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jeudi 27 février 2020

The Boy de Willian Brent Bell (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Cela devient de plus en plus rare et peut s'expliquer par un profond manque d'imagination de la part des scénaristes mais il arrive parfois qu'un film, à lui seul, nous rassure sur l'état de santé du cinéma d'horreur. Récemment, nous avons eu notamment droit à Get Out de Jordan Peele ou à Midsommar de Ari Aster pour n'évoquer que parmi ceux qui ont fait le plus de bruit autour d'eux. Si le premier s'avère nettement plus original que le second qui lui, rappelle très fortement le film culte de Robin Hardy, The Wicker Man, réalisé quarante-six ans auparavant, il n'en demeure pas moins que Ari Aster compte parmi ceux dont on attend avec une fébrile impatience la suite des travaux. Le scénariste, réalisateur et producteur américain William Brent Bell s'est penché quant à lui sur un sujet que l'on aurait pu juger avoir été suffisamment traité sur grand écran, de The Devil-Doll de Tod Browning en 1936 jusqu'au récent et relativement médiocre Annabelle de John R. Leonetti en 2014, en passant par le classique Child's Play de Tom Holland en 1988...

Habitué du cinéma d'horreur depuis son second long-métrage Stay Alive en 2006, William Brent Bell signe avec The Boy en 2016, une alternative intéressante au thème de la poupée habitée par une entité maléfique. Cela ne sautera peut-être pas forcément aux yeux des spectateurs, mais le film semble tout d'abord être construit autour de plusieurs concepts dont l'un d'eux n'est peut-être pas évident à aborder au premier regard et pourtant... Car oui, si l'on y réfléchi bien, il y a dans The Boy, un petit quelque chose qui rappelle indéniablement le chef-d’œuvre que réalisa Dan Curtis en 1976, Burnt Offerings. Et si les sujets diffèrent, comment ne pas faire le lien entre les personnages incarnés à l'époque par Eileen Heckart et Burgess Meredith et ceux interprétés dans le long-métrage de William Brent Bell par Diana Hardcastle et Jim Norton ? Seule différence : ces derniers se montrent immédiatement inquiétants !

Après avoir abandonné (temporairement?) le rôle de Maggie dans la série télévisée The Walking Dead, l'actrice américano-britannique Lauren Cohan profite de l'aura que lui a rapporté son personnage pour enchaîner les rôles au cinéma. C'est donc ainsi qu'on la retrouve en 2016 dans la peau de Greta Evans, une jeune et jolie américaine qui pour fuir son existence aux États-Unis est venue se réfugier en Angleterre en acceptant un emploi de baby-sitter dans une immense demeure isolée dans la campagne britannique. Froidement accueillie par les propriétaires des lieux, Madame et Monsieur Heelshire, la jeune femme aura la charge de s'occuper de Brahms, le fils du couple. Mais alors que Greta s'attendait sûrement à s'occuper d'un enfant comme tous ceux de son âge, Brahms s'avère être en fait, une poupée ! D'abord amusée, Greta commence à ressentir un certain malaise au contact de Brahms. Alors que les propriétaires ont pris congés après s'être assurés que la jeune américaine a bien pris note des règles à suivre, Greta est désormais seule face à Brahms. Heureusement, Malcom (Rupert Evans), le livreur personnel des Heelshire, vient rendre régulièrement visite à Greta...

Vu sous cet angle, le spectateur se fera tout seul son petit scénario quant à la suite des événements, persuadé que l'histoire ne fait que se répéter et que Greta sera la victime des assauts de cette diabolique poupée dont le visage est aussi angélique qu'inquiétant. Tourné dans une demeure rustique comportant un nombre important de sinistres ''représentations'' (le tableau familial, les trophées de chasse, etc...), on pourrait penser que le scénario de The Boy et sa mise en scène sont faits de grands vides et que la marque de fabrique inhérente au genre y est totalement absente. D'une certaine manière, c'est vrai. Mais c'est sans doute ce qui participe de l'angoisse qui monte peu à peu au créneau. De cette impression que l'on fini par se demander dans quelle mesure Greta n'est pas elle même génératrice de ses propres inquiétudes. Si seulement, William Brent Bell s'était contenté de s'arrêter à ce postulat déjà plutôt bien intégré au récit, The Boy n'aurait sans doute été qu'un bon petit film d'épouvante parmi tant d'autres mais en convoquant un dernier acte chamboulant le concept de base, le réalisateur relance l'intrigue et nous emmène sur une voie qui relativise l'aspect fantastique du long-métrage pour nous plonger en plein cœur d'un drame horrifique sans doute plus efficace encore. Sans être le film qui vous donnera des cauchemars pour vous réveiller en sursauts, The Boy est cependant une excellente surprise à laquelle a donné une suite cette année même Willian Brent Bell sous le titre The Boy : La Malédiction de Brahms...

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