. S'ensuivit un procès que les deux
Inconnus
remportèrent en arguant que
« deux Inconnus sur trois, ce n'est pas les Inconnus ! ».
La seule alternative afin de contourner les termes du contrat signé
auprès de Paul Lederman étant donc pour Didier Bourdon et Bernard
Campan de tourner leur nouveau film en l'absence de leur compagnon
(qui fera malgré tout un caméo lors de la séquence ''Télé
Zap''...
Le Pari
s'articule autour d'un même concept que pour leur long-métrage
précédent. Opposer deux milieux sociaux pour mieux les confronter
et les unir dans un même combat. Ici, l'idée est de réunir le
petit prof de banlieue d'un collège difficile interprété par
Bernard Campan et un Pharmacien au mode de vie bourgeois incarné par
Didier Bourdon. Tout sépare ces deux beau-frères vivant chacun de
leur côté avec l'une des filles Ramirez. Murielle (Isabelle Ferron)
est l'épouse de Didier, elle-même pharmacienne, quant à Victoria
(Isabel Otero), elle est la compagne de Bernard. De milieux
différents, les deux beaux-frères se détestent (pas tout à fait)
cordialement. Chaque repas au sein de la famille Ramirez (Hélène
Surgère et Roger Ibáñez) est l'occasion pour Bernard et Didier de
se frotter l'un à l'autre. Fumeurs invétérés, le premier provoque
le second en lui proposant d'arrêter de fumer pour les deux semaines
à venir jusqu'à la fête des mères. Touché dans son orgueil,
Didier relève le défi. Ce qui va avoir de lourdes conséquences sur
les deux hommes et leur entourage. Entre cachets et patchs de
nicotine, séparations, association de fumeurs anonymes, surpoids et
cure d'amaigrissement, dans leur combat contre la cigarette, Didier
et Bernard vont finalement se soutenir et même, ô miracle, devenir
amis...
On
ne change pas une recette qui fonctionne. Une fois encore à la
réalisation et au scénario, Didier Bourdon et Bernard Campan
signent une comédie irrésistible. Et pourtant, malgré un budget
légèrement revu à la hausse depuis Les Trois
Frères,
leur second long-métrage rapportera presque deux fois moins d'argent
au box-office. Ce qui n'empêche pas les deux acteurs, réalisateurs,
scénaristes de signer l'une des meilleures comédie de cette année
1997 (qui verra notamment la sortie du premier volet de la saga La
Vérité si je Mens
de Thomas Gilou ou Les Démons de Jésus
de Bernie Bonvoisin). Là encore, Le Pari
fournit son quota de rires à travers des séquences devenues
cultes ! Au hasard : les repas chez la belle-famille, le
bureau de tabac, les cauchemars de Didier et Bernard, la partie de
tennis, l'association des fumeurs anonymes (Philippe Chevalier et
Régis Laspalès sont exceptionnels), le commissariat, la réception et son panier de
crabes ou encore la cure d'amaigrissement. Et ce ne sont là que
quelques exemples d'une foule d'idées intégrées dans un scénario
des plus simple mais laissant le champ à des situations savoureuses.
L'occasion est offerte à Christian Barbier, François Berléand,
Albert Dray ou encore Théo Légitimus (le père de Pascal)
d'apparaître à l'écran. Surtout, Didier Bourdon et Bernard Campan
signent une comédie qui de par son sujet demeure intemporelle.
Culte !
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