Spécialiste de l'horreur
et du fantastique (Demons of the Mind
en 1972 et To the Devil a Daughter
en 1976), le réalisateur et scénariste australien Peter Sykes
signait en 1973 la comédie horrifique The House
in Nightmare Park.
Surfant sur la vague humoristique d'un Blake Edwards ou d'un Mel
Brooks, Peter Sykes réalise alors une comédie ambitieuse, mêlant
suspens, épouvante et donc, humour dans un melting pot rappelant le
meilleur du roman policier britannique à la tête duquel trône sans
doute toujours l'écrivain Agatha Christie. Le récit de The
House in Nightmare Park tourne
autour d''un pitoyable comédien en représentation dans un théâtre
minable lorsqu'il est convié à se rendre au domicile de Stewart
Henderson. Convaincu de son propre talent, Foster Twelvestrees
accepte et se rend donc chez son hôte et ses proches. Une drôle de
famille : une sœur, trois frères et leurs conjointes dont une
partie d'entre eux débarqueront afin de réclamer leur dû, un
domestique d'origine indienne, une mère psychopathe enfermée à
l'étage et surtout, une magnifique demeure de style gothique.
Si
l'on devine très rapidement que le propriétaire des lieux incarné
par l'acteur britannique Ray Milland (L'Horrible
Cas du Dr X
de Roger Corman en 1963, La Chose à deux Têtes
de
Lee Frost en 1972) n'est absolument pas intéressé par les
''talents'' de conteur de son invité interprété par Frankie Howerd
(Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band
de Michael Schultz en 1978) lui aussi d'origine britannique, on est
encore loin de supposer l'incroyable stratagème mis en place d'une
part par le propriétaire de la superbe demeure, mais encore plus par
les scénaristes Clive Exton et Terry Nation qui en la matière n'ont
pas à rougir face au meilleur d'Agatha Christie dont ils peuvent se
revendiquer. Tel quel, le concept nous offre durant plus d'une heure
trente une foison de surprises allant de l'introduction de divers
personnages absolument tous plus savoureux les uns que les autres
jusqu'à la promesse de twists brillamment mis en place...
Outre
les personnages de châtelain et de son invité incarnés par Ray
Milland et Frankie Howerd, The House in
Nightmare Park est
l'occasion de croiser la route de Hugh Burden, Kenneth Griffith, John
Bennett, Rosalie Crutchley, Ruth Dunning ou encore Elizabeth
MacLennan. Décors superbes, parfois oppressants, ambiance
surréaliste (quelques cadrages accentuent l'atmosphère gothique des
lieux), mysticisme et scénario en forme de Cluedo
n'empêchent pas l’œuvre de Peter Sykes d'être amusante (même si
elle ne s'avère jamais irrésistiblement drôle) et ce, grâce au
jeu tout en finesse de ses interprètes parmi lesquels le comique
Frankie Howerd se montre des plus convaincant. Hurlant, sursautant,
grimaçant, opposé à un Ray Milland et une famille froids et
demeurant de marbre, l'acteur jubile dans cet étonnant mélange
d'humour et de suspens. Pas assez drôle pour n'être qu'une pure
comédie et suffisamment respectueux du matériau d'origine pour en
faire tout de même une passionnante enquête autour d'un héritage
lors duquel les morts s'accumulent, The House in
Nightmare Park
propose un excellent compromis et surtout, un complet
divertissement...
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