Encore
un film de science-fiction... genre désormais aussi répandu que le
film de super-héros ou de zombies... Prévu pour le 25 septembre de
cette année directement en DVD, ce premier long-métrage de Zeek
Earl et Christopher Caldwell est directement inspiré de leur propre
court-métrage éponyme qu'ils réalisèrent cinq ans auparavant en
2014. Prospect,
le long-métrage, débute comme l'un de ces quelques films de
science-fiction contemplatifs qui sont sortis ces dernières années.
Et lorsque je dis ''contemplatif'', je n'évoque pas de somptueuses
voies lactées ni de myriades d'étoiles accrochées à un ciel
plongé dans l'obscurité et accompagnées par de philosophiques
conversations entre deux spationautes. Non, il s'agit plutôt de ce
genre de long-métrage qui enferme ces derniers dans de petites
capsules ou au contraire, d'immenses vaisseaux désespérément vides
parcourus par les seuls cliquetis électroniques des ordinateurs et
autres systèmes de navigation. Dans le cas présent, nos
spationautes sont au nombre de deux, un père et sa fille de quatorze
ans partis en expédition vers une Lune recouverte d'une immense
forêt où poussent à certains endroits de curieux spores qui grâce
à une certaine alchimie connue de Damon, le père, permet d'en
extraire des pierres précieuses de très grande valeur. Mais leur
temps est compté, car bientôt la navette d'où est extraite la
capsule avec laquelle ils ont atterrit va bientôt repartir. S'ils ne
veulent pas rester bloquer sur cette Lune, Damon et sa fille Cee vont
devoir faire très vite. C'était malheureusement sans compter sur la
présence d'un certain Ezra, un prospecteur qui après s'en être
pris au père de Cee, le tue. L'adolescente parvient à fuir et se
réfugie dans la capsule. Mais celle-ci étant tombée en panne après
l’atterrissage, Ezra remonte sa trace et s'introduit dans la
navette. Désormais, Cee et l'assassin de son père vont devoir
s'allier s'ils veulent pouvoir quitter la surface de la Lune...
Prospect,
Youpla Boum !
L'idée est excellente,
originale, et l'univers très particulier. S'assombrissant au fil du
temps, les décors du film passent d'une forêt semblable à celles
que l'on connaît sur Terre au ''Repère de la Reine'' évoqué un
peu plus tard dans le film. Un lieu où les spores sont d'une taille
beaucoup plus importante et donc, les pierres précieuses, beaucoup
plus volumineuses. Dès le départ, Zeek
Earl et Christopher Caldwell jouent la carte du réalisme à travers
la capsule de Damon et Cee. Rien à voir avec le sublime Enterprise
de Star Trek.
Non, ici, on est proche d'une conception soviétique. Chaque bruit,
chaque grincement est pensé afin d'immerger le spectateur au cœur
d'une machinerie qui paraît bien fragile lorsque l'on pense qu'à
l'extérieur, c'est le vide et donc, la mort assurée en cas de
détérioration. Une impression qui culmine à travers les
combinaisons spatiales qui paraissent rudimentaires et dans un piteux
état. Les deux cinéastes résolvent le problème d'une Lune à la
surface de laquelle l'air est toxique. Ici, pas de bouteilles
d'oxygène mais de petits sachets qu'il faut régulièrement changer
et qui filtrent l'air extérieur.
Si
le film porte assez bien son nom, il arrive qu'il prenne une tournure
proche du cyberpunk. Non pas que nos héros parcourent des villes
ravagées par une quelconque catastrophe naturelle ou provoquée par
l'homme, mais en dehors de ça, tout ou presque rappelle ces univers
où l'humanité, les armes, les habitations (ici, des huttes ?), les
vêtements, la nourriture ont été victimes d'une importante
altération. Si à l'origine, le synopsis avait de quoi éveiller la
curiosité, le résultat final est cependant relativement décevant.
En effet, alors que Prospect s'ouvrait
sur de richissimes horizons, Zeek Earl et Christopher Caldwell
proposent un film finalement assez plat. Mélange de science-fiction,
cyberpunk et survival dans un contexte somme toute, parfois étonnant.
Voire même, dérangeant, la victime et le bourreau du paternel se
retrouvant contraints de faire contre mauvaise fortune bon cœur et
de s'allier pour quitter la Lune. Les cinéastes semblent parfois se
reposer sur leurs interprètes. Mais sans guides, ces derniers sont
mal exploités et toutes les possibilités d'un scénario riche en
événements sont tuées dans l’œuf. Comme si Zeek Earl et
Christopher Caldwell n'avaient pas osé aller au bout de leurs
ambitions. On notera tout de même l'excellente interprétation de la
jeune actrice américaine Sophie Thatcher qui dans le rôle de Cee
est très convaincante ainsi que certains décors plutôt réussis
dont celui de la forêt. Pour le reste, Prospect
n'est pas mauvais, mais c'est le genre de long-métrage qui s'oublie
malheureusement vite...
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