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lundi 16 septembre 2019

Prospect de Zeek Earl et Christopher Caldwell (2019) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Encore un film de science-fiction... genre désormais aussi répandu que le film de super-héros ou de zombies... Prévu pour le 25 septembre de cette année directement en DVD, ce premier long-métrage de Zeek Earl et Christopher Caldwell est directement inspiré de leur propre court-métrage éponyme qu'ils réalisèrent cinq ans auparavant en 2014. Prospect, le long-métrage, débute comme l'un de ces quelques films de science-fiction contemplatifs qui sont sortis ces dernières années. Et lorsque je dis ''contemplatif'', je n'évoque pas de somptueuses voies lactées ni de myriades d'étoiles accrochées à un ciel plongé dans l'obscurité et accompagnées par de philosophiques conversations entre deux spationautes. Non, il s'agit plutôt de ce genre de long-métrage qui enferme ces derniers dans de petites capsules ou au contraire, d'immenses vaisseaux désespérément vides parcourus par les seuls cliquetis électroniques des ordinateurs et autres systèmes de navigation. Dans le cas présent, nos spationautes sont au nombre de deux, un père et sa fille de quatorze ans partis en expédition vers une Lune recouverte d'une immense forêt où poussent à certains endroits de curieux spores qui grâce à une certaine alchimie connue de Damon, le père, permet d'en extraire des pierres précieuses de très grande valeur. Mais leur temps est compté, car bientôt la navette d'où est extraite la capsule avec laquelle ils ont atterrit va bientôt repartir. S'ils ne veulent pas rester bloquer sur cette Lune, Damon et sa fille Cee vont devoir faire très vite. C'était malheureusement sans compter sur la présence d'un certain Ezra, un prospecteur qui après s'en être pris au père de Cee, le tue. L'adolescente parvient à fuir et se réfugie dans la capsule. Mais celle-ci étant tombée en panne après l’atterrissage, Ezra remonte sa trace et s'introduit dans la navette. Désormais, Cee et l'assassin de son père vont devoir s'allier s'ils veulent pouvoir quitter la surface de la Lune...

Prospect, Youpla Boum !

L'idée est excellente, originale, et l'univers très particulier. S'assombrissant au fil du temps, les décors du film passent d'une forêt semblable à celles que l'on connaît sur Terre au ''Repère de la Reine'' évoqué un peu plus tard dans le film. Un lieu où les spores sont d'une taille beaucoup plus importante et donc, les pierres précieuses, beaucoup plus volumineuses. Dès le départ, Zeek Earl et Christopher Caldwell jouent la carte du réalisme à travers la capsule de Damon et Cee. Rien à voir avec le sublime Enterprise de Star Trek. Non, ici, on est proche d'une conception soviétique. Chaque bruit, chaque grincement est pensé afin d'immerger le spectateur au cœur d'une machinerie qui paraît bien fragile lorsque l'on pense qu'à l'extérieur, c'est le vide et donc, la mort assurée en cas de détérioration. Une impression qui culmine à travers les combinaisons spatiales qui paraissent rudimentaires et dans un piteux état. Les deux cinéastes résolvent le problème d'une Lune à la surface de laquelle l'air est toxique. Ici, pas de bouteilles d'oxygène mais de petits sachets qu'il faut régulièrement changer et qui filtrent l'air extérieur.

Si le film porte assez bien son nom, il arrive qu'il prenne une tournure proche du cyberpunk. Non pas que nos héros parcourent des villes ravagées par une quelconque catastrophe naturelle ou provoquée par l'homme, mais en dehors de ça, tout ou presque rappelle ces univers où l'humanité, les armes, les habitations (ici, des huttes ?), les vêtements, la nourriture ont été victimes d'une importante altération. Si à l'origine, le synopsis avait de quoi éveiller la curiosité, le résultat final est cependant relativement décevant. En effet, alors que Prospect s'ouvrait sur de richissimes horizons, Zeek Earl et Christopher Caldwell proposent un film finalement assez plat. Mélange de science-fiction, cyberpunk et survival dans un contexte somme toute, parfois étonnant. Voire même, dérangeant, la victime et le bourreau du paternel se retrouvant contraints de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de s'allier pour quitter la Lune. Les cinéastes semblent parfois se reposer sur leurs interprètes. Mais sans guides, ces derniers sont mal exploités et toutes les possibilités d'un scénario riche en événements sont tuées dans l’œuf. Comme si Zeek Earl et Christopher Caldwell n'avaient pas osé aller au bout de leurs ambitions. On notera tout de même l'excellente interprétation de la jeune actrice américaine Sophie Thatcher qui dans le rôle de Cee est très convaincante ainsi que certains décors plutôt réussis dont celui de la forêt. Pour le reste, Prospect n'est pas mauvais, mais c'est le genre de long-métrage qui s'oublie malheureusement vite...

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