Avant dernier
long-métrage du scénariste, dialoguiste et réalisateur français
Michel Audiard, Comment Réussir Quand on est Con et
Pleurnichard
est de ces œuvre totalement absurdes qui reposent davantage sur
l'interprétation que sur la mise en scène. Ce qui, de ce point de
vue, est plutôt une très bonne nouvelle si l'on tient compte du
fait que Michel Audiard n'a jamais été un très bon cinéaste.
Parti de là, le spectateur se retrouve plongé dans une aventure
pittoresque, pas tout à fait digne du surréaliste (et chef-d’œuvre
de Bertrand Blier) Buffet Froid
ou de Calmos.
Certains trouveront sans doute que j’exagère et c'est pourquoi,
j'arrêterai là, la comparaison. Michel Audiard fait de petits
individus sans envergure, les héros d'un récit sans histoire. Ou si
petite soit elle. De ces êtres qui se cherchent l'âme sœur sans
jamais pouvoir réellement la trouver, à quelques rarissimes
exceptions prêt. Comment Réussir Quand on est
Con et Pleurnichard,
c'est encore une fois pour le réalisateur, l'occasion de s'offrir un
casting de choix : Jean Carmet, Evelyne Buyle, Jean-Pierre
Marielle, Stéphane Audran, Jean Rochefort et Jane Birkin. Trois
couples mal assortis. Comme les pièces d'un puzzle mal assemblées.
Le
premier réunis Antoine Robinaud et Marie-Josée Mulot. En fait de
couple, c'est parler un peu trop rapidement. Un dîner, un soir sur
deux, voilà à quoi tient la relation entre ce petit vendeur de vin
dégueulasse offrant une horloge pour l'achat de deux caisse de son
''vinaigre'' et une employée de l'hôtel PLM. Le second est formé
autour de Gérard Malempin et son épouse Cécile. Directeur de
l'hôtel PLM, lui se farcie l'employée en question tandis que Cécile
se console auprès du petit vendeur de spiritueux, poète à ses
heures. Quant au troisième, il est constitué de deux des plus
improbables personnalités du long-métrage puisque Jane n'est
attirée que par les ratés, ce que s'efforce d'être son compagnon
Foisnard. Tout ce petit monde, s'échange, s'examine sous toutes les
coutures (on appréciera le show érotique et la cambrure de Jane
Birkin lors duquel on découvrira Jean-Claude Dreyfus en
transformiste), pour finir par faire éclater les couples et en
fabriquer de nouveaux.
Les
dialogues ne sont pas les plus remarquables qu'ait écrit Michel
Audiard, mais quand même au dessus de tous les autres, Comment
Réussir Quand on est Con et Pleurnichard
demeure un florilège de bons mots qu'il serait dommage d'ignorer
face à la qualité plus que discutable de sa mise en scène. Jean
Carmet est irrésistible, Jane Birkin et Stéphane Audran sont sexy,
Jean-Pierre Marielle fidèle à ses personnages de beaufs, Jean
Rochefort usé, fatigué, mal rasé, exquis, Évelyne Buyle fameuse
en suicidaire qui rate chaque tentative, testant l'eau, le gaz et
l'électricité. Et l'on ne compte pas les seconds rôle auxquels le
réalisateur offre des dialogues aux petits oignons : Daniel
Prévost et Robert Dalban en premier lieu. Comment
Réussir Quand on est Con et Pleurnichard
est de ces films d'une autre époque, qui a peut-être vieilli, mais
qui faisait preuve d'une imagination folle et d'une liberté de ton
totale. Un tout petit film culte !
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