Après Ned
en 2003 et Down Under
en 2016, le réalisateur australien Abe Forsythe revient en 2019 avec
son tout nouveau long-métrage. Après avoir mélangé western et
comédie, puis thriller et comédie, il mêle avec Little
Monsters,
film de zombies et... comédie ! C'est donc dans un contexte
plus proche de Shaun of the Dead
d'Edgar Wright que de Zombie
de George Romero que les personnages de cette comédie horrifique
évoluent. On rapprochera d'ailleurs davantage l’œuvre d'Abe
Forsythe de celle que réalisa Christopher Landon en 2015, Manuel
de Survie à l'Apocalypse Zombie laquelle lui est infiniment supérieure. Car en effet, même si Little
Monsters
ne souffre d'aucun véritable temps mort, le spectateur avide de
viande fraîchement passée de vie à trépas et récemment revenue
d'entre les morts oubliera certainement très vite ce film qui
n'atteint pas les sphères de certains concurrents.
Pourtant
sympathiques et attachants, les personnages incarnés par Lupita
Nyong'o qui, décidément, est l'actrice que les réalisateurs
s'arrachent depuis une poignée d'années (Black
Panther de
Ryan Coogler en 2018, Us
de Jordan Peele en 2019) et Alexander England (vu dans Alien :
Covenant
de Ridley Scott en 2017) ne parviennent pas à faire oublier les
faiblesses d'un scénario anémique. Il ne suffit pas d'infliger
d'incessantes chansons pour enfants de moins de dix ans interprétées
par une héroïne armée d'un ukulélé et d'un sacré sens de la
morale pour faire de Little
Monsters LE film de zombies inoubliable.
Là où Manuel
de Survie à l'Apocalypse Zombie
se réinventait sans cesse pour être au final l'un des meilleurs
films du genre, le long-métrage d'Abe Forsythe recycle les mêmes
idées toutes les dix minutes en pensant très certainement que le
spectateur n'y verra que du feu. Sans doute les plus jeunes se
délecteront-ils de cette histoire mélangeant cependant avec un
certain talent, comédie et horreur pure (les effet-spéciaux gore
sont plutôt réussis). Les plus âgés risquent par contre de bayer
aux corneilles devant la trop grande légèreté de la mise en scène
et du propos.
Le
message ne change pas pour ce genre de production dans laquelle
s'inscrit l'éternel personnage immature et nombriliste qui face à
l'adversité va devoir se comporter pour la première fois de son
existence en adulte. Musicien de rue raté, c'est le rôle qu'endosse
donc Alexander England, face à une Lupita Nyong'o très proche et
''responsable'' des enfants dont elle a la charge. Little
Monsters
prend des allures de parc d'attraction envahi par une horde de
zombies ''à l'ancienne''. Comprendre que contrairement aux infectés
qui envahissent plus généralement le grand écran depuis un certain
nombre d'années, les décharnés chers à George Romero ou Lucio
Fulci trouvent ici une nouvelle résonance qui malgré le traitement
humoristique qu'en a fait le réalisateur australien sont tout sauf
ridiculisés. Malheureusement, le scénario tourne en rond. Et ça
n'est pas le cynisme du personnage de héros pour les enfants Teddy
McGiggle interprété par l'acteur et chanteur américain Josh Gad
qui changera la donne. La qualité principale de Little
Monsters demeurera
donc dans sa capacité à ouvrir en grand les portes du cinéma
d'horreur aux tout petits sans trop risquer de les faire hurler de
peur. Quant aux adultes, il retourneront sans doute se ressourcer auprès des classiques
du genre...
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