Premier long-métrage du
cinéaste américain David Bruckner, le film d'horreur britannique
The Ritual
est également une exclusivité Netflix
qui a été mise à disposition des abonnés dès le 9 février 2018
avant de connaître une sortie sur les écrans du Royaume-Unis le 13
octobre de l'année précédente. S'il est courant d'évoquer le fait
que la célèbre plate-forme n'est pas toujours en mesure de proposer
des programmes de qualité comme le prouve notamment Les
Mauvais Esprits
du cinéaste islandais sorti en octobre dernier à travers son
service de vidéo-à-la-demande disponible depuis l'année 2007, il
arrive cependant qu'elle réserve de bonnes surprises à l'image du
Bon Apôtre de
Gareth Evans sorti à peu de chose près à la même date. Si The
Ritual
n'entretient aucun rapport avec le premier, il possède en revanche
quelques points communs avec l’œuvre de Gareth Evans : comme
son goût pour les rites païens, son ambiance parfois très lourde
ainsi que son atmosphère. Autre long-métrage à lui ressembler :
le remake du Projet Blair Witch
de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez réalisé en 2016 par Adam
Wingard et simplement intitulé Blair Witch.
David Bruckner lui emprunte consciemment ou non son aspect
incantatoire, symbolique (les différents signes gravés sur les
arbres, les artefacts disséminés ça et là) et surnaturel. Enfin,
The Ritual semble
également marqué par l'existence du chef-d’œuvre de M. Night
Shyamalan, Le Village
qui contrairement au film de David Bruckner évoquait par contre
l'existence d'une créature imaginaire tandis que celle de The
Ritual
demeure, elle, bien concrête...
Quatre
amis sont au centre du récit de The Ritual.
Quatre compagnons qui en ont perdu un cinquième six mois auparavant
lors d'une rixe dans une épicerie. Un drame qui a paralysé d'effroi
Luke qui est resté figé et caché derrière un rayon pendant que
son ami Robert se faisait tuer par deux voyous. Six mois plus tard,
donc, et à peine remis de la mort de leur ami, Luke, Phil, Hutch et
Dom partent en pleine nature, sur la voie royale de Kungsleden
en Suède afin d'honorer leur ami Robert qui était à l'origine de
cette expédition qu'il devait faire avec ses quatre amis avant
d'être tué. En chemin, Dom se blesse au genou. La douleur
ralentissant la marche des quatre hommes, il est décidé de prendre
un raccourci en pleine forêt. Mais alors qu'ils marchent depuis deux
jours et que la pluie commence à tomber alors qu'ils ne sont plus
très loin du refuge qu'ils ont prévu de rejoindre, les quatre amis
tombent sur de curieuses inscriptions. Gravés sur plusieurs arbres,
des symboles. Plus inquiétant, le cadavre d'un élan éviscéré est
suspendu à l'un d'entre eux. La pluie tombant drue, Luke et les
autres décident de s'abriter à l'intérieur d'une maison en bois se
trouvant sur leur chemin. A l'intérieur, les quatre hommes
découvrent les mêmes symboles et un étrange autel au milieu duquel
trône une curieuse effigie. Fatigués, ils se laissent emporter par
le sommeil mais le lendemain, chacun se réveille après avoir fait
un terrible cauchemar...
Et
ça n'est là que le début d'un voyage aux confins de l'horreur pour
les acteurs Rafe Spall, Arsher Ali, Rob James-Collier et Sam
Troughton puisque leurs personnages respectifs vont être plongés
dans un univers particulièrement hostile. Entre drame, thriller,
aventures et fantastique, The Ritual
propose une expérience relativement angoissante qui, si elle ne sort
pas tout à fait de l'ordinaire (voir les quelques exemples qui
semblent avoir inspiré son auteur), est plus que plaisante à
suivre. Entre phénomènes fantastiques, ''redneck'' suédois,
légendes ancestrales, présence bien réelle d'une créature tapie
dans la forêt et plus simplement discordes répétées entre les
quatre amis, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer et profitera
d'une ambiance pesante et de la photographie souvent nocturne
d'Andrew Shulkind. Diffusé dans plusieurs festivals, le film n'a pas
laissé les jury indifférents puisqu'il a notamment remporté le
prix des meilleurs effets-spéciaux au festival britannique du cinéma
indépendant British
Independent Film Awards.
Une bonne surprise...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire