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samedi 7 décembre 2019

The Ukrainian Cannibal de Petr Jak (2015) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Originaire de la République Tchéque, le cinéaste Petr Jak réalisait en 2015 son second long-métrage après Kajínek en 2010 et avant le prochain Medieval prévu pour l'année 2020. c'est donc avec une régularité de métronome que le réalisateur signait The Ukrainian Cannibal également connu sous le titre Ghoul. Un long-métrage d'horreur ayant la prétention de s'inspirer de faits-divers authentiques. Ce que semble tout d'abord confirmer l'appartenance d'une partie de sa thématique avec la grande famine ''organisée'' par le dictateur soviétique Joseph Staline et connue sous le nom de Holodomor, qui eut lieu en Ukraine en 1932 et 1933 et fit entre deux et cinq millions de victimes. Le réalisateur se servant de ce fait historique et des conséquences dramatiques qui en découlèrent (une partie de la population ukrainienne s'adonnant alors au cannibalisme), Petr Jak évoque un autre traumatisme qui a profondément marqué le pays et l'histoire de la criminologie mondiale en la personne d'Andreï Romanovitch Tchikatilo, sans doute le tueur en série le plus célèbre de l'Union Soviétique et originaire de l'oblast de Soumy. Officiellement reconnu comme coupable de plus d'une cinquantaine de meurtres de femmes et d'enfants, il fut condamné à mort le 15 octobre 1992 et exécuté moins de deux ans plus tard, le 14 février 1994, d'une balle dans la nuque. La biographie d'Andreï Romanovitch Tchikatilo indiquant que sa mère lui raconta étant enfant que son frère Stephan fut tué et mangé par des voisins s'adonnant au cannibalisme lors du Holodomor, le réalisateur Tchèque s'empare également de cet événement pour nourrir son œuvre qui malgré ses ambitions, est au final un piètre film d'horreur qui résulte d'une mise en scène, d'un scénario et d'une interprétation des plus médiocres...

En effet, The Ukrainian Cannibal n'est pas l’œuvre particulièrement réjouissante à laquelle l'amateur de cinéma d'horreur ou de faits-divers criminels authentiques pouvait ou avait le droit de s'attendre. Le long-métrage de Petr Jak n'est rien d'autre qu'un found footage indigeste dans lequel l'Histoire croise le fer avec le surnaturel pour un résultat qui dépasse de loin le pire de ce que l'on pouvait craindre. Le réalisateur use et abuse des gimmicks d'un genre éculé depuis des lustres et dont l’efficience s'est faite la malle depuis pas mal d'années déjà. Caméra à l'épaule dans un style reportage parfois visuellement insupportable (cette manière de filmer le sol en oubliant de cadrer les personnages est proprement irritant même s'il participe du concept du found footage) et jump scare dont l'incapacité à faire peur tourne au ridicule sont donc au menu d'un film qui se sert au départ de deux faits aussi dramatiques qu'authentiques pour nous servir au final une soupe nettement moins convaincante que les classiques du genre, Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato et The Blair Witch Project de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez en tête de cortège...

Pourtant, le cadre aurait dû offrir sa part de malaise avec une Ukraine rurale aussi dépaysante qu'inconfortable. Si tel est le cas dans un premier temps, le film vire au sous-found footage à travers la quasi totalité des plans tournés soit dans les bois, soit dans la baraque d'un type particulièrement louche avec lequel ont rendez-vous nos étudiants en cinéma amateurs d'origine américaine. The Ukrainian Cannibal n'est qu'une succession de séquences se répétant jusqu'à l'épuisement, d'où un scénario carrément faiblard, où les hurlements incessants, les fuites en forêt et les quelques apparitions volontairement mal filmées n'offrent qu'un intérêt limité. Tout le potentiel qu'offre l'idée de départ est détruit par le peu de cas que fait finalement le réalisateur du matériau d'origine. Alors que The Ukrainian Cannibal aurait pu relancer la mode du found footage, son œuvre est au final l'un des pires de sa catégorie. À oublier très vite...

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