Jean-Pierre Mocky est mort. Résumer sa carrière en quelques coups de gueule et en ne citant que quelques-uns de ses meilleurs ou de ses pires longs-métrages est mission impossible. Et pourtant, il faudra bien écrire quelque chose. Ne pas rester silencieux face à la disparition de l'un des cinéastes les plus iconoclastes et inclassables de l'hexagone. Lui qui fut l'auteur de quatre-vingt une réalisations, qu'il s'agisse de films cinéma, de téléfilms, de courts ou de longs-métrages. Lui qui était célèbre pour ses propos sans filtres, pour ne pas ménager ses interprètes, pour avoir son cercle d'acteurs plus ou moins célèbres, dont une fameuses galerie de ''freaks''. Lui qui en secret, devait se rêver en Hitchcock à la française ou comme le digne héritier de Claude Chabrol. Lui qui osait s'en prendre à l’église (Un Drôle de Paroissien, Le Miraculé), secouer le petit monde des supporters du football (A Mort l'Arbitre !), réinventer le concept d'éducation tout en s'attaquant au média télé (La Grande Lessive), irait jouer beaucoup plus tard sur le terrain privilégié des italiens avec son ''giallesque'' Tu es si Jolie ce Soir, ferait scandale et serait censuré à travers les affiches très explicites des Saisons du Plaisir (une poire et un champignon signifiant respectivement une paire de fesses et un pénis) et de Il Gèle en Enfer (qui exposait deux anges pourvus de sexes). Réinventerait le concept de film fantastique avec son envoûtant, poétique et très étrange Litan : La cité des Spectres Verts ou serait interprète d'une bonne partie de ses propres films... Jean Poiret, Michel Serrault, Jacqueline Maillan, Jacques Villeret, Bourvil, Francis Blanche, Philippe Noiret, Michel Blanc, Bernadette Laffont, Josiane Balasko, Jean Benguigui, Eddy Michel... mais aussi Dominique Zardi, Jean Abeillé ou encore Antoine Mayor, furent parmi les fidèles du cinéaste qui ont participé à nombre de long-métrages réalisés par Jean-Pierre Mocky. Capable du meilleur (Le Témoin en 1978 avec Philippe Noiret et Alberto Sordi) comme du pire (Le Renard Jaune 2013), cet indispensable cinéaste du paysage français né le 6 juillet 1933 à Nice et mort à Paris hier, le 8 août 2019 à l'âge de quatre-vingt six ans nous a laissé en héritage une longue filmographie et même un dernier long-métrage avant de s'en aller. En espérant que l'on pourra très vite découvrir son dernier-né qui désormais est en phase de post-production, Tous Flics.
En attendant, pour celles et ceux qui voudraient découvrir Jean-Pierre Mocky à travers les quelques articles qui lui ont été consacrés sur Cinémart, je vous invite à cliquer sur le lien suivant:
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