Si l'on demande à James
Cameron le titre de son premier long-métrage, il y a de fortes
chances pour qu'il évoque le premier volet de la saga Terminator
plutôt que la séquelle du sympathique Piranhas
réalisé par le cinéaste Joe Dante en 1978. Désavoué par le
réalisateur de Aliens, le retour,
Abyss,
Titanic
et Avatar
(dont les quatre prochaines séquelles sont attendues pour les huit
années avenir), Piranha Part Two: The Spawning
(retitré
chez nous Piranha 2 : Les Tueurs volants),
cette suite a en effet de quoi faire tâche dans une filmographie que
l'on peut juger d'exemplaire. Pour autant, faut-il réellement en
avoir honte ? En réalité, pas vraiment car contrairement à
ceux qui voudraient nous faire croire que cette suite est une immense
daube, elle n'est pas aussi mauvaise qu'on pourrait l'imaginer. Sans
doute certains critiques ont-ils besoin de se réconforter à l'idée
de savoir que même un mégalomane de l'acabit de son auteur a pu un
jour défaillir, mais la vérité est que Piranha
Part Two: The Spawning
se regarde, oui, oui. Très loin du nanar que certains s'amusent à
évoquer, il n'est pas insupportable de suggérer qu'il peut être relativement
agréable à suivre même si au fond, on ne peut pas dire que du
point de vue du scénario, James Cameron et le scénariste et
producteur italien Ovidio G. Assonitis aient pondu un script
remarquable...
Afin
de se démarquer de l'original, et même si cette séquelle reprend
l'hypothèse de créatures marines issues d'expérimentations
militaires, les deux hommes semblent tenir entre les mains L’IDÉE qui
fera de leur petit bébé l’œuvre qui se démarquera du petit
classique que réalisa Joe Dante deux ans auparavant :
désormais, les piranhas du film voleront, accentuant ainsi leurs
capacités à faire de l'homme leur principal déjeuner. En
ouverture, une scène de cul improbable entre un homme et une femme
venus découvrir de nouvelles sensations en forniquant dans les fonds
marins. De quoi réveiller les vilaines petites bêtes qui viendront
les grignoter avec autant de vigueur que leur cousins du premier
Piranhas.
Comme le spectateur le remarquera très rapidement à travers le
générique de début, l'essentiel de l'équipe autour du film est
constitué d'italiens dont le compositeur Stelvio
Cipriani (La Baie
sanglante
de Mario Bava, La Lame
infernale
de Massimo Dallamano, L'Avion
de l'apocalypse d'Umberto
Lenzi) qui pour le coup signe une partition musicale fort agréable à
entendre.
Pour
le reste, Piranha Part
Two: The Spawning
n'est qu'une très pâle copie de l'original, mais aussi des Dents
de la Mer
de Steven Spielberg en relatant l'éternel discours des conséquences
économiques qui pourraient surgir dans un contexte touristique et ici, comme dans l'original, la
responsabilité de l'armée dans cette affaire. Si le double meurtre
en ouverture du film laisse craindre le pire en matière d'effets
gore, le film est cependant nanti de quelques séquences hautement
sanglantes qui fera patienter les spectateurs les plus influençables
en la matière jusqu'au générique de fin. Le film de James Cameron,
co-écrit et co-réalisé aux côtés d'Ovidio G. Assonitis (qui le
produit également) est évidemment parcouru de séquences en mode
''topless''
et tente vainement de faire rire à travers des dialogues absolument
navrants. On notera la présence à l'écran de l'actrice Tricia
O'Neil dont la ressemblance avec Adrienne Barbeau (Fog,
New York 1999,
Creepshow,
etc...) est stupéfiante ou celle de l'acteur Lance Henriksen que
l'on verra à de nombreuses reprises sur grand écran dont deux
autres longs-métrages de James Cameron, Terminator
et Aliens, le retour.
Ne vous laissez pas abuser par les critiques féroces à l'encontre
du premier film de James Cameron (dont il fut éjecté parait-il, au
bout de deux semaines de tournage) car si Piranha
Part Two: The Spawning
n'est très clairement pas une réussite, il se laisse malgré tout
regarder...
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