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vendredi 13 septembre 2019

Anna de Luc Besson (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



Anna veut quitter cette vie misérable, celle qu'elle a toujours connue. Mais alors qu'elle a choisi d'en finir en se tailladant le poignet, elle reçoit une étrange proposition de la part d'un membre du KGB. Formée par Alexander Tchenkov, Anna va apprendre l'art du combat, du maniement des armes et de l'espionnage pour son nouvel employeur. Camouflée derrière sa couverture de mannequin, la jeune femme semble jouer un double-rôle. Et peut-être même davantage...
Je ne pensais pas avoir à le dire un jour mais Anna, le dernier long-métrage du cinéaste français Luc Besson est sans doute son meilleur depuis... Léon, en 1994. Autant dire qu'il remonte à loin le temps où la seule évocation de son nom n'était pas encore l'objet de tous les quolibets, de toutes les railleries. Sans doute à jamais tourné en dérision à cause de ses choix artistiques absolument grotesques (Au hasard, les récents Lucy et Valérian et la Cité des Mille Planètes), Luc Besson n'a jamais été que l'auteur de quelques sympathiques pellicules du fin fond des âges de son métier de cinéaste (Ahhh, Subway...), et pourtant, comme un soubresaut inespéré, d'abord contrecarré par une bande-annonce désastreuse compilant en seulement quelques minutes une œuvre qui apparaissait alors comme une pâle copie de Nikita, émerge au final une assez belle surprise. Car si le scénario de Luc Besson ne brille pas toujours par son originalité, le réalisateur français sait y faire en matière de mise en scène.

Et de découpage d'ailleurs puisque plutôt que d'emmener le spectateur d'un point A à un point B en ligne droite, Luc Besson prend des détours, explose la chronologie à travers d'incessants retours en arrière qui participent à l'élaboration d'un récit sinon linéaire, mais demeurant du moins fort élémentaire. Le spectateur ne sera jamais noyé sous une tonne d'informations. À dire vrai, il aura sans doute fallut à Luc Besson de répartir les pièces du puzzle dans un ordre antéchronologique, la seule réflexion concernant alors la logique des événements ainsi que leur déroulement à l'écran. Et c'est bien là que Anna tire son épingle du jeu par rapport à Nikita dont la comparaison demeure inévitable. Plusieurs choix s'imposent : soit Luc Besson a perdu la mémoire, soit il a volontairement choisi de remettre à neuf le scénario de l'un de ses meilleurs films en mode 2.0. Ou peut-être a-t-il été simplement en manque d'inspiration, toujours est-il que sa dernière œuvre, surtout durant la première moitié, ressemble exagérément au long-métrage qui mettait à l'époque en vedette Anne Parillaud et Tchéky Karyo. Mais Anna permet surtout de remarquer à quel point sous certains aspects, Nikita a vieilli.

Autour de la délicieuse actrice et mannequin russe Sasha Luss, Luc Besson réunit quelques figures notables du septième art : à commencer par la britannique Helen Mirren qui sous les traits d'une dirigeante du KGB prénommée Olga est parfaitement crédible. Et puis, il y a d'un côté l'agent de la CIA et amant américain d'Anna, Lenny Miller, incarné par l'acteur Cillian Murphy qui joua notamment l'effrayant Dr Jonathan Crane dans l'excellent Batman Begins de Christopher Nolan, et de l'autre, l'acteur Luke Evans qui lui, interprète le personnage d'Alexander Tchenkov, l'autre amant de l'héroïne et formateur de la jeune femme pour le compte du KGB. Il aura sans doute été salvateur pour Luc Besson de travailler avec un budget éminemment moins important que celui de l’infâme Valérian et la Cité des Mille Planètes puisque Anna n'aura coûté ''que'' trente millions d'euros. Film d'action, d'espionnage et thriller, Luc Besson semble y avoir digéré tout un courant du cinéma asiatique et notamment philippin, indonésien ou sud-coréen au travers de combats chorégraphiés au millimètre et dont la séquence se déroulant dans un restaurant deviendra peut-être un jour, espérons-le pour les chorégraphes, le réalisateur et son actrice, un classique du genre. En espérant que pour ses (presque) débuts au cinéma, l'actrice Sasha Luss prendra un virage différent de celui entreprit par l'ancienne compagne et égérie du cinéaste, Milla Jovovich, qui s'est corrompue dans tout un tas de navets (l'adaptation cinématographique du jeu vidéo Resident Evil et consorts...). C'est tout le bien que l'on peut lui souhaiter. Quant à Luc Besson, si Anna est loin d'être le film de la rédemption, le spectateur avouera pouvoir encore espérer un miracle de la part d'un cinéaste qui s'est trop souvent laissé aller à ses rêves de gamin...

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