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vendredi 21 février 2020

Killer Crocodile de Fabrizio de Angelis (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆



Serpents, oiseaux, félins, crocodiles, araignées, rongeurs, requins... la nature, qu'elle soit urbaine ou sauvage, n'a jamais été aussi agressive que sur grand écran. Un bon moyen pour elle de se venger des digressions dont font usages les hommes, exploitant nos chères compagnons à poils, à plumes et à écailles dans les restaurants, les marchés, les magasins ou dans des laboratoires. Alors que la mode est désormais au tout CGI, il fut une époque où le cinéma faisait appel à un autre genre de talent. Celui des maquilleurs en effets-spéciaux. Des hommes plus ou moins talentueux qui usaient de latex et d'animatronique pour donner vie à des créatures aux proportions parfois plus grandes que la normale. Killer Crocodile du producteur et réalisateur italien originaire de Rome Fabrizio de Angelis ne dérogeant pas à la règle, ce long-métrage d'horreur datant de 1989 plonge ses protagonistes dans les eaux des Caraïbes, là-même où une entreprise dont l'environnement et l’écologie ne semblent par faire partie de leurs priorités, s'amusent à jeter des fûts de produits toxiques. Résultat : le killer crocodile du titre. Soit, un saurien d'une taille appréciable, fruit des exactions d'individus peu scrupuleux.

Notamment producteur de plusieurs films signés de l'immense Lucio Fulci (au titre desquels, L'Enfer des Zombies en 1979 et L'Au-Delà en 1981), des Guerriers du Bronx et de sa suite tout deux réalisés par Enzo G. Castellari en 1982 puis en 1983, et réalisateur d'une vingtaine de longs-métrages (dont la plupart sous le pseudonyme de Larry Ludman) parmi lesquels Commando Cobra en 1986 et la série des Il Ragazzo dal Kimono d'Oro, Fabrizio de Angelis signe avec Killer Crocodile, une petite série B, honnête et pas trop mal fagotée, même si elle demeure insuffisamment dotée de séquences sanglantes. Le prétexte habituel des déchets toxiques ayant des conséquences fâcheuses sur l'environnement servant de base au récit, l'intrigue permettant non seulement aux protagonistes de s'écharper avec un crocodile mais avec aussi les dirigeants de l'entreprise, le réalisateur italien propose une succession de scènes plus ou moins convaincantes. La séquence d'ouverture censée mettre en appétit les amateurs de frissons aura peut-être cependant raison des plus exigeants puisque demeurant d'un intérêt plus que relatif. Prétexte également à nous livrer en pâture le crocodile en question, histoire de bien faire comprendre à l'éventuel imbécile qui n'aurait pas compris autour de quel sujet le film tourne, de quoi retourne Killer Crocodile.

Lac ? Marais ? Rivière ? Fleuve ? Les Caraïbes de Fabrizio de Angelis n'ont rien de bien réjouissantes et même sa faune et ses indigènes y sont piètrement représentés. Détail représentatif d'un cinéma dégagé de toute conception hygiéniste relative à notre époque : si l'on élude l'inutile séquence d'ouverture, Fabrizio de Angelis commence tout d'abord par ''dessouder'' la seule représentante de la communauté noire du sextet d'écologistes lors d'une scène qui manque d'éthique puisqu'au lieu de se lancer à sa recherche, ses amis reprennent tranquillement les commandes de leur rafiot. L'absence en terme de pluralité ethnique suivant cette séquence est alors contrebalancée par des politiques véreux représentés par des blancs faisant fi des autochtones originaires de la région. Le réalisateur patientera jusqu'à ce qu'un indigène se fasse dévorer tout cru en tentant de sauver à lui seul l'une de ses congénères avant de choisir de s'en prendre enfin à l'homme blanc venu saccager un territoire qui ne lui appartient pas. Quelques menues scènes gore (dont un bras arraché) viennent ponctuer un ''film de vacances'' qui tourne au cauchemar. Mise en scène correcte, effets-spéciaux tolérables (le crocodile), mais acteurs et dialogues insipides, Killer Crocodile gratifie cependant les spectateurs français d'un doublage si mauvais que chaque intervention verbale fini d'achever toute tentative d'épouvante et ponctue l'ensemble d'un humour très certainement involontaire. Le summum demeurant sans doute dans celui des enfants, très clairement doublés par des adultes. Sans doute ceux-là mêmes qui furent charger de doubler les ''héros'' de cette aventure en eaux troubles. Deux ans plus tard, le film connaîtra une suite sous le simple titre de Killer Crocodile 2, cette fois-ci réalisé par l'homologue italien Giannetto De Rossi. À noter que Fabrizio de Angelis se chargera quant à lui de sa production...

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