I Think We're
Alone Now
ou comment signer l'un des Post-Apo les plus ennuyeux de l'année,
voire de la décennie... Second long-métrage de la réalisatrice et
directrice de la photographie américaine Reed Morano, ce film dont
la bande-annonce mystérieuse et le casting laissaient une forte impressio n'est
qu'une œuvre sans saveur particulière, au scénario écrit par Mike
Makowsky relativement plat si ce ne sont quelques idées survolées
de manière un peu trop succinctes pour faire de ce curieux objet
réunissant à l'image Peter Dinklage, Elle Fanning, Charlotte
Gainsbourg et Paul Giamatti une vraie bonne surprise. Mais alors, sur quoi donc repose I
Think We're Alone Now ?
Sur une certaine vision de la vie après que celle-ci ait été
chamboulée à la suite d'une catastrophe. Le héros, un certain Del,
persuadé d'être le seul survivant sur Terre, est une sorte de
contemplatif, qui fait joujou avec les feux-d'artifice, range
soigneusement et dans l'ordre les ouvrages de l'immense bibliothèque
dans laquelle il a élu domicile, visite toutes les maisons du
quartier afin d'en déloger les cadavres et de les enterrer un peu
plus loin, et surtout profite du calme. De ce silence qui depuis la
disparition des habitants lui permet d'étudier, de vaquer à ses
occupations sans qu'aucun bruit ou presque ne vienne le perturber.
Del, c'est l'acteur Peter Dinklage, transfuge de la série à succès
Game oh Thrones
dans laquelle il interprétait le rôle de Tyrion Lannister. Pour
autant, si cet acteur de petite taille a accédé à la notoriété
grâce à ce rôle, il n'en est pas pour autant un débutant au
cinéma puisqu'il a commencé sa carrière plus de vingt ans en
arrière...
Face
au personnage qu'il incarne, la jeune et jolie Grace débarque dans
ce monde de silence. Interprétée par l'actrice américaine Elle
Fanning (Maléfique
de Robert Stromberg en 2014, The Neon demon
de Nicolas Winding Refn deux ans plus tard), cette jeune femme est
plutôt bavarde et bruyante. Autant dire que dans le décor cette
''gamine'' fait tâche. Volubile face au silence de Del, Grace est
surtout en proie à une terreur indicible : celle d'être
retrouvée par ses ''parents'' Violet et Patrick respectivement
interprétés par Charlotte Gainsbourg et Paul Giamatti. Et c'est
peut-être dans la présence de ces deux là que le film ne sombre
pas tout à fait dans le néant d'un scénario vide de toute
substance. Car après avoir méchamment dérouillé durant une heure
environ à essayer de comprendre où voulait en venir la réalisatrice
à la sensibilité sans doute trop appuyée pour ce genre de
long-métrage, le spectateur entrevoit enfin une issue qui lui
permettrait sans doute de s'extraire de l'inconfortable ennui dans
lequel il est plongé depuis de trop nombreuses minutes.
Si
jusqu'à maintenant on pouvait se ficher des rapports léthargiques
et pseudo-intellectuels qu'entretenaient les deux protagonistes, les
antagonistes eux, viennent saupoudrer le récit d'une poignée de
gros sel carrément libérateur. Sauf que Reed Morano s'y prend sans
doute un peu trop tard. Le mal étant déjà fait, le spectateur aura
tôt fait de ranger I Think We're Alone Now
dans la catégorie des films post-apocalyptiques indépendants (le
film fut projeté pour la première fois au festival de Sundance)
prétentieux, sans éclats et assommants.On regrettera sans doute
surtout que Charlotte Gainsbourg n'ait pas été davantage mise à
profit, tout comme Paul Giamatti qui se révèle particulièrement
inquiétant et que n'aient pas été davantage développées les
idées liées à ce drôle de couple. Au final, I
Think We're Alone Now est
aussi passionnant qu'un séminaire sur l'apprentissage du point de
croix. Vous êtes prévenus...
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