La Corée du sud n'est
très clairement pas le pays d'Asie le plus productif en matière
d'histoires de fantôme asiatiques sur grand écran. À part quelques
exemples dont un Janghwa, Hongryeon
(Deux Soeurs)
très convaincant réalisé par Kim Jee-woon en 2003, les cas
s'avèrent plutôt rares. Alors, lorsque se présente l'occasion d'en
découvrir un ''nouveau'' spécimen et ce, même s'il date déjà
d'une vingtaine d'années, l'offre est trop précieuse pour faire le
difficile. Cependant, il peut arriver que le spectateur tombe de
haut. Et même de très haut, déçu de constater que le fruit de ses
attentes n'est pas à la hauteur. C'est le cas avec Gawi
(Nightmare)
de Ahn Byeong-gi. Datant de l'année 2000, ce film qui évoque le
retour d'une jeune femme suicidée sous l'apparence d'un fantôme
venu régler ses comptes avec un groupe d'amis est sans doute parmi
les premiers du genre à avoir vu le jour en Asie (puisque deux ans
seulement après le début de la vague Ring
initiée par Hideo Nakata, mais la même année que celle dont
Takashi Shimizu fut le grand pourvoyeur, Ju-On)...
Gawi
tourne donc autour du suicide de Kyung-ah. Une jeune et jolie jeune
femme dont est tombé amoureux l'un de ses amis Hyun-Jun, ce qui
déplaît fortement à Seon-ae, elle-même amoureuse de ce jeune et
brillant avocat. Lors d'une réunion entre amis, Seon-ae montre une
certaine hostilité envers Kyung-ah qui prend finalement la fuite.
Alors qu'elle semble s'être jetée de désespoir dans le vide du
haut d'un immeuble pour atterrir sur le capot d'une voiture plusieurs
étages plus bas, l'esprit de la suicidée commence à venir hanter
ses anciens amis. Au centre de l'intrigue, une cassette vidéo qui
témoigne de ce qui pourrait réellement se cacher derrière la mort
de la jeune femme...Sous les allures d'un ''drama''
japonais (nom donné à un certain type de séries télévisées
japonaises), Gawi
est un petit film d'épouvante sans réelle envergure ni séquences
véritablement marquantes. Assez brouillon dans sa conception, le
récit mêle l'histoire personnelle de chaque protagoniste et le
spectateur occidental peut enclin à retenir le nom de chacun finit
par s’emmêler les pinceaux entre tel ou tel personnage.
Si
l'on finit par retenir au fil du temps qui est Hye-jin, Eun-ju,
Seon-ae, Hyun-jun ou Jeong-ok parmi le cercle des sept amis, on aura
eu tout le loisir d'ici là d'oublier de suivre un récit alambiqué,
entre passé et présent, tout ceci dans un style télévisuel plutôt
désagréable. Car en effet, on ne peut pas dire que l'approche
visuelle de Gawi
soit le résultat d'un travail exemplaire et pointilleux de la part,
en outre, du photographe Lee Seok-hyeon ou du décorateur Jo
Seong-weon. Dans l'ensemble, le long-métrage de Ahn Byeong-gi est
relativement laid, sans effets-spéciaux particulièrement
convaincants ni prouesses en matière d'interprétation. Quant à la
musique de Lee Tae-beom, plus proche d'une soupe indigeste que d'un
véritable score horrifique, elle n'aide en rien à l'immersion et
s'avère souvent tout autant invasive qu'anecdotique. À dire vrai,
le seul élément du film qui offre un minimum d'intérêt se situe
au moment même où nous est révélé le contenu de cette fameuse
cassette vidéo sur laquelle le groupe tente de mettre la main.
Révélatrice d'une vérité insoupçonnable, cette séquence plutôt
réussie ne rattrape malheureusement pas le retard que prend un récit
noyé sous une chape de sous-intrigues inintéressantes au
possible...
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