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samedi 14 septembre 2019

L'Arbalète de Sergio Gobi (1984) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Ça commence par deux gangs rivaux qui s'affrontent sur le terrain des seconds. D'un côté, des chinois, de l'autre des arabes. Les premiers viennent venger la mort de l'un d'eux tandis que leurs opposants affirment n'y être pour rien. Ce qui ne change rien puisque le combat est lancé. Deux techniques s'affrontent : d'un côté, les chinois volent dans les airs, de l'autre, les arabes tapent dans les couilles. Pas très courageux, ni viril, mais efficace. L'Arbalète dont le titre sonne bien comme un thriller des années quatre-vingt commence donc ainsi. Et l'on est surpris de voir le peu de soin apporté aux bruitages. Les coups de bâtons sonnent comme des coups portés à l'aide de tuyaux en tungstène et les lames sifflent de manière, elles aussi, totalement irréaliste. Mais passons. Les flics débarquent en nombre, parmi lesquels l'inspecteur Vincent qu'incarne Daniel Auteuil. Le film du réalisateur franco-italien Sergio Gobi démarre comme un bon vieux nanar rital post-apocalyptique, dans un terrain vague entouré d'immeubles effondrés et d'enseignes abandonnées. Quant aux voyous qui s'opposent lors de la bagarre, on les devine succinctement attendre les ordres du réalisateur pour agir à chaque changement de plan. Pour cette médiocre mise en bouche, on ne remerciera donc pas le bruiteur, ni même le monteur Robert Rongier qui bâcle leur travail.

L'Arbalète oppose deux flics aux origines sociales et aux méthodes radicalement différentes. D'un côté, Vincent, un ancien voyou qui fréquentait le même genre d'énergumènes qu'il vient de mettre aux arrêts avant d'être embauché dans la brigades des mœurs. De l'autre, Falco (l'acteur Marcel Bozzuffi), raciste et pourri jusqu'à la moelle. C'est parce qu'il a un passé de voyou que le commissaire divisionnaire Rigault (Michel Beaune) demande à Vincent d’infiltrer le ''gang des viets'' en se faisant passer lui-même pour un voyou car plusieurs pharmacies ont été récemment braquées. C'est ainsi qu'il va se rapprocher de ''L'arbalète'', une prostituée qui était très proche de Vic le chef du ''gang des viets'' supposé avoir été assassiné par les arabes...

Bar gay, prostitution, drogue, flics ripoux, racisme, ''justiciers'' néo-nazis (on ne s'étonnera pas de retrouver à leur tête l'acteur Didier Sauvegrain), guerre des gangs... L'Arbalète est ambitieux mais Sergio Gobi n'étant pas William Friedkin (Cruising), son film n'a pas l'ampleur morbide que suggère pourtant le synopsis et le cadre dans lequel sont plongés les personnages. La belle Marisa Berenson a beau se faire des fixe d'héroïne, Daniel Auteuil mettre sa vie en danger dans un ''coupe-gorge'' ou en traîant avec des individus peu recommandables et Marcel Bozzuffi chercher n'importe quel prétexte pour se débarrasser gratuitement d'un ''étranger'', on a du mal à y croire. Surtout concernant Daniel Auteuil qui, s'il a pris depuis assez de ''bouteille'' pour être crédible dans la peau de Schneider dans l'excellent MR73 d'Olivier Marchall, possède dans le cas présent un timbre de voix qui ne résiste pas longtemps à la comparaison. Celui qui tire en réalité son épingle du jeu, c'est Marcel Bozzuffi, qui dans le rôle du flic pourri et raciste se révèle parfois réellement inquiétant. Mais le film tournant surtout autour du personnage incarné par Daniel Auteuil, L'Arbalète n'est au final qu'un petit thriller sans réelle envergure et de surcroît assez mou. Bien moins intriguant et dérangeant que Les Fauves de Jean-Louis Daniel qu'il interpréta aux côtés du saisissant Philippe Léotard l'année précédente, L'Arbalète est anecdotique. Pourtant, à sa décharge, il faudra accorder au long-métrage le bon goût de ne pas trop s'écarter de son aspect sombre et désespéré puisque Sergio Gobi nous évitera la sempiternelle happy-end...

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